Purger sa peine à la maison avec un bracelet électronique : inhumain, vraiment ?
Croix de bois croix de fer… quinze mille nouvelles places de prison, c'était la promesse solennelle du candidat Macron. Mais alors qu'à un an de sa fin de mandat, leur nécessité se fait chaque jour plus sentir, on n'en est qu'à deux mille. Et il n'y est d'ailleurs pas pour grand chose, puisqu'elles ont été mises en chantier par ses prédécesseurs…
De quoi satisfaire les hugolâtres et les disciples de Foucault pour lesquels la prison n'est que "l'école du crime", mais qui explique que, même sans appartenir au syndicat du mur des c..s, les juges soient depuis longtemps obligés de mouler leurs sentences non sur la gravité du crime, mais sur les capacités de la Pénitentiaire.
Heureusement la technique moderne est là, et avec elle le bracelet électronique, qui permet de purger sa peine à la maison, un peu comme un confiné qui aurait téléchargé TousAntiCovid (similitude qui ouvre la réflexion, mais c'est un autre dossier…).
"Jusqu’à 6 mois de prison ferme, c’est devenu la règle et jusqu’à un an c’est le principe" confirme le président de l’association nationale des juges d’application des peines (ANJAP), oubliant de préciser que pour prendre un an ferme en France, il faut déjà en avoir fait beaucoup, et souvent. Regarder le match en charentaise avec un pastis avant de rejoindre Kévina dans la suite conjugale, même avec un bracelet à la cheville, vous penseriez que c'est quand même mieux que de tourner en rond dans 9 mètres carré, ou de coudre des sacs postaux 12 heures par jour, non ?
Eh bien pas du tout ! Grâce au Parisien, on peut apprendre aujourd'hui à quel point cette peine de substitution est inhumaine. Partageons les affres de la victime de notre système judiciaire, le dénommé Anthony, un petit gars bien de chez nous, puisqu'il boit de l'alcool : « Je vis en appartement et il n’est même pas question d’aller boire un verre chez mon voisin d’à côté en dehors des horaires libres. À quelques mètres près, le boîtier repérerait mon éloignement immédiatement et cela enverrait une alarme. » Mais que fait la Cour européenne des droits de l'homme ?
Et depuis le retour du beau temps, c'est pire : « L’hiver, c’est facile de dissimuler son bracelet à la vue des autres. Mais quand on veut aller à la plage ou se mettre en short, cela devient très compliqué. Certains détenus s’en foutent, pas moi… » C'est qu'il a sa fierté Anthony, même s'il préfèrerait purger sa peine allongé sur le sable en suçant un esquimau (une crème glacée, pas un Inuit…)
Aux dernières nouvelles, Dupond-Moretti étudierait une peine de substitution à cette peine de substitution. On parle du Club Méditerranée, mais…
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