Réveil de l’Europe, protectionnisme américain, Kim Jong-un : les lignes bougent !

Vanneste 12 juin

On ne sait pas si le monde passe par une phase de turbulences très passagère ou s'il est en train de connaître une véritable rupture. Ce dont on est sûr, c'est que l'endormissement de l'Occident est en train de s'achever.

Aux États-Unis comme en Europe, le réveil est brutal. Durera-t-il ? Voilà la question. L'isolationnisme volontiers provocateur de Donald Trump a brisé l'idée que l'option unique du mondialisme économique et climatique était incontournable.

Macron et Trudeau, les représentants de cette désespérante politique de la passivité devant les risques les plus grands que court notre civilisation, seront sortis décrédibilisés du fiasco du G7 canadien.

Ces deux dirigeants sont de pâles copies d'Obama, le champion des médias occidentaux qui adulaient son style et son apparence sans mesurer les conséquences de son absence de politique forte et courageuse, notamment à l'égard du monde musulman. Dans l'ensemble, les Européens suivaient et quelquefois précédaient une stratégie tournée contre la Russie et incapable de désigner l'ennemi islamiste par son nom. Leur mauvaise conscience leur interdisait de défendre leur identité, leur souveraineté et, à terme, de préserver leur existence. C'est fini... L'Italie, après la Hongrie, la Pologne et l'Autriche, a allumé la flamme de la résistance.

Quels que soient les doutes sur la personnalité du président américain, on doit le remercier de casser les codes de bonne conduite. Et lorsque le vilain petit canard est un mastodonte, on évite de lui faire la leçon...

En un tweet, ce dernier a anéanti l'objet même du G7. Non seulement il maintient sa politique protectionniste de "l'Amérique d'abord", mais il a divisé les six en proposant, contre toute attente, le retour de la Russie que souhaite le nouveau gouvernement italien. Le Japon est trop imbriqué dans la politique américaine en Extrême-Orient pour déplaire à Washington au moment où la situation en Corée peut changer considérablement. Quant à l'Allemagne, il est probable que son pragmatisme habituel la conduira à traiter directement avec les États-Unis.

C'est en cela que le changement est le plus manifeste.

Il y a, chez le président américain, un art consommé de surprendre et de jouer finement tout en se faisant passer pour un fou. Cela lui permet d'être imprévisible tout en manifestant, dans le fond, la plus grande cohérence. En rencontrant Kim Jong-un, qu'il avait insulté sans retenue, Donald Trump fait preuve de souplesse et de pragmatisme. Il n'y a plus l'axe du mal et ses États voyous, il y a des États avec lesquels on peut toujours discuter sans perdre de vue l'essentiel rapport de force. La Corée du Nord, qui a un besoin vital d'échapper aux sanctions, accepte la dénucléarisation, mais sans la qualifier de vérifiable ni d'irréversible. Les USA acceptent d'offrir des garanties de sécurité à Pyongyang, mais sans lever les sanctions ni retirer les troupes. C'est donc le commencement d'un processus dont l'homme de la Maison-Blanche tire le plus grand profit dans l'immédiat, sans hypothéquer l'avenir.

Trump veut bâtir un mur pour bloquer l'immigration en provenance du sud. L'Italie vient d'interdire ses ports aux migrants du sud de la Méditerranée. C'est la volonté du nouveau gouvernement italien. Ce dernier fait face aux critiques de la gauche, désormais le parti de l'étranger plus que la voix des couches populaires.

L'Espagne, à nouveau socialiste, pour son malheur, veut accueillir les migrants. Les "nationalistes" corses se proposent aussi. Il faut les remercier d'avouer ainsi quel est leur camp. Enfin, SOS Méditerranée, qui affrète l'Aquarius avec ses 600 migrants illégaux, proteste. Il faut féliciter le gouvernement italien qui souligne ainsi l'hypocrisie de la "vague migratoire" et met en lumière ses complices. Les "ONG" immigrationnistes veulent le remplacement des populations et l'effondrement de l'Europe. Les demandeurs d'asile qui veulent avant tout du travail et des aides sociales dans nos pays de Cocagne ne fuient pas la persécution politique mais la pauvreté ou les combats. Ils pourraient parfaitement tenter de réduire la première ou de mettre fin aux seconds en restant chez eux.

On peut accueillir un opposant politique menacé de mort, non une foule d'individus qui cherchent seulement à vivre mieux chez les autres sans faire le moindre effort pour que ce soit chez eux.

L'Europe se réveille enfin !

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Christian Vanneste
Homme politique - Ancien député UMP, Président du Rassemblement pour la France, Président de La Droite Libre

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