Un jeune Albanais qui promet « un bain de sang » écope du sursis

Palais de justice

Stimulés, sans doute, par la douceur printanière de ce week-end férié, touchés peut-être par un reliquat de culture judéo-chrétienne qui faisait de mai "le mois de Marie" et de sa tendresse compassionnelle, les juges lyonnais ont, en fin de semaine, laissé parler leur cœur : un jeune Albanais de 18 ans, qui comparaissait devant eux pour avoir menacé de mort la juge pour enfants qui l’avait placé sous contrôle judiciaire ainsi que la proviseur du lycée où il était scolarisé, a été condamné à quatre mois de prison avec sursis.

Il est vrai que ce jeune ex-mineur – dont on ne sait s’il était arrivé sur notre sol "isolé" ou non – était fort bien défendu. Son avocat a en effet plaidé la frustration et expliqué au tribunal que « la situation s’arrangera peut-être le jour où il obtiendra la nationalité française ». Acceptons-en l’augure, ont finalement répondu les juges, puisque la peine prononcée ne remet pas en cause les démarches de ce gentil garçon pour devenir Français. Cela, bien qu’il ait exprimé ouvertement son désir de vengeance dans « un bain de sang ». C’est parce qu’il est dépressif, ont dit les psychiatres. Alors, il ne faut pas ajouter de peine à sa peine. Refrain connu…

On a beau chercher dans la presse locale et régionale, on ne trouve hélas rien sur le pedigree de ce garçon. Il faut dire que les Albanais sont fort nombreux dans la région, tout comme les faits divers les impliquant. Car ce n’est pas un mystère : « La mafia albanaise gangrène l’Europe », titrait Le Parisien, traitant d’un rapport officiel d’Interpol déjà vieux de… vingt ans.

Et c’est peu dire que les choses ne se sont pas arrangées depuis. Cette mafia albanaise (maintenant associée à la 'Ndrangheta) règne désormais en maître sur la prostitution de masse, l’immigration clandestine, le trafic de drogue et celui, très florissant, des armes de guerre – boosté, aujourd’hui, par le conflit russo-ukrainien.

Mais qu’importe, l’Albanie ne va pas tarder à devenir européenne à part entière, si bien que notre jeune condamné n’a qu’à attendre un peu : sa situation va se régler toute seule !

L'Albanie a déposé sa demande d'adhésion à l'Union européenne en avril 2009 et s'est vu accorder le statut de « pays candidat à l'adhésion » en juin 2014. Les affaires vont bon train et l’Union européenne a tenu sa première « conférence intergouvernementale » avec cet État qui n'est pas au-dessus de tout soupçon en juillet 2022. C’est dire que ce joli pays au commerce extérieur fort prospère approche du but, le Conseil ayant salué « les progrès accomplis dans certains domaines essentiels tels que la réforme du système judiciaire, la lutte contre la corruption et la criminalité organisée ».

En 2018, un rapport du ministère de la Justice français dont faisait état Le Figaro relevait que « la mafia albanaise est de plus en plus solidement implantée en France. Ses domaines de prédilection sont le cambriolage, la drogue et le trafic de migrants. » Particulièrement implantés « en Île-de-France, en Auvergne-Rhône-Alpes ainsi que le long des frontières orientales du pays », ces mafieux albanais « comptent bien profiter de l’adhésion programmée de l’Albanie à l’Union européenne ».

S’il n’assouvit pas tout de suite sa vengeance – et même s’il l’assouvit d’ailleurs –, le jeune Albanais qui comparaissait la semaine dernière devant le tribunal lyonnais va rester sur notre sol. Pris en charge par nos soins comme il l’est depuis son arrivée, sous la pression et avec la bénédiction de l’Union européenne.

Marie Delarue
Marie Delarue
Journaliste à BV, artiste

Vos commentaires

20 commentaires

  1. Tout cela est parfaitement logique. Si la corruption n’a pas forcément baissé en Albanie, elle a énormément augmenté en Europe, donc le contraste s’atténue.
    Vous en doutez? Le fait que les trafics, notamment de drogue aient été ajoutés au comptage du PIB dans de nombreux pays de l’UE montre deux choses.
    1) le trafic est officiellement toléré.
    2) les dirigeants européens en place depuis 2018 comptent sur les mafias pour arranger leurs situations économique.
    Dès lors, il n’y a rien de plus normal que de voir un chef d’état négocier avec les acteurs économiques les plus puissants de sa nation, on voit ça tout le temps. Les chefs d’états faisant bien évidemment des promesses et proposant des facilités à ces acteurs afin qu’ils viennent y investir, à l’image du salon « chose France » d’Emmanuel Macron.
    Puisque les trafiquants albanais comptent dans notre économie, pourquoi nos dirigeants se priveraient de négocier avec eux?
    Vous voyez, on ne risque pas de lutter contre les dealers.

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