Les sondage de la semaine écoulée confirment les tendances affichées depuis un mois et demi, c’est-à-dire depuis le choix de Valérie Pécresse pour représenter Les Républicains.

Emmanuel Macron reste en tête, oscillant entre 24 et 25 % d’intentions de vote, suivi par Marine Le Pen et Valérie Pécresse, toutes autour de 17 %, puis par Éric Zemmour à 12 % et Jean-Luc Mélenchon à 10 %.

Le bloc de gauche et d’extrême gauche totalise 26 % sans qu’aucun des candidats qui en sont issus puisse espérer accéder au second tour de l'élection. À peine mieux loti, le bloc des eurosceptiques atteint 32 % des intentions de vote, face à un bloc centriste situé à 42 %, si l’on considère la relative proximité des discours et, vraisemblablement, des intentions d’Emmanuel Macron et de Valérie Pécresse, puisque à ce stade, on peine à distinguer des programmes complets.

Si le bloc des gauches se caractérise par son éparpillement, les blocs centriste et eurosceptique présentent plutôt l’image d’une double concurrence : la compétition Macron-Pécresse, d’une part, et, d’autre part, la rivalité Zemmour-Le Pen. Or, les conséquences de l’affrontement Zemmour-Le Pen seront évidemment bien plus graves pour leur camp que celles de l’antagonisme Pécresse-Macron.

Dans le cas où Marine Le Pen parviendrait à se qualifier pour le second tour, il n’est pas évident qu’elle atteindrait les 21,30 % qu’elle a obtenus en 2017 au premier tour, et c’est donc affaiblie qu’elle aurait à affronter son adversaire centriste. Surtout, vu l’incapacité apparente qu’ont Zemmour et Le Pen de s’entendre, il est à craindre que les reports de voix ultérieurs des électeurs de Zemmour ne bénéficient pas intégralement à Marine Le Pen.

Dans le cas inverse où Marine Le Pen ne parviendrait pas au second tour, il est vraisemblable que certains de ses électeurs ressentiraient l’immense dépit d’une élection « volée » par la présence d’un candidat « diviseur » du camp national, ce ressentiment ne favorisant évidemment pas un rassemblement ultérieur à l'échelle locale.

Mais dans un cas comme dans l’autre, il est clair que l’élection présidentielle ayant un effet d’entraînement sur les élections législatives qui suivent, le bloc eurosceptique, vu la faiblesse de son implantation locale, essuiera une nouvelle défaite et ne sera représenté à l’Assemblée nationale que par un très faible nombre de députés. En effet, si la rivalité Zemmour-Le Pen et l’hostilité réciproque de leurs discours rendent peu envisageables des accords électoraux pour les législatives, le calcul du financement des partis politiques en fonction de leurs résultats électoraux rend de tels accords littéralement invraisemblables.

Ainsi, moins de trois mois avant le premier tour de l’élection présidentielle, la présence de deux candidats principaux dans le bloc eurosceptique laisse entrevoir un double échec : celui de l’élection présidentielle, mais aussi celui des élections législatives, ce qui laisserait les Français hostiles à la mondialisation sans représentation nationale significative.

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22 janvier 2022 à 15:45

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78 commentaires

  1. iL parait très clair que les électeurs de Macron ou de Pécresse sont interchangeables et n’ont pas grand chose à redouter de la victoire de leur challenger.
    En revanche les électeurs de Zemmour paieront cher une défaite inévitable de MLP tandis que face à Macron les électeurs de ZEMMOUR EMPORTERONT une victoire également utile à leurs compétiteurs marinistes..!

  2. MLP devrait se rallier à EZ, il est beaucoup plus crédible, les entrevues qu’ils accordent montrent bien la différence de compétences. MLP hésite, balbutie, tandis que Z y va tout de go, ne lâche rien, tout est expliqué en détails sans équivoque et surtout il garde son calme en toutes circonstances, imperturbable. Zemmour Président.

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