Violences à l’hôpital… comme partout ailleurs !

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La France est en émoi : une infirmière du CHU de Reims est morte des suites de son agression au couteau par un patient psychiatrisable ; sa collègue, agressée elle aussi, a heureusement survécu à ses blessures. Et l’on semble découvrir la Lune…

Des gens poignardés en pleine rue, il y a en toutes les semaines, en France. Des enseignants tués dans l’exercice de leur « sacerdoce » – aujourd’hui, c’en est un –, il y en a eu une dizaine depuis quarante ans. Des prêtres, des policiers, des militaires aussi sont décapités… Alors, où est la surprise ?

On feint de croire que l’hôpital est un sanctuaire, mais il n’y a plus aucun sanctuaire, aujourd’hui. Coïncidence morbide, le Conseil national de l’ordre des médecins publie, au lendemain du drame de Reims, son rapport sur la sécurité. Les chiffres font apparaître, en 2022, « une forte augmentation des violences de 23 % depuis l’année 2021 », soit une hausse « inédite », nous dit-on.

Signalons, en passant, que d’après le dernier baromètre du climat scolaire, le niveau de violence dans les établissements français a « augmenté lui aussi de près de 20 % en un an ». Quant aux chiffres de l’insécurité et de la délinquance (communiqués par le ministère de l’Intérieur le 31 janvier 2023), ils montrent, en 2022, une augmentation des crimes de 8 % et des coups et blessures volontaires de plus de 15 %. Entre autres.

Aujourd’hui, les projecteurs sont braqués sur l’hôpital, notre « cour des miracles » contemporaine. Mal aimés, mal payés, les soignants sont tout autant victimes de la chienlit administrative et judiciaire que des patients irascibles. L’hôpital est malade, particulièrement le secteur de la psychiatrie, l’école est malade, la justice est malade, la société est malade.

Au dernier drame, celui de cette infirmière tuée – son meurtrier avait déjà été mis en examen pour violences aggravées mais bénéficiait d’un non-lieu pour « irresponsabilité pénale » –, le gouvernement apporte la seule réponse qu’il connaît : un chèque !

Comme on jette au chien un os à ronger, on balance « une enveloppe » à l’hôpital : 25 millions d’euros pour la sécurité. C’est le ministre de la Santé, François Braun, qui l’a annoncé, ce mercredi matin, sur BFM TV : cette somme doit servir, « pour l'instant, à l'ensemble de cette sécurité. S'il faut plus, nous mettrons plus pour corriger tout ça, mais en tout cas, on ne peut plus accepter des systèmes défaillants », a-t-il dit. Et d’annoncer, dans la foulée, qu'un audit aurait lieu « dans tous les établissements » dès la semaine prochaine afin de lister « tout ce qui ne fonctionne plus en termes de sécurité, les portes magnétiques qui ne marchent plus, les badges, les machins. Je veux que l'on vérifie tout ça, tout de suite, et que l'on répare », a dit le ministre.

Comme si c’était une question de machins… Comme si la folie qui s’est emparée de nos sociétés malades allait se régler avec une burette d’huile. Sans courage politique, incapable de nommer les maux qui nous rongent, le ministre Braun, comme ses collègues de la Justice, de l’Intérieur ou de l’Éducation, comme le Président Macron lui-même, M. Braun fait de la com'. Rien d’autre.

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 27/05/2023 à 0:15.
Marie Delarue
Marie Delarue
Journaliste à BV, artiste

Vos commentaires

22 commentaires

  1. Dans quels domaines, la macronie fait elle autre chose que de la com ? Réponse : néant à l’exception de ceux où Jupiter prend seul des décisions sans demander l’avis de personne, et en particulier ceux dans lesquels il ne veut à aucun prix que des décisions positives soient prises : immigration, réforme de l’école, sécurité, etc.

    • Sans oublier les sommes folles envoyées à zelinski, d’autorité, sans en demander l’autorisation aux deux chambres et surtout pas aux français. Là, il y a de l’argent, mais là seulement, comme pour le train de vie des gens du gouvernement et de macron aussi, bien sur.

