Tiens, bizarre : AstraZeneca change de nom !

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Entendons-nous bien : je n’y connais rien, je n’en sais rien. Alors, les différents vaccins contre le Covid-19 sont-ils efficaces, certains plus que d’autres ? En me faisant vacciner avec tel ou tel vaccin, prends-je le risque de voter Macron en 2022, à me mettre à parler en langues ou à devenir complètement chèvre ? Je vous dis : je n’y connais rien, je n’en sais rien. Je ne demande d’ailleurs qu’à y croire, même si ce genre de choses relève, en principe, de la science et pas de la croyance. Mais en ces temps troublés, on a de plus en plus de mal à voir la frontière entre science et croyance.

Donc, je ne sais pas. Prenez le vaccin AstraZeneca. Comme qui dirait, personnellement, j’aurais comme un doute. Certes, on explique qu’il n’y a pas photo, que le rapport risques/bénéfices est sans appel. Ouest-France affirmait, le 16 mars dernier, que sur 10.000 personnes affectées du Covid-19, non vaccinées, 24 mourraient à l’hôpital et que sur 10.000 personnes vaccinées avec AstraZeneca et en contact avec le virus, 7 décéderaient à l’hôpital et 2 auraient une réaction grave au vaccin. 2 sur 10.000, ce n’est quand même pas rien, si on compare avec le risque de se faire mordre par une chauve-souris enragée (1 chance sur 10 millions, si l’on en croit le professeur Bigard !). Et peut-on réduire les êtres humains à des bilans comptables où l’on aligne les pertes et profits ? Avouez que la question n’est pas simple et que la Madame Michu en puissance que vous comme moi (moi, d’abord, peut-être !) sommes n’a sans doute pas tous les éléments de réponse, comme on dit aujourd’hui.

Mais derrière la statistique, il y a des drames : cet étudiant en médecine, mort d’une thrombose après l’injection du vaccin AstraZeneca. Et Ouest-France, toujours, et peu soupçonnable de « complotisme », de titrer : « AstraZeneca. Étudiant décédé à Nantes : les confirmations troublantes de l’agence du médicament. » Et il y a ce cas relaté, ce 30 mars, par Le Dauphiné, d’un homme de 63 ans décédé à l’hôpital d’Annecy, le 17 mars, « succombant à de multiples thromboses aux organes vitaux, dix jours après avoir reçu sa première injection par AstraZeneca ». Une « valeur aberrante dans le nuage statistique », comme on disait dans nos cours de probabilités ? 100 % des joueurs du Loto ont tenté leur chance, disait le slogan…

Tout ça pour dire qu’on est à peine étonné d’apprendre, aujourd’hui, que le vaccin AstraZeneca va changer de nom. Un changement de nom approuvé par l’Agence européenne du médicament et qui sera accompagné, tant qu’à faire, d’un changement d’emballage. Désormais, il s’appellera Vaxzevria. Un joli nom, pas facile à prononcer, mais on va s'y faire. On se demande pourquoi ce changement de nom ?

Toujours intéressant, les changements de nom, chez les hommes comme pour les produits. Chez les hommes, les raisons sont multiples : snobisme, volonté de s’assimiler en francisant son nom, difficulté à porter un nom grotesque ou, pire, frappé d’infamie. Pour les produits, c’est un peu les mêmes raisons, en ajoutant celle de coller à l’air du temps. À vous d’imaginer les raisons qui ont conduit à ce changement d’emballage et de nom. Pas certain, en tout cas, que cela soit de nature à redonner confiance aux clients... pardon, aux patients.

Georges Michel
Georges Michel
Editorialiste à BV, colonel (ER)

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