À Athènes, M. Macron donne la feuille de route pour la dilution de la France

M. Macron est allé rendre visite à M. Tsípras à Athènes. Suivant sa tactique de séduction, maintenant bien connue, qui consiste à dire aux dirigeants étrangers qu'il rencontre ce qu'ils souhaitent entendre, et à éviter ceux qu'il a l'intention de critiquer, le Président français a dit aux Grecs tout le mal qu'il pensait du FMI. Faisant assaut de démagogie, il a appelé à une plus grande confiance entre les pays européens. Manifestement lui échappe le fait que la Grèce soit entrée en fraude dans la zone euro avec des chiffres trafiqués pour définir sa situation économique réelle !

Il est vrai que ses amis socialistes avaient, à l'époque, été les complices réjouis de l'admission d'un pays gouverné alors par un socialiste. Pour le coup, et contrairement à l'adage, c'est le Grec qui devrait se méfier du cadeau qui lui est fait.

C'était l'emballage d'une proposition qui est la première marche du fédéralisme européen, cette fois de la disparition des nations, éclatées ou non, dans un ensemble européen encore plus contraignant, où leur souveraineté finira de disparaître. M. Macron a relancé l'idée d'une unité budgétaire de la zone euro, fondée sur un exécutif unique, et doté d'un Parlement de plus.

Chacun comprend qu'à force de créer des structures politiques supplémentaires, il faudra songer à en supprimer d'autres. Si on n'imagine pas mettre fin au Conseil de l'Europe ni au Parlement européen, on envisage de diminuer le nombre des parlementaires nationaux, et on se dira qu'un jour, leur champ d'action étant de plus en plus limité, il sera temps d'éteindre la lumière et de fermer les bâtiments, qui seraient de merveilleux musées. Un député En Marche !, spécialiste du tourisme, a d'ailleurs, paraît-il, préfiguré cette évolution en faisant payer les visites de l'Assemblée...

L'élection présidentielle française prend ici toute sa signification, que les Français n'ont guère pu appréhender au milieu des péripéties qui l'ont jalonnée. Les Français étaient majoritairement opposés à la dilution de la souveraineté démocratique dans la technocratie bruxelloise. Leur vote de 2005 avait été clair. La victoire paradoxale de Macron fait aujourd'hui de la France un vecteur du fédéralisme européen, alors que jamais les divergences n'ont été aussi fortes. Certes, les Français sont favorables au maintien de l'euro par peur du saut dans l'inconnu, mais l'homme qu'ils ont fait entrer à l'Élysée va résoudre leur contradiction en faisant taire toutes leurs réticences vis-à-vis de l'Europe.

Ses propos très durs à l'encontre des États qui s'opposent à l'immigration ne laissent aucun doute à ce sujet. Le Front national a eu le grand tort de mettre l'accent sur la souveraineté monétaire plutôt que sur l'identité menacée par l'immigration. Le résultat est que les Français vont perdre et leur souveraineté et leur identité.

Le maintien de l'euro renforcera la primauté économique de l'Allemagne, qui restera de très loin la première puissance industrielle, quels que soient les efforts de la France en matière de coût du travail et de flexibilité de l'emploi, parce que nous conserverons une monnaie dont nous n'avons pas les moyens. La France se réjouira d'être une zone de loisirs agréable, de plus en plus visitée par des étrangers, des visiteurs qui sont les bienvenus, mais aussi des migrants qui seront assistés ou occuperont les nombreux emplois non qualifiés créés par nos types d'activités. Ceux-ci pèseront sur notre dépense publique et sur le niveau des salaires.

La France n'est pas menacée d'éclatement mais de disparition. Rarement, dans l'Histoire, un peuple aura accéléré son suicide avec autant d'aveuglement !

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Christian Vanneste
Homme politique - Ancien député UMP, Président du Rassemblement pour la France, Président de La Droite Libre

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