En mai 2017, Emmanuel Macron a reçu le soutien de la bien-pensance humanitaire, effrayée à l’idée qu’une Marine Le Pen pourrait mener une politique répressive contre les migrants. Toutes les grandes consciences ont appelé à voter contre elle, à commencer par les associations subventionnées, auxquelles nombre de clercs ont emboîté le pas. Pas de chance, le gouvernement semble décidé à agir fermement et annonce sa volonté de contrôler plus strictement les entrées, quitte à reconduire à la frontière les clandestins.

Le 8 décembre, les ministres de l’Intérieur et de la Cohésion des territoires ont annoncé la mise en place d’équipes mobiles pour contrôler les étrangers hébergés dans des hôtels sociaux. Consternation au sein des associations. Elles y voient une "atteinte aux droits fondamentaux des personnes étrangères". Pour elles, hors de question de mettre en œuvre une politique de gestion des flux migratoires au cœur des lieux d’hébergement d’urgence.

Il faudrait que ces gens clarifient leur position : refusent-ils à l’État le droit régalien de contrôler l’immigration ? Si la réponse est positive, l’État n’a plus à financer ces structures. Dans le cas contraire, comment mieux contrôler les personnes étrangères qu’aux endroits où elles se concentrent, c’est-à-dire dans les centres d’accueil et d’asile ? Faut-il poster un policier à chaque couloir de métro, devant chaque hôtel clandestin, tous les cinquante mètres dans les rues ? Faut-il exposer nos forces de l’ordre, que ces gens sont très heureux de trouver lorsqu’il s’agit de dénoncer une infraction qui les touche, au risque d’émeutes et d’agressions, elles qui en supportent déjà plus que leur part ?

Seule une identification des personnes concernées avant qu’elles s’égaillent dans la nature assurera un recensement efficace des populations arrivantes. Mais nos cœurs généreux se disent "particulièrement inqui[ets] de cette méthode qui s’affranchit de toutes les garanties prévues par le Code de procédure pénale et de l’intervention de l’autorité judiciaire, et qui porte ainsi atteinte à la liberté d’aller et venir". On ne les savait pas aussi attachées à cette liberté à chaque grève des routiers, des traminots ou de la SNCF…

Toujours est-il qu’elles ont saisi le Défenseur des droits, Jacques Toubon, homme politique raté auquel son poste de censeur officiel de la République confère une aura de vieux sage. L’homme est surtout désireux de mettre des bâtons dans les roues du gouvernement, tout en restant dans les strictes limites du politiquement correct. C’est un chiraquien pur jus, c’est vous dire… Sa position est connue d’avance. Reste à savoir si le gouvernement la suivra.

Reste, également, la question essentielle, au-delà des délires de gauchistes refoulés qui ne manquent pas une occasion de se faire entendre : le gouvernement a-t-il véritablement l’intention de mettre un coup d’arrêt à cette déferlante migratoire ? L’effet d’annonce serait-il l’arbre qui cache la forêt ? Emmanuel Macron a récemment tancé les pays d’Europe de l’Est qui refusent l’accueil des migrants au nom de la solidarité européenne. Cette même solidarité qui impose aux États de recevoir des centaines de milliers de clandestins, au risque de déséquilibrer ce qui reste à peu près stable dans nos sociétés malades.

Le même Macron a sans doute intérêt à se souvenir qu’il a été élu pour perpétuer un système financier mondialisé, dont l’intérêt premier est de détruire ce qui reste de civilisation européenne et, accessoirement, de disposer d’une main-d’œuvre à bon marché. Bref, inutile de se voiler la face, les cœurs généreux pro-migrants n’ont pas à s’inquiéter. On peut croire au père Noël, c’est de saison.

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19 décembre 2017 à 15:13

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