Sarkozy va-t-il soutenir Macron ? L’essentiel n’est pas là

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Toutes les rédactions parisiennes bruissent d’un éventuel ralliement de Nicolas Sarkozy à la candidature d’Emmanuel Macron. Ce serait un coup de théâtre dont la vie politique française est coutumière, et le microcosme médiatique friand. Cela se ferait dimanche, alors qu’ils se rendront tous deux à Toulouse pour rendre hommage aux victimes des attentats de Toulouse et Montauban de mars 2012. Selon Le Point, qui a recueilli les confidences de macronistes très en cour, « le meilleur est à venir… attendez dimanche ». Une petite phrase qui a tout d’une prophétie autoréalisatrice, et qui a sans doute fait autant de mal à la candidature Pécresse qu’un ralliement réel et acté de l’ancien chef de l’État à l’actuel. L’honnêteté oblige à dire que l’entourage de Nicolas Sarkozy aurait fort peu goûté qu’on lui force la main et qu’on lui prête – avec un peu d’avance sur le timing ? - des intentions qu’il n’aurait pas. Cette rumeur a en effet été démentie par l’intermédiaire de Nice-Matin. Cette rencontre, dimanche, « sera un moment d'émotion et de recueillement dix ans après un drame qui l'a profondément marqué alors qu'il était président de la République », ont fait savoir au quotidien les proches de Nicolas Sarkozy, insistant sur le fait que « toute récupération politique de cet hommage serait indécente ». Voilà pour la chronique politicienne.

Mais que révèle cette rumeur et le buzz qui s’en est suivi ?

D’abord, que l’ancien chef de l’État se hâte vraiment lentement de soutenir son ancien ministre du Budget.

À vrai dire, on le comprend. La candidature de Valérie Pécresse, malgré les atours démocratiques dont a voulu se parer le parti LR par l'exercice de la primaire, sonne faux. Elle a été propulsée candidate d’un parti qu’elle avait quitté deux ans plus tôt avec fracas, rejetant avec force l’aile « droite », type Wauquiez-Ciotti-Aubert, avec laquelle elle est aujourd’hui obligée de composer. On le voit dans les meetings, Éric Ciotti ne la lâche pas d’une semelle. Cette candidature et ses coups de barre à droite ou à gauche en fonction des meetings et rencontres, Valérie Pécresse y croit-elle réellement ? Si elle paraît si empruntée, si peu convaincante lors de ses prises de parole, n’est-ce pas parce qu’elle regarde avec une certaine envie ses anciens confrères LR, Éric Woerth, Natacha Bouchart ou encore Nora Berra, qui ont tous déserté son camp pour la Macronie? Ce n’est un secret pour personne qu’elle était, jusqu’à la primaire LR, considérée comme Macron-compatible, et aujourd’hui, sa candidature est tout au plus un projet d’alternance et certainement pas de rupture ou de changement majeur.

N’avait-elle d’ailleurs pas dit, dès les législatives de 2017, qu’il fallait donner au Président « une majorité et un gouvernement de la droite et du centre » ?

Il est tout à fait possible qu’elle ait depuis longtemps acté que la Macronie, extrême centre surplombant la vie politique française, n’allait pas tarder à faire justice des LR comme ce fut le cas du PS il y a cinq ans.

Tout comme Nicolas Sarkozy. Car s’il ne soutient pas aujourd’hui avec force la candidature de Valérie Pécresse - et c’est un euphémisme -, c’est sans doute qu’il la juge sévèrement. N’a-t-il pas confié à Marion Mourgue, du Figaro, que « Valérie part dans tous les sens. Déjà, si, dans une campagne, tu arrives à imprimer une ou deux idées, c’est un miracle ! Il faut marteler en permanence. En 2007, on parlait de Sarko matin, midi et soir. Mais là, qui parle de Valérie Pécresse ? Elle est inexistante. » Il conclut : « Valérie n’a rien compris à la campagne. Et puis, elle serait bien inspirée de me citer un peu si elle veut que je la soutienne… »

Un coup de pied de l’âne qui montre chez l’ancien Président, outre son ego surdimensionné, une parfaite conscience de la recomposition politique en cours à droite, dont Valérie Pécresse serait un simple dommage collatéral.