  2. Le paquebot France prend de la gîte , une bonne tempête et il va couler par le fond , le renflouage sera compliqué .

  3. Un audit ? Un comité théodule, des rapports, des plans, des colloques, des annonces, une loi d’orientation, des décrets d’application : Pour tenter de donner l’illusion qu’ils servent à quelque chose. « On », « Ils » se foutent du monde ! Où passent les milliards de nos impôts et de l’augmentation de la dette ? L’état est obèse et impotent, gaspille le travail des Français, parce que sa tête est malade. Parce que des gens comme Macron, comme Véran, comme Pap N’DIaye , comme Borne, comme Darmanin, comme ce pauvre ministre de la Santé sont des incompétents qui se dissimulent sous une logomachie folle où tout n’est qu’apparence, illusion et idéologie. Des faiseurs de vents. Et en même temps des sangsues.

  4. Mais bien évidemment qu’on est dans la communication! Le quotidien ne se règle pas à coup d’actes ponctuels, numéraires ou non. La sécurité, dans un établissement recevant du public, se fait avec de la rigueur, et non des opinions. La crise dans les hôpitaux a suffisamment été dénoncée pour qu’on comprenne, si on le veut bien, qu’elle met à l’écart le problème sécuritaire, tant on a d’autres choses à se préoccuper au quotidien. Et la faute ne revient pas d’abord aux soignants ni aux services périphériques, tous dans le même bain!

  5. En prononçant le mot « décivilisation » Macron vient de donner raison à Zemmour et « en même temps » une gifle à Dupond Moretti. Décivilisation, et conflit de civilisation. Quelle civilisation envahit, s’oppose et remplace peu à peu la notre ? Quelles sont les causes de l’affaiblissement notre civilisation (américanisation, wokisme, déchristianisation, individualisme, …)

  6. La France est devenue un pays du quart monde et nous nous enfonçons chaque jour un peu plus, l’ensauvagement et la violence gagnent en permanence, du terrain sans que le gouvernement ne réagisse que par quelques discours mensongers. L’hôpital public manque de personnel depuis plusieurs années mais macron n’a pas hésité pour interdire de travail des milliers de soignants non vaccinés alors que des soignants atteints du covid continuaient d’exercer….à Perpignan certains matériels sont en panne et les patients sont obligés d’attendre plusieurs jours pour pouvoir passer certains examens. Ou passent nos impôts ? nous avions le meilleur système de santé d’Europe devenu indigent en deux décennies. La santé publique, comme la sécurité ne sont plus des priorités pour la clique à la tête du pays. Il faut rendre les hôpitaux aux médecins et virer tous les administratifs qui ne servent à rien si ce n’est d’empocher de l’argent qui serait très utile ailleurs.

  7. La décivilisation dont parle jupiter, c’est ces attaques barbares au couteau qui prolifèrent ? Et en bon machiavel, ce président ne se demande pas d’où pourrait bien venir cette « décivilisation » ? Tiens, il pourrait nous en donner la définition à nous qui « ne sommes rien ». Un peu de pédagogie voyons ….

  8. S’il est vrai que l’insécurité, « un ressenti » pour le garde des « sots », est partout et en tous lieux, il y aurait une solution quant à celle des hôpitaux. Il est en effet de notoriété publique que le personnel administratif représente 30% dans ces établissements. Il suffirait de redonner les pleins pouvoirs aux médecins, ils ont été efficaces pendant le covid, de supprimer les ARS qui sont un boulet pour l’hôpital, supprimer une grande partie des « gratte-papiers ». Ainsi avec l’argent récupéré, on pourrait engager, soit des vigiles, soit des policiers municipaux qui filtreraient, avec un soignant, les entrées, souvent abusives, dans les hôpitaux, notamment dans le service des urgences. Ainsi le personnel soignant pourrait effectuer son travail dans la sérénité et sans la boule au ventre. Mais est-on prêt à sacrifier tous ces administrateurs, énarques bien souvent, copains de promotion, d’élus ou de ministres, voir de … chef d’état !

