[Satire à vue] La comédienne Insoumise dénonce la fin de « Plus belle la propagande »

Avec Jean-Luc Mélenchon, tout serait plus beau. La vie, par exemple. À Marseille, où l'Insoumis tient meeting, la comédienne Sophie de La Rochefoucauld monte sur scène pour dénoncer la catastrophe qui menace la ville : l'arrêt programmé de Plus belle la vie. La foule frémit. Est-ce possible ? Priver les Français de cette incursion quotidienne dans un monde de nigauds bien-pensants laisserait le pays exsangue. Culturellement dévasté.

Micro en main, l'actrice clame son indignation devant cette probable décision de France Télévisions de mettre un terme à la série, « emblématique du service public » ! Après avoir déploré la mise au chômage de 600 personnes que cet arrêt brutal entraînerait, ce dont aucun ne se réjouira, l'artiste Insoumise aborde les valeurs défendues par cette fiction marseillaise : « Car c'est une série citoyenne aussi ! » Avec des acteurs citoyens, des caméras citoyennes, des projecteurs également, mais écourtons cet inventaire fastidieux pour toucher du doigt le sujet de fond car (le savions-nous ?) « c'est une série citoyenne qui aborde des sujets de société importants dont on ne parlait pas ailleurs ». Mais quels sont-ils ? Quels peuvent être ces sujets dont nous n'avions jamais entendu parler ? Le public est fébrile. En coulisses, Jean-Luc Mélenchon s'inquiète. Cette saltimbanque plutôt charmante ne serait-elle pas en train de lui voler la vedette avec l'annonce de quelque révélation fracassante ?

Le suspense prend fin avec le dévoilement de ce que Plus belle la vie a permis de faire découvrir aux Français : « L'homosexualité, les dangers d'une mairie d'extrême droite, les menaces de l'extraction de gaz de schiste et tant d'autres... » La déception se lit sur les visages. Dans sa ferveur, l'oratrice a oublié les éoliennes, le « vivre ensemble », le mariage gay avec adoption, la promotion des centres d'hébergement pour migrants... Au-delà de cette énumération incomplète, de nombreux gauchistes présents déplorent l'énorme lacune de la série : l'absence de Sandrine Rousseau dans l'un des rôles principaux et de Jean-Luc Bidochon (son nom d'artiste) dans l'incarnation d'un barman intransigeant. « Non monsieur, la maison ne sert pas de grands verres de gaz de schiste ! »

Dix-huit ans de propagande quotidienne et une audience en perte de vitesse constante. Un compte à rebours implacable du désintérêt des téléspectateurs pour cette page de publicité quotidienne en faveur du mondialisme : 4,5 millions de téléspectateurs dans les années 2016-2017, puis trois, puis 2,5 pour la période en cours. France Télévisions s'affole, Delphine Ernotte convoque son staff. Que faire ? Par quel genre de prêchi-prêcha remplacer cette ode au progressisme ? Des chansons, des chorégraphies citoyennes, du mime ? Quel qu'en soit le style, la tranche horaire mérite des titres plus directs. « Plus beau le Macron », « Qu'il est bon, mon Mélenchon » ou toute autre formule fleurie. En 2011, l'historien Jean-Yves Le Naour se pâmait devant ce qu'il considérait comme « l'un des programmes les plus audacieux de France ». Il est effectivement possible que le perroquet se croie audacieux lorsqu'il répète les bruits qu'il entend.

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