Marie d'Armagnac
Marie d'Armagnac
Journaliste à BV, spécialiste de l'international, écrivain

Vos commentaires

40 commentaires

  1. Sarko – Pécresse centre droit , Hollande- Vals centre gauche tout ce beau monde dans la même écurie macroniste , tous ces requins mondialistes en ont rien à faire de la France , le seul remède : Zemmour .

  2. Sarko n’a pas oublié qu’au 1er tour de la primaire LR en 2016 Pécresse avait soutenu Juppé pour finir par soutenir Fillon juste avant le 2e tour.

  3. Voilà un ex-président qui serait infiniment mieux inspiré de tirer les leçons de tous ses errements durant son septennat, et surtout de fermer sa g….e.
    Assez de tous ces charlots ! ! !

  4. Kärcher et macronisme seraient compatibles ? On en reviendrait à 2005. C’est tout le paradoxe et la fidélité à leurs idées de ces hommes politiques parvenus. Ils s’abreuvent là où la soupe est la plus nourrissante. Que Sarko soutienne Macron ou Pécresse, aux yeux des électeurs sérieux, cette position ne représente aucun poids

  5. Quel intérêt de voter pour V. Pécresse ? Quelle différence avec Macron ? C’est la même idéologique européiste, la même approche technocratique, la même inculture historique, la même méconnaissance des réalités et surtout, des dangers qui menacent la France, comme, en particulier, l’islamisme. En ce qui me concerne, si elle se retrouve au second tour face à Macron, je reste chez moi.

  6. Sarkozy ralliant Macron, c’est le coup de grâce pour LR et pour Pécresse. Eric Ciotti n’a plus qu’à rejoindre Zemmour

  7. Qu’un type qui a autant de casseroles que Macron ne peut que soutenir le complice, ils ont l’art d’acheter la justice et de passer à autre chose, mais quest ce qu’on en a à foutre ?

  8. Pécresse est le dindon de la farce et elle l’a bien mérité. Par contre, il serait temps pour Wauquiez, Ciotti, Bellamy, Aubert et beaucoup d’anciens du RPR de quitter cette galère en train de couler.

  9. Je ne suis pas sûr que se faire soutenir par Sarkozy rende vraiment service à quiconque … C’est vrai que, vu le niveau de l’électorat …

  10. Pendant des décennies, le jeu des partis de gouvernement, droite et gauche, a empêché de voir qu’en réalité, ils servaient les mêmes intérêts. On peut reconnaître à Macron d’avoir éclairci le paysage: abec lui, c’est le parti unique. Avec tout ce que cela signifie puisque la véritable opposition doit être cantonnée au rôle de figuration. Et au besoin, être éliminée des élections… On ne parlera donc pas de la sortie de l’UE…
    Sarkozy est satisfait, lui qui a piétiné le referendum de 2005.

  11. La candidature de Pecresse ne sert qu’à faire croire que les LR existent encore,alors que ce parti va exploser, entre ceux qui se réclament du macronisme et ceux qui vont se battre pour la France.

  12. Si Sarkozy s’abaissait à soutenir Macron, la presse « impartiale » ne va évidemment pas hurler à la trahison ! Le fric défend le fric. Bon, on peut comprendre que Zarkozy recherche le soutien de machiavel qui pourra intervenir (chut, secret d’Etat ….) auprès de notre belle justice « impartiale », pour l’aider un peu dans ses affaires et le soulager de cet acharnement judiciaire dont il est victime. Mais peut-on défendre un beau pays comme l’était la France, sans faire preuve d’un peu d’honneur ?

  13. Je me demande tous les jours ce que font encore dans ce parti en déshérence Laurent Wauquiez, Julien Aubert, Éric Ciotti, François Xavier Bellamy et quelques autres. Pourquoi n’essaient-ils de fonder un autre mouvement ou tout simplement de rejoindre « Reconquête » ?

    • Dans l’immédiat il doivent soutenit Zemmour et le faire savoir, c’est urgent. La cuisine partisane n’a aucun intérêt.

  14. Macron et Pécresse = 2 énarques à pile ou face et l’on vu le résultat des énarques à l’Elysée Giscard /Chirac 1/Chirac 2/Hollande/Macron, la coupe est pleine. Zemmour s’est tiré une balle dans le pied depuis Noël, Mercredi soir Le Pen m’a surpris car l’on voit bien qu’elle a vraiment beaucoup bossé, et puis elle ne prend pas les Français de haut. Une femme à l’Elysée ? Bien sûr, alors pourquoi pas Marine Le Pen ?

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