Emmanuel Macron ne peut pas s’imposer dans la prochaine campagne !

macron montcornet

Alors que la campagne pour les prochaines présidentielles débute avec les premières annonces de candidatures, le chef de l’État reste très discret quant à sa participation à cette dernière. Cela peut se comprendre, compte tenu du contexte sanitaire, et nul doute qu’Emmanuel Macron tentera de briguer un second mandat l’année prochaine. Mais une question se pose malgré tout : sur quelles bases communicationnelles ce dernier va-t-il tenter d’ancrer sa campagne ? Car fragilisé par son bilan et voyant sa popularité baisser, notamment par le biais de la gestion (très) hasardeuse de la crise du Covid-19, le président de la République se retrouve dans une impasse.

Comme le rappelle Éric Zemmour dans Le Figaro Magazine, le chef de l’État ne pourra pas compter sur son propre mouvement, En Marche !, qui n’a pas su créer de véritable enracinement territorial au cours des quatre dernières années (pour preuve, ses résultats aux récentes élections locales sont catastrophiques pour un parti présidentiel). Ainsi, Emmanuel Macron se retrouve coincé entre deux feux, avec d’un côté un bilan très difficile à défendre auprès des Français, et de l’autre un mouvement politique déraciné qui n’est au final qu’un simple objet marketing, fabriqué par et pour Emmanuel Macron dans l’optique de faire un hold-up sur l’Élysée en 2017, et sur lequel il paraît compliqué de pouvoir compter en 2022. Ce mouvement, créé avec une vision opportuniste de très court terme, et à l’effigie d’un seul homme, était censé symboliser à l’époque (et selon les grands médias) le prétendu dégagisme que prônait Emmanuel Macron pour remporter la présidentielle. Aujourd’hui, le parti présidentiel se retrouve à l'arrière-plan de la scène politique, boudé par les Français et sans véritable base militante.

En conséquence, le « ni de droite ni de gauche » porté comme argument phare par Macron lors de sa dernière campagne présidentielle ne pourra que difficilement tromper les électeurs une deuxième fois, ces derniers ayant bien compris que l’actuel chef de l’État synthétise tout ce que les Français détestent chez leurs gouvernants, à la fois de droite et de gauche depuis quarante ans ! Les Français ne sont pas dupes, et toute la communication déployée autour d’En Marche! il y a quatre ans pour vanter la prétendue singularité du candidat Macron (soi-disant hors système, mais véritable fruit et acteur du système) ne peut, par essence, pas fonctionner deux fois de suite. Bien que l’actuel occupant de l’Élysée et son entourage manient très bien les techniques du marketing électoral, il semble compliqué pour lui de s’affirmer réellement sur le plan de la communication politique entendue au sens traditionnel.

Dans une société où le court-termisme est le maître mot, il ne semble pas si illogique qu’Emmanuel Macron ait été élu président de la République en 2017, ce dernier étant un pur produit marketing avec pour unique but de séduire un électorat indécis et à la recherche d’instantanéité. Mais le poids de son bilan, l’altération de son image et l’impossibilité de se reposer sur son propre mouvement, dont la légitimité est inexistante après quatre années d’apathie, mettent Emmanuel Macron au pied du mur. En ce début de campagne, peut-on ainsi apercevoir une brèche favorable à une candidature alternative et dissidente ?

Bastien Dupuy
Bastien Dupuy
Étudiant en Master en Marketing et Communication

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