Le directeur de l’administration pénitentiaire se fait la belle : tant mieux !

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Clash place Vendôme. Le directeur de l’administration pénitentiaire, Philippe Galli, a remis sa démission au garde des Sceaux, qui l’a immédiatement acceptée. Au-delà de la sobriété du communiqué officiel, il semblerait que le préfet Galli ait pris acte de désaccords très profonds, si l’on en croit Le Monde, à qui l’intéressé aurait déclaré que les "conditions de confiance n’étaient plus réunies". Cela sonne comme un désaveu cinglant de la politique du ministre.

Nommé en janvier 2016 au ministère de la Justice, Jean-Jacques Urvoas s’est efforcé d’enterrer la calamiteuse période Taubira. Dès son entrée en fonction, il avait provoqué le buzz en déclarant que l’institution judiciaire était en faillite. Une clairvoyance rare dans ce gouvernement, et une claque pour son prédécesseur au laxisme bien connu. La question des prisons est particulièrement brûlante : avec une surpopulation carcérale effrayante, des établissements vétustes, voire innommables de saleté, et l’accroissement de la question islamiste, même un ministre socialiste ne peut ignorer la réalité.

Philippe Galli est réputé proche de Christiane Taubira. Ce n’est pourtant pas elle qui l’a nommé en septembre 2016, mais le ministre actuel. Il semble avoir eu maille à partir avec la justice en raison de violences conjugales dont Valeurs actuelles s’est fait l’écho en novembre 2016, qui lui auraient valu un simple rappel à la loi. Si sa proximité avec la Guyanaise était avérée, il n’y aurait rien d’étonnant à cette démission fracassante. Le plus surprenant est plutôt qu’il ait été nommé…

Dès sa nomination, le patron des prisons françaises s’est heurté à son ministre, en premier lieu à cause de la mise en place d’un bureau de renseignement pénitentiaire, supprimé par Taubira, afin de récolter au sein des établissements de détention les renseignements "sensibles" en provenance des détenus. Une sorte de DCRI pénitentiaire en sorte, évidemment indispensable dans le contexte actuel. Philippe Galli traînait des pieds. Autre motif de rupture : la persistance de conflits sociaux à l’occasion desquels le directeur Galli semblait déterminé à ne pas céder aux demandes d’accroissement des effectifs qui, là encore, relèvent du bon sens le plus élémentaire. Quelques transferts de détenus et autres décisions prises par-dessus sa tête auraient précipité sa décision.

Quelles que soient les véritables raisons de ce départ, et quoi qu’on pense de la politique pénale actuelle, il ne faut pas regretter Philippe Galli. La situation des prisons françaises est tellement préoccupante que l’urgence est d’y remédier avant une explosion qui aurait des conséquences dramatiques pour notre sécurité collective. Car les prisons sont à ce point saturées que certains magistrats hésitent désormais à prononcer des peines fermes, et que la promiscuité et l’insalubrité font le nid de la propagande islamiste.

Alors qu’entrent en prison à peu près toutes les marchandises, surtout illégales, qu’on trouve sur le marché, que les violences y prennent chaque jour une ampleur inégalée et que la situation judiciaire nécessite une fermeté accrue dans la répression, il n’y a pas cinquante solutions à la crise : vider les prisons, comme voulait le faire Taubira. En construire de nouvelles, comme le veulent certains candidats à l’élection. La première solution étant – provisoirement - écartée, il faudrait que nos dirigeants se décident à adopter la seconde d’urgence. Avant qu’il ne soit trop tard.

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