Remaniement : Marlène Schiappa est revenue !

marlène schiappa

Il y avait urgence mais, comme à son habitude, Emmanuel Macron a pris le temps, son temps, notre temps, pour procéder au remaniement du gouvernement d’Élisabeth Borne, deux semaines après sa demi-défaite aux élections législatives. Rappelons tout de même qu’il a été réélu le 24 avril, il y a plus de deux mois et demi. Presque un trimestre pour mettre en place un « gouvernement d’action »… Bien sûr, on va nous dire que les ministres étaient à leur poste, totalement investis dans leur mission.

Mais comment croire, par exemple, qu’une Amélie de Montchalin, enfin débarquée, battue le 19 juin aux législatives (mais dont la défaite était quasi acquise dès le soir du premier tour), comment donc imaginer qu’elle ait pu s’investir dans son nouveau et vaste ministère de la Transition écologique alors qu'elle avait un pied au-dessus du vide dans sa circonscription, l'autre sur une plaque de verglas ? La question vaut pour ses collègues de la Santé, Brigitte Bourguignon, et de la Mer, Justine Bénin, battues elles aussi aux législatives. On reconnaîtra à ces trois femmes d’avoir eu le courage d’aller au casse-pipe alors qu’elles savaient que leur portefeuille était en jeu. Maintenant, en leur for intérieur, elles avaient peut-être la conviction que c’était affaire de formalité… Bah non !

Du reste, il en est une qui a eu le nez creux, c’est Marlène Schiappa, pas candidate aux législatives. Après une pause de deux mois, la voici de retour aux affaires. Marlène - et non Mathilde ! - est revenue ! Il y a à peine deux semaines, Hanouna lui demandait ce qu'elle ferait si on la rappelait dans quelques années pour un ministère. Elle avait répondu : « Dans quelques années, j'en sais rien. Faut jamais dire : fontaine, je ne boirai pas de ton eau. » La voici donc nommée secrétaire d’État, chargée de l’Économie sociale et solidaire et de la Vie associative, après une traversée du désert, version bac à sable, le temps de mettre de l’ordre dans ses papiers et ses cheveux. Une rétrogradation pour celle qui était ministre délégué sous Castex. Mais bon, un strapontin, c’est toujours bon à prendre, par les temps qui courent. Elle remplace à ce poste Olivia Grégoire, qui quitte le porte-parolat du gouvernement où elle n'a pas convaincu malgré son bagout de marchande de cravates, et retrouve Bercy, non pas au poste qu’elle occupait jusqu’en mai, vu que c’est Schiappa qui s’y installe, mais pour les PME, l’Artisanat et le Tourisme (ministériel, peut-être).

Du coup, qui s’y colle pour « porte-paroler » ? Le désormais inévitable Olivier Véran, qui avait échoué on ne sait comment aux Relations avec le Parlement en mai. Pour remplacer ou plutôt succéder à Véran à ce poste clé dans un contexte de majorité relative, Franck Riester, l'ancien concessionnaire auto, issu des LR, qui n’aura donc fait, lui aussi, qu’un petit tour hors du gouvernement. On notera avec amusement dans ce remaniement, façon jeu de chaises musicales, la nomination à l'Europe d’une pure techno, une certaine Laurence Boone, inconnue au bataillon, le poste qu’occupait jusqu’au 20 mai… Clément Beaune. L’Europe était Beaune, elle est désormais Boone.

Au rayon des clins d’œil à droite, on ne peut pas passer sous silence la nomination de Caroline Cayeux comme ministre délégué chargé des Collectivités territoriales. Ancienne RPR-UMP-LR, elle fut chargée de mission au cabinet d’Yvon Bourges sous Pompidou, c'est-à-dire pas hier ! Cette ancienne sénatrice était jusqu’alors maire de Beauvais. Pour la petite histoire, lors de son premier mandat municipal, de 2001 à 2008, elle eut pour adjoint à la Jeunesse et à la Démocratie locale un certain Sébastien Chenu…

Pour le reste, en gros et pour faire court, les « poids lourds » - puisqu’il faut les appeler ainsi - du dispositif restent en place : Le Maire, Darmanin, Dupond-Moretti, Lecornu. Ah pardon, si. Nous allions oublier : Damien Abad quitte le gouvernement. Il n’a pas perdu les élections mais, accusé de viol, il est visé par une enquête préliminaire. Ce lundi matin, lors de la passation des pouvoirs, il a dénoncé les « calomnies ignobles » à son encontre. Les calomnies sont rarement nobles et la politique est cruelle.

