Seigneur, protégez-moi de mes amis !

bhl

Bernard-Henri Lévy (que nous abrégerons, comme tout le monde, en BHL) me fait irrésistiblement penser à Jean-Paul Sartre.

J’ignore si une telle comparaison fera plaisir à BHL ou si elle le fâchera. Mais je le rassure : ce n’est pas sur le plan de l’œuvre philosophique que j’entends les rapprocher. Si je saisis à peu près l’orientation générale de l’œuvre de Sartre, j’avoue n’avoir jamais lu les ouvrages philosophiques de BHL, que je connais exclusivement à travers ses chroniques journalistiques et ses interventions médiatiques.

En vérité, c’est dans leur engagement politique et humanitaire que je constate une similitude entre Sartre et BHL. L’un comme l’autre s’enflamment régulièrement pour des causes à défendre ou à promouvoir, et multiplient alors les interventions pour essayer de faire progresser, voire aboutir heureusement, ces causes qui leur tiennent à cœur.

Je confesse n’être pas toujours d’accord (doux euphémisme) avec les causes qu’ont défendues ou que défendent nos deux « héros » : certaines (toutes ?) me semblent plus que douteuses. Mais je ne vais pas les critiquer sur ce point : je suis disposé à leur octroyer généreusement le bénéfice de la bonne foi dans leurs engagements successifs.

Non ! Ce qui m’a toujours frappé, chez Sartre, ce qui a constamment été l’objet de mes interrogations, c’est qu’au cours d’une longue vie militante, marquée par de nombreux engagements très variés, il ne se soit jamais trompé. Et je retrouve la même disposition d’esprit chez BHL.

La vie humaine est complexe, et spécialement la vie politique (qui comprend armée, police, justice, économie, diplomatie, etc.). Lorsqu’il s’agit, par exemple, d’un pays étranger, les informations nous parviennent de façon fragmentaire, éventuellement dans des traductions approximatives, et trop souvent manipulées par les divers protagonistes. De plus, nos choix, nos engagements ne sont pas indépendants de nous-même, de nos amitiés, de nos relations, de notre idéologie. Enfin, une situation déterminée peut varier au fil du temps, les gentils peuvent progressivement se transformer en méchants et réciproquement.

Bref, il existe de multiples circonstances par lesquelles nos choix, nos jugements, nos engagements, que nous supposons au départ être honnêtes, motivés et sincères, peuvent se retrouver petit à petit déconnectés du réel. En d’autres termes, en croyant soutenir les bons, il peut arriver à un moment ou à un autre, et plus souvent qu’on ne le croit, que nous soutenions sans le vouloir ceux qui sont devenus en fait les méchants.

Or, cette réflexion semble n’avoir jamais touché Sartre, semble absolument ne pas toucher BHL. Leurs engagements multiples, à propos de situations souvent très embrouillées, sont toujours les bons, toujours les meilleurs, toujours les seuls possibles moralement. Ces deux-là appartiennent par essence, semble-t-il, au « camp du Bien », leur discernement étant absolument infaillible.

J’avoue humblement que cette bonne conscience m’affole, m’effraie, m’épouvante. Elle confine sans aucun doute à cette inconscience pleine d’une « effroyable bonne volonté » qui a toujours ouvert la voie à des catastrophes immenses. La certitude quasi divine d’être dans le bien entraîne ceux qui en sont imprégnés à broyer joyeusement ceux qui émettent le moindre doute, comme l’ours de la fable de La Fontaine tua son ami avec un grand enthousiasme (« L’Ours et l’Amateur des jardins »).

En pensant à Bernard-Henri Lévy comme à Sartre, ces « amis du genre humain », me vient ainsi spontanément à l’esprit la prière bien connue : « Seigneur, protégez-moi de mes amis : mes ennemis, je m’en charge. »

Alexandre Dumaine
Alexandre Dumaine
Journaliste, écrivain

Vos commentaires

37 commentaires

  1. Il y a des gens qui sont ridicules dès le départ et le resteront toujours .Ils n’impressionnent que leur petit cercle de fan…

  2. Profession ? Intellectuel. C’est çà l’avenir au milieu d’incultes invétérés. Au fait quelle est l’école qui forme des intellectuels ?

