En tout état de cause, même si, par extraordinaire, elle était unie, la gauche et ses dangereux extrémistes (Verts, Mélenchon, Roussel, Poutou) ne parviendrait pas au second tour. C'est une bonne nouvelle, mais pas la garantie d'un salut national. Le sondage Elabe, publié il y a une semaine, étudie deux hypothèses, selon que c'est Xavier Bertrand ou Valérie Pécresse qui mène la campagne pour les LR, ce qui reste de ce que fut, il y a encore cinq ans, le grand parti gaulliste né de la Résistance.

1 Dans tous les cas de figure, Marine Le Pen vire en tête du premier tour, devant En marche !

1.1 Dans l'hypothèse Xavier Bertrand, combien de voix de Xavier Bertrand iront, au second tour, sur Marine Le Pen ou sur En marche ! ? Qui, à gauche, ira voter (pas grand monde) ou votera En marche ! ou Marine Le Pen ?

Macron culminerait à 39/40 % et Marine Le Pen à 41. On est dans la marge d'erreur. Bien sûr, ces projections ne peuvent remplacer le vrai sondage : « Pour qui voteriez-vous au second tour ? » En outre, à plus d'un an du premier tour, on sait que de tels sondages sont peu fiables. Et on est dans la marge d'erreur.

1.2 Dans l'hypothèse Valérie Pécresse, le même type de projection mettrait Macron aux alentours de 39 % et Marine Le Pen à 43. Ici, en revanche, on sortirait de la marge d'erreur.

En outre, en fin (espérée) de pandémie dans la gestion de laquelle En marche ! n'a pas particulièrement brillé, il pourrait susciter un mouvement de rejet. Pire que celui qui avait affecté deux héros de la victoire de 1945 : de Gaulle et surtout Churchill. Si les peuples veulent oublier un traumatisme collectif en écartant celui qui les en a sortis, le feront-ils a fortiori contre celui qui a démérité.

2 Une ou deux candidatures souverainistes ?

En l'état, le total des intentions de vote souverainistes pour le premier tour atteindrait de 33 % à 38 %. Sans même parler des réserves de voix latentes, surtout chez les LR ou même la gauche. Même si ce n'est pas souhaitable, il y aurait donc la place pour deux candidats de la liberté nationale ! Car Marine Le Pen conserverait bien son avance, inévitablement un peu réduite (23 à 24 %) face à l'autre candidat souverainiste, mais ce dernier - qui aurait su réussir la « petite union souverainiste » - pourrait fédérer (en mordant sur les LR allergiques à Marine Le Pen) 13 à 15 % des voix : de quoi permettre la victoire au second tour et négocier l'accord de gouvernement.

3 Reste l'hypothèse qui serait la plus dangereuse : les sponsors d'En marche ! qui précèdent, décident d'immoler leur créature pour en fabriquer une autre. Mediapart ou Le Canard, sous couleur d'indignation vertueuse de gauche, font sortir des scandales de corruption électorale grâce à des « dossiers trouvés dans leurs boîtes à lettres ». En marche ! renonce à se présenter et - ô merveille - Édouard Philippe fait à la France le don de sa personne : pour « sauver la République » du « fascisme, racisme », etc. Mus par la même « ferveur », les LR se rallient à ce transfuge, fils prodigue revenu pour l'occasion au bercail de cette « droite » d’apparatchiks carriéristes, traîtres à la nation (comme en 2008). Ils négocient sièges et maroquins. Capitalisant les intentions des pro-Macron et des pro-Bertrand, Philippe parvient aux alentours de 40 % dès le premier tour, ce qui crée une dynamique de victoire pour lui.

La seule façon de contrer la manip' du grand business euro-mondialiste serait un mouvement de grande union souverainiste (par opposition à la petite union que j'évoquais). Deux candidats déclarés (Marine Le Pen et Nicolas Dupont-Aignan) et trois potentiels (Villiers, Zemmour, peut-être Onfray) mettent sur pied un programme commun pour la liberté de la France (PCLF). Puis un accord de gouvernement. Qui sera Président (pour un seul mandat), combien de députés pour chaque groupe, combien de ministres. Quels référendums pour rééquilibrer les pouvoirs du Parlement et de l’Élysée, adopter le scrutin proportionnel, modifier la Constitution et y remettre la volonté des Français sur les sujets souverains et régaliens (comme l'immigration, l'industrie, la politique étrangère) au-dessus des règles mondiales et bruxelloises.

Les Pygmées ont inventé un très intelligent piège à chimpanzé. Ils placent une banane dans une calebasse. Le singe y introduit sa main, saisit la banane, mais son poing étant, dès lors, devenu trop gros, il ne peut plus le retirer de la calebasse. Comme il ne veut pas lâcher sa banane, le chasseur n'a plus qu'à le capturer. Nos candidats officialisés ou potentiels seront-ils plus intelligents que les chimpanzés ? Rien n’est moins sûr. Espérons que l'année 2022 ne sera pas celle où quatre ou cinq chimpanzés seront pris au piège. Mais celle où les souverainistes mettront leurs ego de côté pour sauver la France de la disparition.

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21 avril 2021 à 12:32

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