Face au drame de Mayotte, la gauche en roue libre

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Ils ont beau habiter à plusieurs milliers de kilomètres de Mayotte, l’opération Wuambushu les concerne. Les ténors de l’extrême gauche s’en donnent à cœur joie depuis plusieurs jours pour pourfendre l’opération de destruction des bidonvilles qui abritent les gangs criminels de Comoriens dans l’archipel. Une opération en soi insuffisante pour soulager durablement le département français où un habitant sur deux est étranger, puisqu’elle mise sur l’expulsion de 10.000 clandestins. Mais le geste est déjà insupportable à l’ensemble de la gauche.

Le bon nationalisme est étranger

Il y a quelque chose de fascinant à voir cette ultra-gauche combattre toute idée protégeant l’identité ou la souveraineté de la France et soutenir en même temps les partis de l’étranger qui s'opposent aux intérêts de notre pays. Ainsi, le patron de Mediapart Edwy Plenel a-t-il tweeté, ce 26 avril, des propos révélateurs d'une ethnologue, Sophie Blanchy : « "À Mayotte, les Comoriens ne sont pas des étrangers" et "le gouvernement a face à lui une seule et même population" : éclairante interview de l’ethnologue Sophie Blanchy dans ⁦Le Monde. »

« À #Mayotte, les Comoriens ne sont pas des étrangers » et « le gouvernement à face à lui une seule et même population » : éclairante interview de l’ethnologue Sophie Blanchy dans ⁦@lemondefr
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Une position très relayée à gauche, qui reprend la rhétorique des Comores. Les voisins de Mayotte considèrent que le département français leur appartient.

Dans Le Monde, Sophie Blanchy enfonce d'ailleurs le clou : « Ces populations, qu’elles soient nées à Mayotte, à Anjouan ou à Grande Comore, partagent la même langue, pratiquent la même religion, ont la même conception de la parenté. » Au fond, un seul et même peuple se voit-il séparé par la main de la France ? C’est ce que pense Sophie Blanchy, qui poursuit sur ces deux peuples : « Rien ne les distingue, si ce n’est que certains se retrouvent sur ce territoire avec la nationalité française et d’autres pas. » La gauche renoue avec ses anciennes lubies. Cette faille dans le logiciel anticolonial de la gauche, c’est cette incapacité à tenir compte de la « liberté des peuples à disposer d'eux-mêmes ». Un principe juridique pourtant inaliénable. Or, les Mahorais se sont prononcés en 1976 pour leur maintien dans la République française, après une démarche institutionnelle incontestable.

En effet, un référendum sur l'indépendance des îles des Comores est organisé en décembre 1974. Le décompte des voix île par île témoigne du souhait de Mayotte de rester au sein de la République française à 63,8 %. Les Mahorais sont de nouveau consultés en février 1976 : ils plébiscitent cette fois à 99,4 % le maintien de l’île dans l’ensemble français. La loi du 24 décembre 1976 dote Mayotte d'un statut provisoire de Collectivité Territoriale de la République. Au contraire, les Comores ne font pas partie de la France. Et pourtant... « S’agissant des Comoriens à Mayotte, il est difficile pour moi de parler de migrants étrangers », conclut Blanchy ! C’est aussi le point de vue de l’ambassadeur comorien en France : « Le gouvernement comorien ne peut pas recevoir les expulsés de Mayotte, car ces Comoriens-là sont chez eux. »

Un néocolonialisme racialiste

Une position qu’appuie l’inénarrable Anasse Khazib : « Des colons français qui viennent contrôler les papiers des habitants de l’île, c’est incroyable quand même », a-t-il tweeté. Le raccourci soutient les revendications comoriennes tout en mettant aux oubliettes les décisions souveraines de nos compatriotes mahorais. Colonialisme ? La loi du 22 décembre 1979 réaffirme l’ancrage de Mayotte dans la République française en stipulant que « l'île de Mayotte fait partie de la République française et ne peut cesser d'y appartenir sans le consentement de sa population ». Ce qui ennuie la gauche, c’est que les Mahorais eux-mêmes rejettent la grille de lecture de cette gauche « antiraciste » dont le fond du discours est d’un racisme absolument décomplexé.

Voynet et la répartition des Comoriens

La Verte Dominique Voynet va plus loin encore. On la connaissait en fossoyeuse de notre souveraineté énergétique, on la redécouvre en militante du déracinement des peuples et de la répartition des migrants. Sur le plateau de « C ce soir », l’ancienne cadre EELV propose de soulager le département français en déplaçant les clandestins… dans d’autres départements français ! « S'il y a 100.000 Comoriens en métropole sur 70 millions d'habitants, on ne les voit pas, alors qu'à Mayotte, on ne voit que ça. »

Une position qui résume bien l’attitude de la gauche, systématiquement à rebours de la majorité, pour ne pas dire du sens commun. Vouloir importer 100.000 Comoriens dans l’Hexagone tandis qu’un sondage publié aujourd’hui révèle que 82 % des Français sont favorables à une loi sur l'immigration facilitant les expulsions (CSA/CNews), il fallait le faire. Mais telle cette gauche intellectuelle décidant à la place des Mahorais ce qui est bon pour eux, Dominique Voynet se moque bien des 100.000 Comoriens de plus ou de moins dans l'Hexagone : elle ne payera pas la facture. Pas plus que celle du réacteur nucléaire Superphenix, arrêté sur son ordre lorsqu'elle était ministre de l'Environnement de Jospin en 1998... avec les conséquences énergétiques que l'on connaît.

