Procès des attentats de janvier 2015 : tout ça pour ça ?
Le 25 septembre, une attaque au hachoir a été perpétrée par un Pakistanais (de 18 ans, d’après ses dires) à l’entrée de l’ancien siège de Charlie Hebdo, dans le onzième arrondissement de Paris : une attaque intervenue durant le procès des attentats de janvier 2015 qui se déroule depuis le 1er septembre, suscitant peu d’intérêt, si ce n’est des journalistes. En l’occurrence, Zineb El Rhazoui, une ancienne figure de cette rédaction, et Judith Waintraub, journaliste au Figaro, ont été récemment menacées de mort, pour avoir simplement émis une réserve sur l’enregistrement d’une femme voilée pour BFM TV. Comme si l’hiver devait arriver plus vite que prévu, puisqu’il n’est plus question de critiquer ni même de rire dans l’espace public. Par ailleurs, une DRH du même journal satirique, Marika Bret, a dû être exfiltrée de son domicile, le 22 septembre.
« La France est le pays des libertés », se gargarise-t-on. Mais aujourd'hui, parmi toutes, la liberté d'expression reste la plus entravée. Comment ne pas le comprendre après la vague d’attentats des années 2015-2016, depuis lors le jihadisme se répandant aisément dans notre pays ? En outre, suite à cette attaque du 25 septembre, nos éditocrates se sont perdus en conjectures géopolitiques, en ergotant sur la subsistance de l’organisation jihadiste Al-Qaida. Alors, le citoyen français peut ne pas entendre cette seule et unique litanie bureaucratique : « ouverture d’une enquête pour tentative d'assassinat en relation avec une entreprise terroriste et association de malfaiteurs terroriste criminelle ». Car, tragiquement, les démocraties modernes ont tendance à prioriser le Droit sur la Défense. Ainsi, encore et toujours, les médias et les politiques parlent d’un jeune homme « perdu », voire « déséquilibré ». Encore et toujours, on n’entend que de l’émotion à défaut de voir des actions. Parce que, clairement, nos forces de l’ordre sont en sous-effectif, tels les soignants de santé publique contre le Covid. En l’espèce, que deviendrait notre nation si plusieurs assassinats étaient commis sur le même territoire, que ce soient avec des armes à feu ou des virus ? De fait, nos défenses ne sont ni idéologiques ni physiques.
En attendant, on signe des tribunes pour, soi-disant, défendre la liberté d’expression. Pourtant, que dire de la récente éviction exprès d'un dessinateur du quotidien L'Humanité, pour une caricature jugée grossière et sexiste à l'encontre de Marion Rousse, consultante du dernier Tour de France ? Plus généralement, les #metoo, #balancetonporc ainsi que les coups de semonce indigénistes ayant coupé les langues, il n'est plus de bon ton d'être paillard, grossier, vulgaire, pour ne pas dire populaire, si ce n'est français !
Définitivement, on ne badine plus avec l'humour. Et, comme il fallait s’y attendre, ce « jeune » Pakistanais invoque la republication des caricatures du prophète Mahomet, le 2 septembre, les mêmes qui avaient provoqué du Danemark l’ire des salafistes en 2005, puis la rage meurtrière des frères Kouachi contre « Charlie » en 2015. Après quoi, « la République a été attaquée », dit-on en poussant des cris d’orfraie, tout en suggérant que ce régime est un pays en soi. Ridicule, pour ne pas dire lâche ! S’agit-il, donc, de signifier que le mot « France » est devenu un gros mot ?... En bref, parler comme l’ennemi, tel est le début de la fin.
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