Thomas Guénolé, ex-mélenchoniste, se dit « citoyen du monde » ? Toujours les mêmes caprices de gosse de riches !

Capture d’écran 2022-12-06 à 14.01.31

Interrogé sur France Info à propos du dernier numéro de la revue Front populaire consacrée à un dialogue entre les deux Michel du moment, Onfray et Houellebecq, sur « la fin de l’Occident », le politologue Thomas Guénolé affirme, tout en concédant que ce discours est légèrement « passé de mode » : « Les frontières sont des lignes imaginaires : rejeter un être humain en détresse parce qu’il en franchit une, c’est absurde. Les nations n’existent pas : ce sont des fictions collectives. Je suis citoyen du monde, cosmopolite, et j’en suis fier. »


Il est vrai que Miss France, Olivier Besancenot ou Jacques Attali n’auraient pas mieux dit. Il est tout aussi vrai que de tels propos résonnent étrangement dans la bouche d’une des anciennes têtes pensantes de La France insoumise, discrètement exfiltrée de ce mouvement en 2019 à la suite d’un procès kafkaïen pour harcèlement sexuel, alors que la véritable raison de son éviction était manifestement due à des positions alors tenues pour trop souverainistes par la direction mélenchoniste.

En effet, Thomas Guénolé fit à l’époque partie de la même charrette que Georges Kusmanovic, parti fonder le mouvement République souveraine, ou Andréa Kotarac qui fit plus court en ralliant le Rassemblement national. Jean-Luc Mélenchon amorçait son virage indigéniste et les tenants d’un certain patriotisme de gauche étaient censés se soumettre aux Insoumis ou aller voir ailleurs si l’herbe y était plus verte. Soit l’occasion, pour le politologue en question, de dénoncer le fonctionnement dictatorial de LFI dans son livre, La Chute de la maison Mélenchon.

Thomas Guénolé semble avoir, depuis, évolué. Et pas forcément en bien. En effet, l’auteur d’un remarquable Que sais-je consacré au souverainisme – qui plut à Marianne tout en hérissant le poil de la majeure partie des médias de gauche – se rend-il bien compte de l’incommensurable niaiserie de cette sortie ?

Si l’on résume, les frontières entre nations n’ont pas de sens mais seraient cause de tous les malheurs, si ce n’est de toutes les guerres. Supprimons donc ces mêmes frontières et de guerres ou de malheurs il n’y aura plus. Dans la foulée, supprimons les armes qui permettent ces guerres ; et pourquoi pas les hommes qui les font. On notera encore que ce type de propos est caractéristique des gosses de riches : se priver de ce que l’on a est un luxe que d’autres n’ont pas.

Car les frontières font aussi les nations. « À celui qui n’a rien, la patrie est son seul bien », Jean Jaurès dixit. Les Israéliens se battent pour conserver la leur ? Les Palestiniens font de même pour en obtenir une, à eux, rien qu’à eux. Sans oublier la majeure partie des mouvements de libération, qui contestent des frontières mal définies, afin que chacun puisse vivre chez soi, à l’abri d’autres frontières plus clairement établies.

Caprices de gosses de riches, donc. À l’instar de ceux qui pourraient s’offrir une bonne viande mais qui préfèrent devenir végétariens ; tandis que les enfants de pauvres le sont de fait, végétariens, puisque n’ayant pas forcément les moyens de se payer cette même viande. Idem pour les antiracistes des beaux quartiers pour lesquels les seuls immigrés qu’ils côtoient sont, au choix, le jardinier marocain, la femme de ménage algérienne, l’aide-soignante sénégalaise, le chauffeur Uber tunisien et le dealer togolais.

De même, se proclamer « citoyen du monde » est chose facile pour qui évolue de son loft new-yorkais à son riad de Rabat, de son appartement londonien à son compte en Suisse. Soit l’opposition entre les anywhere et les somewhere, pour reprendre l’accablant constat dressé par le philosophe anglais Roger Scruton. Ceux qui ne sont de nulle part et dont la fortune permet de s’affranchir des frontières. Et ceux qui n’en ont pas les moyens financiers, condamnés à vivre là où ils sont nés, humble sanctuaire désormais de toutes parts menacé par encore plus pauvres qu’eux.

Avant de parler, Thomas Guénolé serait bien inspiré d’y réfléchir à deux fois : les plus démunis de nos compatriotes n’ont pas forcément les moyens de se prétendre « cosmopolites » et « citoyens du monde ».

Nicolas Gauthier
Nicolas Gauthier
Journaliste à BV, écrivain

Vos commentaires

16 commentaires

  1. Encore là ? Je le savais viré à coup de bottes par Bourdin … L’homme qui ne subissait, soit disant, aucune pression.
    Guénolé, encore un type qui s’écoute parler pour ne rien dire. Une graine de fasciste, chasseur de fasciste, qui s’ignore !

  2. Quelle insulte faite aux milliers de  » morts pour la France » qui ont donné leurs vies pour nous vivions en France aujourd’hui !
    D’abord, ils commencent par détruire le pays, brader ce qui en reste, et ensuite ils finissent par trouver que ça ne vaut plus grand chose et qu’il vaut mieux en effacer les frontières.

  3. Monsieur Guenole parle de lui avec honneté. Et bien des gens ont la même opinion. Ils ne sentent pas protégés par une frontière, mais souffrent au contraire du sentiment d’enfermement dans ces frontières.
    Ils ne perçoivent pas qu’il n y a pas de vie sans frontière entre le soi et le non soi, et que supprimer une frontière, c’est en renforcer une autre, réduire la diversité et appauvrir la vie.

  4. Mais alors, où payent-ils leurs impôts, les citoyens du monde ? Est-ce pour cela qu’il existe des paradis fiscaux ?

  5. Je ne connais pas beaucoup de gens comme cet interviewé qui vont au Mali, en Syrie, en Libye en Éthiopie, en Afghanistan ou dans ces pays considérant qu’il y a des lignes imaginaires qu’il peut franchir sans problème existentiel.

  6. Ils sont contre les nations, mais pour toutes les règlementations françaises, pour les impôts nationaux français distribués au monde entier … Ies gauches étaient pour l’Afrique aux Africains, mais sont contre la France aux Français !

  7. Ce « citoyen du monde » doit bien avoir quand-même une petite préférence géographique quand il s’agit de choisir où payer ses impôts ou à quelle collectivité faire prendre en charge ses frais de santé…

  8. Se prétendre citoyen du monde c’est être en réalité de nulle part, n’être rien du tout, hors sol, comme un arbre déraciné.
    Ce sont bien ces auto-proclamés citoyens du monde qui sont les véritables « ceux qui ne sont rien », comme dirait Macron

  9. Mais c’est tout le projet immigrationniste macronien : amener le monde à nos populations autant démunies qu’abandonnées dans nos campagnes.

Commentaires fermés.

Pour ne rien rater

Les plus lus du jour

L'intervention média

Les plus lus de la semaine

Les plus lus du mois