  3. On disait à l’époque qu’il valait mieux avoir tort avec Sartre, que raison avec Raymond Aron… C’était l’époque où les staliniens étaient les  » meilleurs ».

  4. Parler de ce pantin, c’est déjà lui accorder trop crédit. Qui un jour parlera de l’origine de la fortune familiale. Là, serait un bon thème de réflexion..

  5. Philosophe ? Plutôt philosophiste ! Celui qui vous vend des vessies pour des lanternes. L’auteur a toutefois oublié de mentionner ce dont Bhl peut être fier, á savoir qu’il est le seul, l’unique spécialiste mondial des œuvres complètes du philosophe Jean-Baptiste Botul. 

  6. « bonne foi » ne me semble pas être associable à BHL, « intérêt personnel » plutôt, voire hobbies de milliardaire qui s’enquiquine
    Il y a belle lurette que « les gens », en général et même en particulier, se sont fait une raison sur BHL, ils le considèrent comme le pantin utile de tous les médias de gauche, et des politiciens de toutes les couleurs.
    Le mec en costume et chemise blanche sur les barricades (re)montées en studios, on connaît !

  7. Je veux simplement, car le sujet ne mérite pas que l’on s’y attarde, rappeler que ce « philosophe » de pacotille s’est fait piéger dans une une interview où il était question d’un philosophe qui n’existait pas; eh bien bhl(ça ne vaut pas mieux que des minuscules), lui, le connaissait. C’est dire….

  8. Ce type n’est qu’un pantin ridicule qui ne pense qu’à s’exhiber par des interventions médiatiques régulièrement accompagnées de clips bidons le mettant dans une position de danger tel un Tartarin de Tarascon préparant sa future chasse. Suffisant, pédant, orgueilleux bref pénible et ne servant à rien que sa personne.

  9. BHL celui qui c’est mis en scène pour nous faire croire qu’il était en Ukraine sur le front de guerre alors qu’il était dans un studio de cinéma, ce menteur et comédien vous appelez  » ça  » un philosophe ?? c’est le même narcissique que celui qui nous gouverne !!

  10. Sartre, pendant la deuxième guerre mondiale, n’a jamais fait montre de résistance et en temps de paix prônait la violence en soutenant la bande à Bader , il me semble ?

  11. Que ce « personnage » aille faire le mas tu vu, dans les zones bien sécurisées de pays ensanglantés, avec pléthore de caméras pour immortaliser son « courage », est une chose, que les médias se servent de ça pour faire leur une, est lamentable.

  12. Seigneur, protégez-nous de BHL ! Ce type est un imposteur. Il n’a pas tenu 2 minutes face à E.Z.

    • Oui mais pour les français E.Z est dangereux alors que BHL sait les sensibiliser. On a vu ça avec celui qui nous avait compris.

  13. Le seul philosophe digne de ce nom était Socrate.
    Quand on a plus le moindre doute, on peut être certain qu’on se trompe.
    Le doute est le seul rempart contre le fanatisme, l’obscurantisme… et le meilleur ami du scientifique.
    Dès que vous voyez quelqu’un qui parle le menton haut pour égrainer des certitudes avec un ton professoral, c’est que vous avez affaire à un imbécile.

    • Votre excellente louange du doute m’évoque immanquablement le piteux Olivier Véran et toute la clique de la gestion Covid. « Le doute est le meilleur ami du scientifique… » Les VRAIS scientifiques ont alors été bâillonnés…

  14. Il a des amis lui ? Un petit pantin , un menteur et un tricheur qui n’interresse plus personne .

  15. Vous parlez de ce « BHL » comme si son œuvre était d’une utilité « sociétale » ! … C’est une blague ? un « poisson d’avril » ? … Seriez-vous si « déconnecté » que ce parasite idéologique qui veut faire passer le « dirigeant » de l’Ukraine comme un « sauveur » ! ? …

    Stop à ce genre de « papier » qui n’en est pas un tellement « ça » évoque des individus qui n’ont fait qu’une chose: avoir des propos ayant pour objectif de déstructurer la société française ! …

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