Pour Macron, les émeutiers ont mis la France en feu parce qu’ils s’ennuyaient

macron

Ce mardi soir, alors qu'il répondait aux questions des journalistes à l'occasion de sa grande conférence de presse, le Président a notamment brillé lors d'un échange assez lunaire, il faut bien le dire. Il s'agissait, pour Emmanuel Macron, de répondre au journaliste Louis Hausalter (Le Figaro) sur le sujet des émeutes. Dans une réponse à rallonge, le Président s'est répandu en explications ubuesques, trouvant des raisons toujours plus saugrenues aux violences et aux dégradations commises en juin dernier.

L'oisiveté, grande coupable des émeutes ?

« D'abord je voudrais dire que ces émeutes, elles ont eu en face d'elles une réponse implacable de l'État, des forces de sécurité intérieures et de la Justice. » Pourquoi pas. Il faut bien dire que les forces de l'ordre et les pompiers ont fait montre d'une ténacité et d'un courage dénués de tout ressentiment en assurant la sécurité des Français lors d'émeutes dont ils sont loin d'être les responsables. Ce constat posé, le Président en vient aux questions. Est-ce un problème d'immigration ? Emmanuel Macron est un homme courageux, il ne fait « pas partie de ceux qui disent qu'il n'y a pas de problème d'immigration ». Seulement, dans le cas évoqué, l'immigration n'est absolument pas le problème, assure-t-il. Prenant un air de détective, le Président poursuit son enquête. Les émeutes sont intervenues fin juin, ceux qui étaient dans les rues étaient très jeunes, et « c'était des jeunes - c'est une erreur qu'on a commise - qui étaient souvent sans école depuis le mois d'avril », poursuit-il. Eurêka ! la réponse est là ! « Plus de classe... l'oisiveté. C'était des jeunes qui n'ont pas la chance d'avoir des familles qui les emmènent à la mer ou a la montagne, qui n'ont pas assez accès à la culture ou au sport... ils s'ennuyaient », conclut le Président.

Le constat posé invite toutefois à plusieurs considérations. La question de l'oisiveté, tout d'abord : on serait quelque peu tenté de présenter au chef de l'État bon nombre de jeunes qui, même lorsqu'ils s'ennuient, ne s'amusent pas à balancer des cocktails Molotov sur les forces de l'ordre ou à mettre le feu à tout ce qu'ils voient. La cause de cet ennui, pointée par Emmanuel Macron, mériterait également qu'on s'y attarde. Le Président, utilisant l'argument éculé de la précarité de ces « jeunes », pointe le fait que, alors qu'ils n'avaient pas école, ces jeunes n'avaient pas la chance d'être à la mer ou à la montagne : peut-être serait-il de bon ton de le prévenir qu'un nombre plutôt limité de jeunes écoliers se rend à la mer ou à la montagne entre avril et juin. Mais que les arguments ne soient pas cohérents, voilà qui intéresse peu Macron. Ce qui importe, c'est que, habilement, il a trouvé une cause à ces émeutes sans pour autant trouver de responsable - si ce n'est son pauvre ex-ministre Jean-Michel Blanquer, qui avait en son temps porté les réformes scolaires apparemment à l'origine de tous les maux.

Une mauvaise foi qui ne trompe plus

Ce retour baroque sur le pourquoi du comment ne manquerait pas de sel s'il ne masquait une profonde et délétère mauvaise foi de la part du président de la République. Car le grand responsable de ces révoltes, il l'a nommé avant de le balayer, et tout le monde le connaît : il s'agit de l'immigration et du défaut d'intégration, pour ne pas dire plus. À la suite de son ministre de l'Intérieur, qui soutenait que les émeutes étaient le fait des Matteo et des Kevin, Emmanuel Macron assène, hypocritement : « C'était des jeunes de nationalité française, pour une quasi-totalité nés en France. » Mais de ce brandissement des Français de papiers, plus grand monde n'est dupe. Macron, d'ailleurs, n'a-t-il pas lu le rapport de l’Inspection générale de l’administration (IGA, et de l’Inspection générale de la justice (IGJ), rendu en août dernier sur « les profils et motivations des délinquants interpellés à l’occasion de l’épisode de violences urbaines » ? Il serait instructif qu'il s'attarde un peu sur le document. Cela lui permettrait, par exemple, de découvrir qu'une grande majorité des émeutiers interpellés étaient « des jeunes individus de nationalité française, mais originaires de l’immigration, principalement du Maghreb ou d’Afrique subsaharienne ». Un détail, sans doute.

La vérité, c'est que les émeutiers étaient des ennemis de la France. Qu'ils ont tout cassé et brûlé dans un pays qu'ils n'habitent que pour ses allocations, mais qu'ils méprisent plus que tout au monde. Emmanuel Macron et son gouvernement sont bien les derniers à ne pas s'en être rendu compte.

Marie-Camille Le Conte
Marie-Camille Le Conte
Journaliste à BV

Vos commentaires

47 commentaires

  1. Il prend les Français pour des cons ! S’il s’imagine que nos concitoyens vont le suivre sur cette voie … Il ment comme un arracheur de dents , comme Darmanin – Pinoccio . Il est certainmente instruit , il cause bien mais il n’a aucune intelligence politique . Plus nul qu’Hollande et Sarko , c’est tout dire .

  2. Ce triste personnage vit vraiment à des années lumière de la réalité ! Il est lamentable, perdu dans une idéologie de bourge complètement déconnecté de la vie de tous les jours. Et que faisaient donc tous les adultes qui donnaient consignes et conseils aux mineurs casseurs qui risquaient beaucoup moins de problèmes judiciaires que les LFI majeurs ? Ce président d’opérette n’est-il pas renseigné par ses services spécialisés ?
    Ça ne peut plus durer, autant d’incompétence n’engendrera que de la révolte.

  3. Il a raison là mais cr’ets lui qui leur a donné la motivation de sortir ainsi de l’ennui où il les a projetés.

  4. Pauvre Macron il prend ses rêves pour des réalités se sont des jeunes oisifs. Soit il prend les français pour des zozos soit il à besoin d’aller chez un ophtalmologiste.

  5. E. MACRON insulte les autres jeunes qui sont encore plus mal lotis que ceux qu’il « pardonne » et sont la cause des désordres dans notre pays. Ces autres jeunes endurent leur condition sans casser, insulter, piller….Par dessus le marché ils subissent l’injustice de ne pas être reconnus par le Président. Honte à lui qui donne un blanc-seing aux voyous qui s’ennuieront de plus en plus à bref délai.

  6. Pour bien comprendre Macron pendant les vacances scolaires les enfants pourrons à leur guise bruler détruire tous ce qu’ils leur déplais,car ils n’aurons plus classe.

  7. Il n’est pas question d’immigration puisqu’il s’agit de petits Français (de papiers) qui aiment leur pays à l’embrasser, pardon à l’embraser.

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