Emmanuel Macron présente son programme sous forme d’un grand oral de Science Po

Emmanuel Macron s’est exprimé, cet après-midi, à Aubervilliers, en Seine-Saint-Denis, pour dévoiler le programme qu’il souhaite appliquer pour un deuxième quinquennat.

Après une longue introduction où il annonce un « projet d’émancipation et de progrès », il a voulu insister sur le fait que son programme serait à la fois dans la continuité du premier mandat, tout en étant inspiré par « le retour du tragique en Europe, la hausse des prix, l’inquiétude face au pouvoir d’achat ».

Il cherche à rassurer et rassembler, tout sourire et PowerPoint à l’appui : « Je tâche de faire ce que je dis et de dire ce que je fais. » Il souhaite instaurer une méthode démocratique nouvelle qui se résume par le slogan : « Avec vous ». Sans doute sent-il le besoin de le préciser à la fin de ces cinq années…

Pour terminer son introduction, il réaffirme son enracinement philosophique dans « l’humanisme français hérité de la Révolution, des Lumières et de la Renaissance ». On le sent convaincu, même si l’on ne sait pas trop de quoi.

« L’égalité femme/homme doit rester la grande cause du quinquennat », assure-t-il, selon son expression habituelle (l’ordre des mots n’est pas anodin). Il souhaite, par ailleurs, changer le nom de « Pôle emploi » en « France travail », une mesure qui ne manquera pas d’être saluée pour sa pertinence, comme l’a déjà fait Élisabeth Lévy sur CNews en parlant d’un « foutage de gueule (sic) ».

Boulevard Voltaire est rassuré, Emmanuel Macron a annoncé vouloir mieux « défendre les informations libres et indépendantes face aux ingérences ». Chic ! Si, déjà, la page Wikipédia qui nous est réservée pouvait être modifiée, un grand pas dans cette défense des « informations libres » serait accompli ! Mais peut-être n’est-ce pas de ce type d’informations qu’il s’agit : comme souvent, la réalité mise derrière les propos du candidat LREM est difficilement identifiable.

Le réinvestissement dans « un modèle d’armée complet » a également été invoqué. Il s’est félicité de l’augmentation du budget de l’armée depuis cinq ans (il faudra demander au général de Villiers ce qu’il en pense, lui qui a quitté son poste de chef d’état-major des armées en 2017 à cause des coupes de crédits dans le budget de la Défense). Quoi qu’il en soit, il veut multiplier par deux le nombre de réservistes. Nous sommes sauvés !

Pour le volet immigration et sécurité, il souhaite refouler toutes les personnes « refusées d’asile », il veut également « refonder le modèle d’intégration républicaine » et, en même temps, « lutter contre les discriminations ». Le fameux « en même temps » qui lui permet de séduire tout le monde avant de ne satisfaire personne.

Le tout en apparaissant très décontracté, jusqu’à s’interrompre entre deux annonces pour fixer les journalistes devant lui et lancer : « Dites-moi si vous voulez que je précise quelque chose qui n’est pas clair, hein ? » Comme si les journalistes n’étaient que les examinateurs d’un grand oral de Sciences Po.

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