Marc Eynaud
Marc Eynaud
Journaliste à BV

Vos commentaires

53 commentaires

  1. Décidément il m’est difficile de comprendre comment et pourquoi un simple rappel historique sur les liens qui attachent Mayotte à la France est, par deux fois, passé à la trappe… Pourtant cela me paraissait indispensable devant certains commentaires « hasardeux » (je suis poli)…
    Déjà à l’index, ceux qui aiment la France et le disent seront-ils bientôt interdits de parole ?
    Avec mes amis mahorais je résiste encore. Je suis de souche et fier, comme eux et grâce à eux, de me sentir encore français.
    Au bord de l’écoeurement j’ai honte. Combien sommes-nous encore à aimer ce Pays qui disparaît peu à peu aussi sûrement que la haine s’installe ?

  2. Pas du tout d’accord avec votre analyse. La France avait installé à Mayotte une base militaire dont les retombees économiques arrosaient toute l’île. Les Mahorais ont parfaitement compris qu’avec l’indépendance ils risqueraient de perdre cette manne tombée du ciel. Lorsque la France a organisé, en dépit du droit international, un référendum bidon dont étaient exclues les trois autres îles, et contre l’avis du nouveau gouvernement comorien, les habitants se sont précipités pour dire qu’il voulaient continuer ça vivre avec l’argent de la France. C’est amusant, c’est exactement ce que Poutine a fait avec la Crimee, mais vous vous refusez à dire dans ce cas que les Russes y sont chez eux. Si c’est mal pour l’un, ça doit aussi être mal pour l’autre. Nous n’avons rien à faire sur ce caillou. Rien n’y est Francais : ni les mœurs, ni la langue, ni le droit et la justice, ni le mode de vie, ni l’enseignement… La seule chose qui les intéresse dans le fait « d’être Francais » : les subventions que la France déverse généreusement sur eux. Supprimez ces subventions, ils demanderont redevenir « Comoriens »…

    • Dernière tentative pour amener un peu de clarté sur ce morceau de France « abandonné » dans l’Océan Indien…
      Ça ne devrait pas faire de mal à certains de s’instruire sur le sujet. Mayotte est française depuis 1841 après que son Sultan ait demandé (à Louis-Philippe) son rattachement volontaire à la France, celle-ci l’ayant aidé dans sa lutte contre la piraterie et les agressions que son île subissait. Elle constituait, alors, un sultanat indépendant et souverain sans liens avec les îles du reste de l’archipel.
      1886 : La France établie un protectorat sur l’ensemble de l’archipel, incluant Mayotte qui en devient la capitale administrative.
      1958 : L’administration de l’archipel est transférée à Moroni (Grande Comore). Mayotte demande alors la départementalisation avec intégration définitive à la métropole.
      1974 : Vélléités indépendantistes comoriennes qui conduisent à un référendum sur l’ensemble des quatre îles. Mayotte (forte de son passé indépendant) s’exprime pour rester française.
      1975 : Moheli, Anjouan et la Grande Comore se déclarent indépendantes, revendiquant Mayotte.
      1976 : Nouveau référendum sur Mayotte (seule) qui réaffirme son désir de demeurer Terre de France…
      2009 : Obtention (enfin) du statut de département et de Région d’oUTREMER…
      Une telle constance dans l’attachement à la France mérite Reconnaissance, Respect et… Devoir !

  3. L’état Français doit larguer Mayotte et laisser ce cailloux aux COMORES . C’est une véritable poudrière pour la FRANCE . Comment voulez vous que l’état gère les problèmes de Mayotte , alors qu’ils ne sont pas « foutu » de régler les problèmes énormes de l’immigration , avec son lot d’insécurité en « métropole » ?

  4. La psychiatrie est-elle en mesure d’expliquer pourquoi autant de gens de gauche sont animés de la haine de soi appliquée à la haine de leur pays.

    • Un tel acharnement à haïr la France relève en effet de la psychiatrie ! C’est incroyable et totalement abject !

  5. Regardons bien tout ce qui se passe à Mayotte , nous sommes certains que c’est ce qui va nous arriver en métropole d’ici un an ou deux ..

  6. Il faut faire condamner Voynet pour haute trahison dans l’exercice de sa fonction ministérielle et Jospin le marxiste trotskiste pour incompétence et conspiration contre la France et son peuple.

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