Livre/ L’Étrange Suicide de l’Europe, de Douglas Murray
Ce livre fondamental, passionnant, très bien écrit, qui est (à juste titre !) numéro 1 des ventes en Grande-Bretagne, vient d’être traduit en français. Douglas Murray, qui est journaliste, s’interroge sur les raisons du « suicide » de l’Europe, qui est le seul continent à avoir ouvert ses portes à des populations nouvelles qui n’ont pas été assimilées et qui sont en passe de bouleverser totalement sa vieille « civilisation », plus que la Seconde Guerre mondiale l’a fait.
L’auteur explique que, jusqu’en 1945, les migrations étaient soit faibles (comme en Italie), soit facilement absorbées (comme les Irlandais en Angleterre). Mais, ensuite, elles sont devenues massives et ont changé de nature. La Grande-Bretagne, notamment, a vu s’installer chez elle nombre de personnes originaires des Caraïbes et du Pakistan, au point que les « Anglais de souche » sont devenus minoritaires en 2015 à Londres (leur « ethnie « ne représente plus que 44 % des habitants de la capitale). Selon Murray, en Europe occidentale, deux phénomènes se conjuguent. Les « Blancs » ne font plus d’enfants (en moyenne 1,38 par femme alors qu’il en faudrait 2,1 pour que la population « caucasienne » ne diminue pas ), alors que l’immigration s’est accentuée ces dernières années. Il y a, chaque année en Grande-Bretagne, 770.000 naissances par an et 300.000 nouveaux migrants. Un démographe de l’université d’Oxford, cité dans le livre, avance même que si rien ne change, en 2060, les « Blancs » constitueront moins de 50 % de la population britannique.
L’auteur rappelle qu’en 1968, le député conservateur Enoch Powell avait prononcé un discours prémonitoire, dans lequel il prévoyait un avenir sombre à son pays si on n'arrêtait pas l’immigration. Mais alors qu’il était soutenu par 75 % des Britanniques, il avait été marginalisé et réduit au silence. Douglas Murray insiste sur ce paradoxe : en Europe occidentale, la majorité des citoyens ne supportent plus les problèmes liés aux migrants (dont les attentats), mais les gouvernements (même de droite !) n’agissent pas, car ceux qui s’opposent à l’immigration sont taxés de racistes et de fascistes et aucun gouvernement de l’Europe occidentale n’ose rejeter ce jugement moral.
Douglas Murray démonte les arguments des partisans de l’immigration : elle serait nécessaire, vu le manque d’enfants chez les « Blancs », et elle serait bénéfique sur le plan économique, car les nouveaux venus créeraient de la richesse. Mais M. Murray souligne que, selon les sondages, les « Blancs » feraient sans problème deux ou trois bébés s’ils étaient aidés financièrement. Par ailleurs, en Grande-Bretagne, de 1995 à 2001, lorsqu’on fait les comptes, les immigrants auraient, au final, coûté de 125 à 170 milliards d’euros (pour les soins, la scolarisation des enfants et les aides sociales).
Autre argument faux selon l'auteur : il serait impossible d’arrêter l’immigration. La preuve du contraire est donnée par le Japon et les pays de l’Europe de l’Est, qui n’accueillent que très peu de réfugiés et contrôlent leurs frontières. Néanmoins, l’auteur est allé à la rencontre de migrants et, pour lui, certains d’entre eux ont des raisons valables de venir chez nous. Il comprend la réaction de Mme Merkel qui, en 2015, a fait preuve de générosité en ouvrant toutes grandes les frontières de l’Allemagne. Mais il fustige les pays du Golfe si riches qui n’accueillent aucun réfugié.
Pour Douglas Murray, il semble y avoir une prise de conscience des gouvernants et certains faits sont, désormais, mis en avant, alors qu’ils étaient systématiquement étouffés autrefois. Les viols de milliers d’adolescentes non musulmanes par des gangs de Pakistanais sont enfin réprimés et on reconnaît publiquement que 95 % des agressions sexuelles en Suède, en Allemagne ou en Autriche sont commis par des réfugiés. La parole est plus libre et ceux qui rejettent l’immigration ont maintenant le droit de s’exprimer. Mais n’est-il pas déjà trop tard ?
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