Le pape François vient de déclarer que, devant l’hiver démographique qui menace l’Europe, celle-ci n’avait pas d’autre choix que d’ouvrir en grand ses frontières. Malgré tout le respect qu’on doit au Saint-Père, son analyse est totalement fausse.

Un réfugié économique ne se transforme pas en travailleur immédiatement après son arrivée, ni même dans un délai raisonnable. Manquant de qualification, parlant mal la langue, beaucoup d’entre eux vivent pendant de nombreuses années de charité publique. Ouvrir nos frontières ne résoudrait absolument pas notre problème (véritable) de main-d'œuvre et ne servirait qu’à nous appauvrir. Douglas Murray, dans son livre remarquable sur le suicide de l’Europe, estime que les réfugiés ont coûté 184 milliards d’euros à la Grande-Bretagne en dix ans, soit, en moyenne, dix-huit milliards par an. Les chiffres doivent être globalement les mêmes de part et d’autre de la Manche, mais ils sont sans doute plus proches de douze milliards que de dix-huit. En effet, un migrant sans travail coûte en moyenne 20.000 euros par an (en s'appuyant sur les chiffres de l’INSEE : mensuellement, 600 euros de minima sociaux, 500 euros d’APL, 400 euros de Sécurité sociale et de mutuelle, plus le coût des écoles pour les enfants). De plus, depuis dix ans, 150.000 immigrés non européens sont admis chaque année en France. 90 % sont au chômage la première année. Ce chiffre diminue de 20 % par an jusqu’à un minimum de 30 %. Donc, depuis 2008, nous avons introduit en France 600.000 personnes qui ne travaillent pas et que nous devons aider, ce qui représente un coût total de douze milliards d’euros pour l’accueil des immigrés. Si on divisait par deux le nombre de migrants, si on refoulait réellement les réfugiés économiques, on pourrait facilement économiser six milliards par an, dont un milliard qui pourrait servir à une aide substantielle au retour. Car, si on accorde à un migrant une pension de 1.000 euros par an pendant dix ans s’il retourne dans son pays, il aurait alors un niveau supérieur à ses compatriotes ! Si des villages se cotisent pour envoyer l’un d’entre eux en Europe, fût-ce au péril de sa vie, c’est parce que les 200 euros que leur « délégué » leur enverra chaque mois, même s’il ne touche que le RSA, feront vivre au moins cinquante personnes. Tout cela n’a absolument aucun sens économique.

Les cinq derniers milliards économisés permettraient une politique généreuse d’aide à la natalité. La Pologne l’a fait et, depuis deux ans, le nombre de naissances augmente sensiblement. En France, nous devrions revenir sur la baisse de l’allocation familiale, augmenter le quotient familial à 2.500 euros en prenant comme principe (constitutionnel) qu’un enfant doit avoir le même niveau de vie que ses parents. Il faut arrêter à tout prix cette politique qui consiste à restreindre les familles « aisées » afin d’amener une illusoire égalité entre enfants. Une politique nataliste n’est pas une politique « fasciste ». Revenir à 2,1 enfants par femme (pas plus, l’expansion démographique doit appartenir au passé) tout en se montrant intransigeant sur l’immigration et en aidant l’Afrique à se développer et à contrôler sa natalité débridée est la seule solution qui soit à la fois éthique et économiquement soutenable.

Non, Très Saint-Père, ouvrir grand nos frontières est une impasse totale ! Ne commettons pas cette folie. Et même si la natalité reste à 1,7 ou 1,8 enfant par femme, si la population décroît légèrement, ce n’est nullement un drame. Cette solution est infiniment préférable à une ouverture totale des frontières, du moment que l’on offre à l’Afrique une alternative crédible aux envois de fonds par les immigrés.

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23 juin 2018 à 19:19

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