[Point de vue] La relève de la garde : la 3e bonne réforme du règne de Macron

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On apprend, ce dimanche, que la Garde républicaine sera à nouveau relevée officiellement. C’est RTL qui relaie cette information apparemment anodine : à partir du 7 novembre, c’est-à-dire mardi prochain, et tous les premiers mardis du mois, on pourra désormais voir les gardes du régiment d’infanterie de la Garde républicaine se relever devant les grilles de l’Élysée selon un cérémonial bien précis. Une section de ce régiment traversera la rue Saint-Honoré au pas cadencé, avant d’entrer dans la cour d’honneur. Cette pratique avait lieu depuis 1909 et il avait fallu attendre Jacques Chirac, décidément bien plus fort en « déconstruction » qu’on ne l’avait soupçonné à l’époque, pour qu’en 1996 la tradition prît fin.

Nombreuses sont les nations, jeunes ou vieilles, grandes ou petites, qui pratiquent encore ce cérémonial. Le Royaume-Uni est célèbre pour la relève de ses gardes (vous savez, ceux qui sont habillés en rouge et portent un bonnet à poil), qui ne sont d’ailleurs pas des unités protocolaires mais servent sur les théâtres d’opération au même titre que les autres régiments de la Couronne. Monaco, le Danemark ou la Corée du Sud sont également de ces pays qui considèrent qu’un peu de décorum martial ne fait pas de mal. Et puis, plus près de notre pays méditerranéen, il y a les evzones grecs, dont le costume date, pour la plus grande partie, de l’Antiquité, et dont chaque symbole rappelle la lutte farouche que mena le pays d’Homère pour s’affranchir de la domination ottomane. Les quatre cents ans de souffrance des Grecs sous le joug des musulmans sont d’ailleurs symbolisés par les quatre cents plis des fustanelles règlementaires, ces « jupettes » folkloriques dont se moquent volontiers les touristes.

La garde rapprochée et le pouvoir, c’est une histoire européenne. Ce fut la garde prétorienne de Rome qui renversa les empereurs décadents, souvent pour les remplacer par ses propres généraux. C’est aussi une histoire typiquement française. Ce furent les gardes du corps suisses de Louis XVI qui se laissèrent massacrer aux Tuileries, le 10 août 1792, sur ordre d’un roi trop faible pour l’Histoire. Ce fut, on s’en souvient grâce à Victor Hugo, à Waterloo que « tranquille, souriant à la mitraille anglaise/La garde impériale entra dans la fournaise ». En soi, c’est donc une excellente idée qu’a eue l’entourage du président de la République. C’est à porter à son crédit, de la même façon que le retour au bleu profond sur le drapeau tricolore.

C’est d’ailleurs, peut-être, précisément là que le bât blesse : à l'exception de ces mesurettes esthétiques, c'est le désastre depuis 2017. Macron, c’est l’absence de culture française, ce sont les migrants par millions, le pays transformé en cloaque, la « gênance » des Français, quand il va à l’étranger, devant cet enfant gâté, qui est tour à tour sans gêne, servile ou méprisant, selon les cas. Demain, le macronisme, ce sera peut-être également l’inscription de l’avortement dans la Constitution. Bref, au bout de dix ans de pouvoir, grâce à un peuple français éternellement cocu de la démocratie, Macron n’aura fait que du mal. En somme, tout ce qu’il restera de bénéfique, de vraiment tourné vers la grandeur de la France, ce sont : le drapeau tricolore historique, la relève de la Garde républicaine et, peut-être, l’interdiction des pailles en plastique. Ses trois vraies bonnes réformes.

Emmanuel Macron, lors d’un déplacement au Kazakhstan, a saisi l’occasion pour parler du sujet qu’il préfère : lui-même. Il a indiqué qu’en 2027, après dix ans de mandat, il ferait probablement « complètement autre chose ». Aidons-le à trouver un job : Macron est cultivé, obséquieux, vaniteux et superficiel. Il maîtrise les codes du Vieux Monde tout en le détestant. Incapable de faire preuve d’autorité sans être cassant, incapable de faire preuve d’empathie sans malaxer son prochain, il est désastreux en gestion de crise mais peut encadrer, sous contrainte de stress, du personnel qui n’a pas besoin de lui pour faire son métier. Enfin, il aime le décorum tout en « cassant les codes ». Ne cherchons plus : avec cette réforme, il vient de prouver définitivement qu’il avait peut-être, depuis le début, sa place à l’Élysée. Mais en tant que chef du protocole, auprès d'un véritable homme d'État. Il faut le connaître.

