Tuer Trump à la casserole est un exercice difficile. Il lance tellement de leurres que ses adversaires, déconcentrés, ne savent pas quel manche saisir. Détenteur du record mondial de mithridatisation, changeant constamment de scandale, il force les limiers paresseux à répétitivement lâcher la proie pour l’ombre, oubliant au passage de l’achever. Les médias victimes de troubles déficitaires de l’attention se font ainsi avoir. Trump est toujours là…

Trump est une machine à gros sous. En annonçant récemment sa candidature pour 2020, il ironisait : "Les médias seront contents. Ça va leur donner de l’audience !" Et des recettes publicitaires… Maintenant que la « collusion russe » fait moins recette, la cote des histoires de sexe est en hausse. Le stupre devient lucre. Les histoires sont négociables (journaux, maisons d’édition) et les plaintes sont l’occasion de contrats juteux pour les avocats.

Trump, Berlusconi bis, constitue une aubaine, suite à une vie agitée surfant entre show-biz et coups financiers. Comme toute la génération de « désaxés » hypersexuels qui vient de se faire gauler (Hollywood, politique…), il représente un moyen de se constituer un capital retraite, trente ou quarante ans après les faits présumés : il affronte ainsi un chapelet de plaignantes (harcèlement sexuel), sans omettre la star du porno Stormy Daniels que les avocats de Trump auraient fait taire avec un chèque.

Mais cela va plus loin. L’Amérique est à l’avant-garde d’un saut qualitatif brusque (pour parler en marxiste). Un patron de l’édition française nous disait récemment : "Les enjeux de demain ne sont pas de savoir qui, de la gauche ou de la droite, va gagner, ou qui, de l’Orient et de l’Occident, ou qui, de l’islam ou du christianisme, ou qui, de la Chine, des États-Unis ou de l’Inde va gagner. Non, la question centrale, encore incomprise, c’est la féroce guerre des femmes contre les hommes. La destruction ou non de la dialectique de la virilité et de la féminité en tant qu’essences civilisationnelles, spirituelles, déterminera le sort de l’humanité." Trump a, certes, pulvérisé l’amazone saturnienne Hillary Clinton, la candidate androgyne idéale d’un « parti unique » qui fusionnait Soros avec le complexe militaro-industriel : « à droite » économiquement, « à gauche » culturellement. Aujourd’hui, les partis politiques éclatent avant la présidentielle de 2020. Émergent alors Oprah Winfrey, Nikki Haley, Michelle Obama, Kamala Harris et plusieurs autres femmes très intelligentes qui, toutes, bénéficient du pilonnage #MeToo destiné à éliminer les mâles de la course, républicains ou démocrates… sauf Trump le primitif.

On revampe donc le thème de la catin russe… via la Thaïlande. Incarcérée temporairement en ce pays pour son commerce illicite et problème de visa, Anastasia Vashukevich, star des hétaïres pour oligarques, affirme : "Je suis le seul témoin et chaînon manquant entre la Russie et les élections américaines - le fil entre Oleg Deripaska, Prikhodko [le vice premier ministre russe], Manafort, et Trump."

De deux choses l’une : ou bien c’est une préélectorale intox qui vise Poutine plus que Trump, l’affaire ayant été déjà révélée par Alexeï Navalny, le pro-occidental candidat anti-Poutine qui a vu sa candidature rejetée, ou bien c’est un leurre, une intox visant à ridiculiser ensuite le « deep state » américain. Dans les deux cas, Anastasia pourra écrire un beau livre qui la propulsera à Hollywood.

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 09/01/2020 à 17:42.

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03 mars 2018 à 19:05

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