  9. L’hôpital n’est pas malade chère Marie, il est en soins palliatifs et meurt de son administration tentaculaire, l’hôpital se meurt de la perte de « pouvoir » des médecins aux dépens d’administrateurs ne connaissant rien à la santé, j’ai vécu cette lente agonie en tant que Patron de service, et dieu sait si nous sommes nombreux à avoir sonné le tocsin, personnellement j’ai résolu le problème en partant dans le privé .

    • Vous avez eu bien raison …Votre constat est juste ..j’ai une grande nostalgie de l’époque lointaine où mes deux parents médecins arrivaient à travailler à l’hôpital …

    • Il y a aussi des  » portes de sortie » publiques ( toujours payées par les impôts du malmené) quand on a bien étoffé son carnet d’adresse à ses heures perdues, n’ oublions pas. La « bagarre » de la recherche d’emploi pour faire son trou et s’y caler confortablement est moindre . Tout mélangé ! Surtout pour ceux qui n’avaient jamais eu la « vocation » …

  10. Exactement , que de la com, il respire l’incompétence celui là aussi.
    Dans ma longue vie, je n’ai jamais vu (ni pensé) un tel gouvernement de bras cassés.
    Larche, dupon , brau….la cantine est bonne….
    Quand est ce que les français vont se réveiller?

  11. Dans les quartiers ils avaient embauchés les grands frères , dans les super marché ils les avaient aussi embauchés pour surveiller , c est eux qui volés, maintenant c est au tour des hôpitaux, pourtant ils savent d ou vient le mal , ils n ont pas le courage de le nommer , donc rien ne changera ou plutôt si , il va s emplifier , là démographies va y aider et ça va devenir infernal

  12. Pourquoi le ministre fait-il semblant de découvrir le (gros) malaise général qui touche tous les secteurs. Il est plus que temps de donner un grand coup de Kärcher pour dépolluer la société.

  13. Donc, il y des « zinzins » dehors … donc on va « embaucher des agents de sécurité pour surveiller les entrées d’hôpitaux ! … » Mais qu’en est-il des effectifs des « soignants » pour soigner mieux ? …
    Tout part en vrac mais les « décideurs » continuent encore et encore vers le pire ! …
    Il faut « décarbonner » … donc « il faut abattre la moitié du cheptel bovin » … Donc Il faudra en importer car on est déjà en manque … donc il faudra pénaliser les « sur-consommateurs » de viande …
    Stop ou encore avec cette politique de l’effet papillon qui dévaste tout ? VITE FREXIT ! …

    • Sérieusement, il faudrait en avoir les moyens. Notre industrie moribonde représente à peine10 % de notre PIB, nous n’exportons presque plus rien à part du vin, nous délocalisons, importons massivement et notre balance commerciale est largement déficitaire.

      L’UE n’est maintenue que par l’Allemagne, vous les ôtez, tout s’écroule.

      Si nous en sortons, on cloue notre cercueil. Nous n’avons sans doute pas les moyens du RU.

      Vous avez pourtant raison. Dans le principe.

  14. Attention à ne pas mélanger toutes les violences. En l’occurrence, là, il ne s’agit pas d’un « ensauvagement », mais d’un patient psy dangereux pour lequel aucune décision de d’hospitalisation d’office n’a été prononcée, ce qui est très inquiétant, et mystérieux. Alors qu’une simple errance hagard et confus sur la voie publique, sans agression, et sans famille à contacter, peut déclencher ce type d’hospitalisation (j’ai pu en faire l’expérience pour un de mes patients, ce qui lui a permis d’être soigné en urgence et de façon appropriée, ou pour un patient menaçant envers les personnes dans une administration avec violences sur objets).
    Moi, vraiment, comme Me Belot sur ce site, ce qui m’interroge, c’est pourquoi une HO (ou ADRE désormais) n’a pas été immédiatement prononcée, sans passer par une commission judiciaire.

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