Les affaires : est-ce si drôle que ça ?

On ne boude pas ses petits plaisirs.

Rien de ce qui em…de Emmanuel Macron ne peut vraiment m’attrister et, je le confesse, les ennuis de monsieur Ferrand, madame de Sarnez et autres seconds couteaux du gouvernement ou candidats LREM égayent mes lectures matinales des quotidiens du jour.

Mais, en même temps, doit-on vraiment se réjouir de cet exercice du pouvoir qui, depuis des années, tend à se réduire à la gestion des bruits de chasse d’eau et à la navigation dans le glauque des eaux de vaisselle ?

Y mettre bon ordre ? Pourquoi pas. Mais Messieurs Bayrou, Philippe, Macron, à peine arrivés au pouvoir pleins de leurs proclamations vertueuses, sont déjà empêtrés dans des tripatouillages dignes de Ribouldingue, Croquignol et Filochard - le talent et la drôlerie en moins. En plus, ils nous font la leçon, oubliant ce judicieux conseil : qui se sent morveux, qu’il se mouche !

Plus gravement, tout ce qui de près ou de loin rappelle Savonarole doit nous mettre sur nos gardes. Le jeune homme excité qui se voulait candidat christique et se veut Président jupitérien – ça ne s’invente pas ! - effraie et ne nous permet pas de présager quoi que ce soit de bon pour notre liberté. Qui prétend moraliser la vie politique finit toujours par allumer le bûcher des vanités, à condamner les impies, à sacrifier les impurs. Ce jeune homme a intitulé son ouvrage programmatique Révolution. C’était prémonitoire. Comme avec Savonarole, Robespierre, Lénine, Mao, comme toujours, le pouvoir révolutionnaire drapé dans la vertu ne s’arrête jamais de lui-même et finit toujours par dévorer ses enfants.

Emanuel Macron a gagné sa présidence grâce à ce que beaucoup ont appelé un coup d’état médiatico-judiciaire. Le processus est en marche, nombre de magistrats sont grisés de ce pouvoir, qu’ils se sont attribué, de dire le juste plutôt que de dire le droit. Ils nous enfument en confondant indépendance et impartialité. Ils oublient, au mépris de leur honneur, que celle-là n’est que l’outil supposé garantir celle-ci. Et c’est cette impartialité des juges, mais pas leur indépendance, qui est garante de nos libertés.

Alors, oui, rigolons un peu, ça fait du bien.

Mais espérons que ce barnum médiatique, judiciaire et politique cède rapidement le pas à la raison et à l’État.

Sinon, ce quinquennat ne sera que la copie des précédents, la dictature en plus.

Que celle-ci s’exerce sous l’égide d’un garde des Sceaux père la pudeur n’aura rien de rassurant, bien au contraire.

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