Affaire Griveaux : l’avocat Juan Branco reprend la main

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On croyait le feuilleton Benjamin Griveaux fini, mais non. Car voilà que l’avocat Juan Branco, au parcours politico-professionnel tout aussi fantasque, de Dominique de Villepin à Jean-Luc Mélenchon, tout en passant par les Verts, décide contre toute attente de redevenir l’avocat de Piotr Pavlenski, le petit Raspoutine que l’on sait.

Juan Branco est imbattable en matière d’agit-prop. En octobre 2018, il rend public le PACS unissant Stéphane Séjourné, conseiller à la présidence de la République, et Gabriel Attal, tout juste nommé secrétaire d’État auprès du ministre de l’Éducation, allant jusqu’à évoquer une « promotion canapé ». Se livrer à un tel coming out ne paraît pas le gêner, puisque ayant auparavant rendu publique sa propre homosexualité.

Puis son essai Crépuscule, dans lequel il révèle d’autres liaisons, celles unissant le jeune Président Emmanuel Macron au gratin du CAC 40. Au final, un indéniable succès de librairie, malgré un tout aussi indéniable black-out médiatique.

Là, histoire de booster ses nouvelles fonctions, demande-t-il « une expertise psychiatrique » de l’infortuné Benjamin. Motif ? L'Express le cite : « Je souhaite faire diagnostiquer un éventuel phénomène de dissociation cognitive chez M. Griveaux, et de le différencier éventuellement du plus classique syndrome de tartufferie présent en un certain nombre de décideurs politiques de haut niveau, syndrome non symptomatologique en soi, mais lui-même potentiellement révélateur de structures mentales anomiques que le pouvoir peine parfois à sublimer. »

À la lecture de cette prose, on se dit que Juan Branco serait peut-être bien inspiré d’aller lui aussi consulter. En attendant, Piotr Pavlenski affirme détenir d’autres vidéos compromettantes. Lesquelles ? Il ne le précise évidemment pas. Il a raison. Il faut toujours laisser la place à l’imagination ; après tout, le plus affriolant, en amour, n’est-il pas la montée de l’escalier ?

Imaginons, donc.

Caroline De Haas sous la couette avec Jean-Marie Bigard ?

Anne Hidalgo au volant d’un Hummer, flashée à 217 km/h sur les voies sur berge, à Paris ?

Éric Zemmour invité d’honneur du CCIF, bras dessus, bras dessous avec Tariq Ramadan ?

Christophe Castaner surpris à boire de l’eau minérale ?

Marlène Schiappa en train de se faire plaisir toute seule, en relisant l’intégrale de SAS, signée du mâle très alpha Gérard de Villiers ?

Caroline Fourest à la messe, à Saint-Nicolas-du-Chardonnet ?

Nicolas Sarkozy alignant plus de trois phrases sans faire une seule faute de français ?

Sibeth Ndiaye, porte-parole de l’Élysée, en train de chanter « Les Lansquenets » à un meeting du GUD ?

Philippe de Villiers, le slip kangourou sur la tête, en train de trinquer avec des amies, au Cap d’Agde ?

Ou, mieux encore, Patrick Cohen qui, à France Inter, recevrait l’invité politique de la matinale avec le sourire ?

Même s’il n’est pas interdit de rêver, c’est de pied ferme qu’on attend tout cela.

Nicolas Gauthier
Nicolas Gauthier
Journaliste à BV, écrivain

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