Pour les gosses, laissons ça aux immigrés

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Il y a des jours où il vaut mieux se tenir éloigné des médias, tant les bêtises qu’on y entend pourraient vite vous faire perdre votre calme. Ce dimanche matin, ça n’a pas raté.

Sur Europe 1 aux infos, on annonce que François Bayrou s’inquiète de la baisse de la natalité en France. Selon les statistiques, notre pays n’arriverait pas à équilibrer le rythme des morts et des naissances pour une saine démographie.

Occupé à autre chose, je rigole intérieurement et me dis : « C’est facile, y a qu’à ouvrir les frontières aux pays du tiers-monde, essentiellement musulmans, et la courbe va vite se redresser. »

J’écoutais d’une oreille distraite, mais soudain, au lieu de perdre mon calme, j’éclate de rire, ça n’a pas raté, ils ont osé le dire. Je ne sais plus si c’est Bayrou ou un député En Marche ! (il faudrait vérifier) qui trouve la solution : il suffirait d’ouvrir un peu plus les frontières aux pays du tiers-monde et le tour serait joué.

Il y a quelque temps, à Toulouse, on a vu fleurir, au moment de la Journée internationale de la femme, une exposition photographique en plusieurs exemplaires vraisemblablement créée par la mairie, en tout cas avec son autorisation, montrant des femmes libres, dans plusieurs corps de métiers tout aussi respectables les uns que les autres, avec ou sans uniforme ou costume relatif au métier. Bien évidemment, parmi ces femmes « libres », aucune mère de famille, laissant sous-entendre que la mère de famille au foyer, elle, n’est pas libre. Dans l’esprit bourgeois des modernes, l’esprit de confort, la femme libérée est instruite, elle choisit quand elle veut d’avoir un enfant ou d’avorter, même au neuvième mois s'l le faut. Elles peuvent jouir de la vie sans contraintes.

Sous l’exposition accrochée aux grilles du musée des Augustins, rue d’Alsace, où pédalent les bobos à vélo, quelques mètres en dessous, circule le métro. Aux heures de pointe, vous aurez parfois du mal à pénétrer dans la rame parmi les poussettes avec, accrochés au char d’assaut, une ribambelle d’enfants tenus par de braves femmes, en grande majorité subsahariennes, qui gèrent péniblement la journée entre crèches et boulots d’entretien. Oui, je souligne « braves » car j’en connais certaines et les fréquente au quotidien. Ces femmes sont peu instruites, n’ont pas ou peu de loisirs et n’ont (souvent en raison de leur religion – catholique ou musulmane, d’ailleurs) pas le droit d’avorter, en conscience ou par soumission. On peut les qualifier de bonnes pondeuses et laborieuses.

Ce tableau, à peine caricatural et orwellien, est la société dont certains rêvent, sans doute François Bayrou en tête. On ne songerait surtout pas à améliorer la politique familiale car il est convenu que la Française blanche instruite - on l’a vu avec la récente proposition de loi sur la parité en entreprise - est faite pour avoir un métier qualifié et, accessoirement, élever un enfant.

Pour les gosses, laissons ça aux immigrés.

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Frédéric Marc
Cadre culturel

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