Trois enfants, faut arrêter : c’est Thomas Guénolé qui l’a dit !

Thomas Guénolé est décidément un penseur de qualité. Après s’être officiellement déclaré « citoyen du monde » lors d’une émission sur France Info, en décembre dernier, le politologue est revenu en force, cette semaine, avec tout un attirail de théories passionnantes, cette fois-ci sur l’écologie. Sur le plateau de i24News, le brillant auteur de La Fin des haricots ? (Plon) est revenu sur son cheval de bataille préféré : comment sauver la planète. Il a lu, Thomas Guénolé, il a beaucoup étudié le sujet et il a trouvé LA solution que tout le monde cherchait.

C’est concret, c’est accessible à tous : « Nous devons faire moins d’enfants. » D’un ton péremptoire, le sage développe sa thèse. N’allez pas croire qu’il parle en l’air, que le concept soit encore flou… Que nenni, il est même chiffré : il faut « qu’il devienne normal d’avoir un enfant par famille au lieu de deux enfants par famille ». Réaliste, Thomas Guénolé intègre même l’idée que certains égoïstes dérogent à son programme salvateur : ce serait un enfant « en moyenne », bien sûr : « Il y en aura une minorité qui en auront quand même deux, mais trois, faut arrêter. » Que notre penseur se rassure, il y a belle lurette que trois, les Français ont arrêté, enfin, en moyenne. Si en 2011, la fécondité en France s’établissait à deux enfants par femme, elle est passée à 1,8 enfant par femme en 2020.

#climat "Oui, il y a trop d'êtres humains sur Terre. Il faut que nous soyons moitié moins nombreux. Dans les pays riches, pour l'#écologie. Dans les pays pauvres, pour sortir de la misère. Nous devons donc passer, en moyenne, à 1 enfant par famille." @i24NEWS_FR @GGMO_i24 pic.twitter.com/xC8hkqG3vY

— Thomas Guénolé (@thomas_guenole) February 21, 2023

Il est curieux, après un tel discours, d’apprendre que Thomas Guénolé se présentait, dans un entretien donné au Figaro début février, comme un partisan de « l’écologie du volontarisme » face à « l’écologie du désespoir ». Car quoi de plus désespérant que de prôner la fin du genre humain ou, du moins, sa diminution drastique ? Se pense-t-il réellement symbole d’espoir lorsqu’il martèle, soucieux, sur le plateau de i24News, qu’« on ne pourra pas en passer par autre chose que la dénatalité » ? On passera sur le volontarisme que suppose une vie pour soi, étrangère au renoncement – volontariste si l’en est, inhérent au rôle de parent. Quand on est en train de sauver la planète, on ne peut s’encombrer de ces petitesses.

Et lui qui faisait preuve d’une tolérance à toute épreuve dans les colonnes du quotidien, dénonçant ces « écologistes [qui] pratiquent le "tout ou rien" : soit tu es d'accord avec moi sur absolument tout, soit tu n'es pas assez pur et tu fais partie du problème. C'est contre-productif », semble avoir du mal à s’appliquer à lui-même ses grands discours. C’est contre-productif, sauf lorsqu’il s’agit de ses géniales théories, présentées quant à elles comme tout à fait incontournables. Au présentateur qui le questionne sur la manière dont les Français recevraient son discours, Guénolé se contente d’un « Attendez…tendez… tendez ! » qui coupe court au débat.

La question du présentateur est pourtant importante, et les Français qui ont visionné l’extrait sur les réseaux sociaux n’ont pas manqué d’y répondre. « La dictature sur fond de bienveillance », soupire l’un, quand une autre témoigne : « Ben ça, alors ! J'ai été fille unique, pas drôle vraiment ! Du coup, on a fondé une famille de cinq enfants. Et ils en sont ravis. Merci de foutre la paix aux familles ! » N’en déplaise à Thomas Guénolé, il reste encore de ces Français « réfractaires » qui refusent de sacrifier la société sur l’autel de la planète. Et certaines familles ne s’arrêteront pas à trois !

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