Sûr, Élisabeth Borne va faire en 100 jours ce qu’elle n’a pas fait en 2.000 !

borne

S’exprimant de l’Élysée, Élisabeth Borne a donc donné aux Français un avant-goût de ce qu’allaient être ses prochains « cent jours ». La référence historique est osée, si ce n’est hasardeuse. Après ceux de l’Empereur, ce fut Waterloo. Voilà ce qui arrive quand on prend trop conseil auprès d’experts tels que Mcfly et Carlito.

Pour le reste, le catalogue de La Redoute tant redouté est au rendez-vous. Soit un inventaire de ce qu’il conviendrait de faire séance tenante, à la façon de ces listes de courses que le Premier ministre doit scotcher à la porte du frigo. Ou, c’est selon, le récapitulatif de ces bonnes résolutions généralement prises, un matin de gueule de bois, au lendemain de la Saint-Sylvestre.

Et voici donc tout ce qu’il est promis de mettre en œuvre dans ces cents jours à venir, mais qu’on a négligé d’accomplir durant plus de ces deux mille autres jours durant lesquels Emmanuel Macron fut le brillant Président qu’on sait.

L’immigration ? Le texte ne devrait pas être présenté avant le mois de septembre prochain. Pourquoi ? Parce qu'« aujourd’hui, il n’existe pas de majorité ». Ah bon, et il y en aura une, à la fin de l’été ? L’important, comme toujours, c’est d’y croire.

Le plein-emploi ? Le texte devrait être présenté en juin prochain. Élisabeth Borne a omis de préciser si la semaine des quatre jeudis et l’extinction du paupérisme après 18 heures étaient aussi au programme.

Le pouvoir d’achat ? Là, il est question de ces classes moyennes, hier macronistes et aujourd’hui de plus en plus tentées par le marinisme. Voilà qui devrait être plié « d’ici la fin du quinquennat » grâce à des « baisses d’impôt ». C’est sûr qu’après, ça risque d’être moins facile.

La santé ? Il est évidemment question de la levée du fameux numerus clausus. Mais aussi de l’embauche de « 6.000 assistants médicaux » et de « la création de 2.000 places supplémentaires » pour la « formation des infirmières ». Si l’on commençait à réintégrer tous les personnels chassés parce que n’ayant pas voulu se faire vacciner contre le Covid, ça irait peut-être plus vite.

L'enseignement ? Là encore, rien de bien neuf, avec la promesse de « systématiquement remplacer les professeurs absents » et la « généralisation des sessions hebdomadaires de soutien ou d’approfondissement en français ou en mathématiques ». Élisabeth Borne appelle ça le « pacte enseignant ». Et pourquoi pas la victoire en chantant ? En attendant que ça déchante, évidemment.

La sécurité ? Attention, après le « pacte enseignant », ça va saigner, avec le « déploiement d’une force d’action républicaine avec des moyens exceptionnels, dans un territoire pour une période donnée ». Les voyous en tremblent à l’avance.

Les frontières ? Une fois de plus, les trafiquants de chair humaine et autres mafias de passeurs d’immigrés clandestins risquent de perdre leur sommeil devant la création d’une « Border Force » et la « mobilisation de 150 policiers et gendarmes ». Bizarre, depuis le Brexit, certains pouvaient imaginer que l’anglais n’aurait plus cours en notre vieille Europe, et surtout pas en France.

La Justice ? On l’aurait parié : il s’agit de « simplifier » et de « moderniser ». D’où la création d’un « plan fraude » et le recrutement de 10.000 nouveaux fonctionnaires… Ça tombe bien, la France en manquait.

L'arc républicain ? Pour que cet ambitieux chantier devienne enfin réalité, au moins faut-il une majorité de députés. Que les sceptiques se rassurent, le Premier ministre y travaille. Mais uniquement entre gens de bien, tel qu’il se doit : « Nous allons continuer à chercher des alliances au sein de l’arc républicain. » « Arc » dont seraient, bien sûr, exclus Rassemblement national et France insoumise. Bref, l’opposition. C’est ballot.

Pas d'inquiétude : après ses cent jours, la Shéhérazade de Matignon continuera à nous conter ses mille et une nuits.

Nicolas Gauthier
Nicolas Gauthier
Journaliste à BV, écrivain

Vos commentaires

47 commentaires

  1. Il « suffit » de regarder là aussi le passif de ce coucou politicard et peut-être que vous comprendrez qu’il n’y a rien à attendre de la « chef de file » de la gastronomie de sa circonscription … car effectivement; elle est « élue » dans l’Eure ! …
    Avoir été dans « l’équipe ministérielle » de la « Ségo » ne peut être que rédibitoire ! … Elle est certes « un fusible » mais ça va être un énième « tonneau des danaïdes » par rapport au pognon de dingue que ces coucous politicards nous coûtent vis à vis de « l’efficacité » qu’ils ont déployés pour garantir la souveraineté de la FRANCE et la façon dont ils ont protéger les français ! …

  2. Je compare les tirades de Borne au langage de Pifou ,le neveu du célèbre Pif, « Glop, Glop » ou « Pas Glop, Pas Glop » il est d’ailleurs probable que notre bien aimé président se soit inspiré de la BD pour aller piocher sa ministre. Avec Castex et ses discours de 30 minutes pour expliquer ce que tous pouvaient comprendre en une phrase, nous avons cru que le fond de la fosse était touché, mais c’était sans compter sur l’acharnement de Macron à nommer des ministres insignifiants, aux fins de paraître lui même, d’une intelligence supérieure. Le célèbre adage décrivant la conditions des borgnes au royaume des aveugles, prends en macronnie, tout son sens. Le ruissellement annoncé a bien eu lieu, le pays est désormais au bord de la misère, noyé par la cascade misérable qu’on nomme le pouvoir exécutif.

  3. Les 100 jours ont commencé à quelle date? La borne doit déjà faire ses valises. Cent jours, ça passe vite. Bonne retraite dorée madame LE premier ministre!

  4. Quoi dire ? Mme BORNE définissant qui est républicain et qui ne l’est pas a décidé de reporter la loi sur immigration au profit d’une loi sur la discrimination capillaire ! On voit tout de suite le ridicule de la situation ! Quoi dire ? Propos de salon de coiffure !

  5. Baisser les impôts ne fera qu’aggraver la situation de l’État et n’améliorera pas le sort des rien-du-tout qui n’en paient déjà pas et qui ne s’en sortent pas pour autant. Ces fameux cent-jours c’est de la poudre aux yeux. Macron et son fusible (je reprends le terme d’un commentateur) nous méprisent et méprisent nos racines et notre culture.

  6. Très bien dit Monsieur Gauthier ! Et de plus drôle si ce n’était pas notre pauvre France en décrépitude.

  7. Si il ne s’agissait pas de la France, ça pourrait faire rire. Malheureusement ce pays est rongé de l’intérieur par le pire des cancers, l’incapacité. Les plus optimistes pourront se rassurer en disant « l’effondrement arrivera avant la fin du règne « .
    Quant aux pessimistes, ils peuvent craindre le pire car le pays ne tiendra plus quatre ans avec ces parasites au pouvoir.

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