« Tu prends un couteau, tu vas dans une église » : l’organisation de l’assassinat du père Hamel

 

 

Le 26 juillet 2016, le père Jacques Hamel était égorgé par deux terroristes islamistes, Adel Kermiche et Abdel Malik Petitjean, alors qu’il célébrait la messe à l’église de Saint-Étienne-du-Rouvray (Seine-Maritime).

L’hebdomadaire La Vie a pu se procurer des documents inédits constituant une source d’informations et d’enseignements retraçant une partie des préparatifs de l’attaque à Saint-Étienne-du-Rouvray, juste une semaine avant.

 

« Tu vas dans une église… tu déglingues tout le monde »

Ces pièces ont été récupérées et reconstituées par le service policier antiterroriste de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) grâce à l’exploitation des ordinateurs et des téléphones des deux islamistes, ainsi que l’interception de certaines communications du commanditaire, Rachid Kassim, depuis la Syrie.

Ces échanges montrent les premières hypothèses avancées, puis les décisions arrêtées pour le projet. Abdel Petitjean s’interroge sur le choix symbolique du lieu qui sera frappé. Il pense d’abord à un attentat contre une boîte de nuit ou un pub, puis contre une synagogue. Rachid Kassim l’en dissuade : « Les juifs […] ont tendance à se servir de ça pour faire leur petite manipulation. »

Adel Kermiche, l’auteur principal de l’attentat, choisira la cible, suivant les conseils de Kassim. Le 19 juillet 2016, sur sa messagerie cryptée Telegram, il encourageait un de ses contacts à agir plutôt en France et faire « un truc de ouf », « tu vas dans une église… tu déglingues tout le monde », tout en donnant des détails terrifiants : « Tu prends un couteau, tu vas dans une église, tu fais un carnage, même tu tranches deux trois têtes, c’est bon c’est fini. »

 

« J’attends de voir tes nouvelles sur BFM TV »

Kassim explique également à Petitjean comment procéder pour revendiquer préalablement l’attentat au nom de Daech.

Le lendemain, Abdel Malik Petitjean enregistre son message et l’envoie à Kassim, qui indique avoir confié la vidéo à des gens qui assureront la médiatisation post-attentat et se réjouit, par avance, de l’onde de choc provoquée en France : « J’attends de voir tes nouvelles sur BFMTV, j’attends de voir le monde vibrer sur ton action. »

 

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