Georges Michel
Georges Michel
Editorialiste à BV, colonel (ER)

Vos commentaires

43 commentaires

  1. Ce gouvernement ça sent la dissolution de l’assemblée nationale.
    Car comment ces nuls peuvent-ils faire les réformes nécessaire sans majorité?
    J’ai l’impression que ce gouvernement a été formé comme à la loterie du troisième age, on met des noms dans un carton, on touille et on tire.
    Ah! oui les nuisibles auront le temps de casser encore un peu plus l’éducation nationale, je pense que l’on pourra obtenir 110% de réussite au bac.

  2. Je vais faire comme P.Praud hier soir, chanter Iglesias . ( rien n’a changé ) ,c’est fou ça ! Toujours les mêmes malfaisants aux postes principaux…

  3. Marlène nous revient plus en formes que jamais ! Retour si rapide que, comme Hanouna, j’en suis baba ! Son secrétariat d’Etat lui laissera amplement le temps d’écrire un nouveau best-seller quand elle l’avait déjà eu dans un précédent ministère. La route est dégagée et la pente est nulle, comme l’aurait dit JPR.

  4. Mr Macron n’a pas de « pions » il est obligé ,de déplacer .bref , il n’y a personne sur le banc de touche , il faut se rappeler ,la dizaine de jours qu’il lui a fallu pour remplacer G Collomb à l’intérieur , et par qui ? … Castaner !!

    • Cela fait longtemps que je dis que son tiroir à ministrables est vide…
      Comment à t’il pu oser se présenter alors qu’il savait qu’il n’avait personne pour assurer sa Renaissance !!!

  5. Il trouvait personne qui voulait venir il a été obligé de reprendre des nuls du précèdent mandat dont Lili Marlène .

  6. Nous n’avions besoin de rien , nous voilà servis. Vous avez besoin d’un avis sur les pingouins d’Amazonie, Marlène parlera. Vous avez besoin d’un avis sur le Pygmées du Groenland, Marlène sera là. Elle est comme Ségolène, un avis sur le glyphosate, j’en ai un.
    Vous cherchez un avis sur le conflit ukrainien, pas de problème. Notre « couteau suisse » est là pour vous informer. Je rêve de pouvoir parler de tout sans savoir ce que je dis.

  7. Le grand gagnant de la pagaille du stade de France, c’est Darmanin, confirmé dans son poste. Un pied de nez au Sénat qui l’avait convaincu de mensonge et de parjure. Mieux, au royaume de l’absurdie, on confie les Français de l’étranger au Ministère de … l’Intérieur !

  8. Quoi que raconte cette ministre, ma réaction totalement pavlovienne est de zapper ou éteindre ma télé. Je refuse de me laisser polluer l’esprit par ses propos indigents et creux, alors qu’elle les croit profonds. Qu’elle soit rassurée, je réserve le même traitement à nombre de ses collègues. C’est une écologie mentale.

  9. Quel est donc le nombre moyens de ministères dans les autres pays d’Europe ? Quel est le nombre de collaborateurs, chauffeurs et teneurs de parapluie inclus, de chaque ministère en France par rapport à la moyenne en Europe ? Quel est le coût par ministère en France par rapport à ceux des autres pays d’Europe ? Et proportionnellement, quelle est l’efficacité de cette pléthore de ministères …. à part celle d’outil de la communication de Machiavel ?

  10. Cela changera t’il grand chose à cette « ministre » à qui il reste tellement de temps libre pour écrire des bouquins ? Tiens, tiens, pourquoi notre presse tellement « impartiale » ne lui pose t’elle pas de questions sur les « livres » qu’elle a écrits il y a 10, ou même 20 ans ? Elle ne s’est pas gênée de le faire pour Zemmour …. Ben voyons, toujours et encore le 2 poids 2 mesures ?

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