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Arnaud Florac
Chroniqueur à BV

Vos commentaires

52 commentaires

  1. Le terme le plus important de cet article important est le terme « cocu ». En effet, nous sommes cocufiés par un ersatz d’adolescent plus proche de la culotte courte de la guerre des boutons que du jeans, capricieux, irrationnel, vaniteux, colérique, atteint du virus (puissance dix) de la folie des grandeurs.
    Mais bon, reconnaissons qu’une grande partie des Français, ceux qui ont voté pour lui ou ceux qui se sont abstenus, l’ont amené au pouvoir (même si les élections ont quelque peu été traficotées ou reprisées, dit-on). On peut alors parler de cocus consentants, le genre « cocus, mais contents ».
    Quoique maintenant, vu la tournure nocive et inquiétante des évènements, ils sont en train de se transformer de plus en plus en cocus mécontents… Une autre espèce de Français est en train d’émerger, ceux éraflés par la réalité des choses de la vie et par quelques gouttes de lucidité…

  2. La France, pauvre France, ce pays d’opérette où le roi s’amuse en remettent au gout du jour la relève de la garde. La maison brûle et celui qui en a la charge regarde ailleurs et se préoccupe de son avenir . Qu’avons nous fait, que devons nous expier pour subir depuis plus de 5 ans les égarements d’un homme qui a revêtu des habits beaucoup trop grands pour lui.

  3. « … grâce à un peuple français éternellement cocu de la démocratie… » Ce peuple qui, de toute évidence, aime ça puisqu’il en a redemandé en avril 2022 ! Quand on n’apprécie pas de se faire cocufier, on vire celui qui vous trompe. Ça ne garantit pas que le suivant sera mieux mais, au moins, ça enlève au précédent la liberté de vous manquer de respect.

  4. Un beau costume, taillé sur mesure, ajusté . Quelques négligences dans l’entre-jambes qu’un homme d’honneur ne saurait décrire. Dans les nouveautés, peut-être des couches culottes en coton contre les fuites urinaires. Allez savoir ! Mais sur cela aussi, évitons de nous étendre. Retenons cependant sans craintes de représailles, « la trouille » , cette trouille qui paralyse, qui conduit au « en même temps « , la peur de s’engager, du faux pas, l’indécision permanente jusqu’à prêcher pour l’impensable, le désir de sauvegarder à la fois la chèvre et le chou, ainsi éviter la population palestinienne, de ce fait épargner le Hamas produit de cette population. Ce qui encourage toutes les dérives possibles. Mais il s’en défend, comme d’habitude, aucune responsabilité dans ces évènements internes. Bien sûr, évident, il ne décide jamais. Il soumet.

  5. Non, Macron n’est pas le pire des présidents de la Cinquième République, il est le pire des présidents qu’il soit possible d’imaginer. S’il lisait BV, tel Narcisse amoureux de lui-même il subirait le sort de son modèle.

  6. On entend souvent dire que Hollande a été le pire des présidents. Je reste persuadé que Macron l’a battu dans cette médiocrité.

  7. « ces mesurettes esthétiques ». Je pense que ce n’est pas pour l’esthétique, mais parce qu’il aime le théâtre, les mises en scène dans lesquelles il joue l’empereur, le roi, le Dieu.

  8. On peut sortir de l’ENA et être un imbécile c’est dans l’ADN et cela ne changera pas quelque soit le poste occupé. Ces gens là devraient êtres enfermés dans un asile, ce sont et resteront des plaies pour la société.

  9. Belle analyse d’un bilan catastrophique remplit d’une indécente mièvrerie et d’un orgueil puant…! Il, que je me refuse de nommer tellement le peuple le hait, se délecte dans ses cupides ambitions utopiques de seigneurs, vautré dans une fanatique admiration des riches qui exècrent les pauvres et le peuple.

  10. Le pire que nous ayons jamais eu mais nous l’avons voulu, ce qui signifie que nous sommes les pires Français qui aient jamais existé, futiles, égoïstes, prétentieux, incohérents et irréfléchis, tout comme ce maître malfaisant.

    • Votre écrit n’est pas faux, mais il est à réserver à celles et ceux qui ont voté Macron et pas à toute la France, heureusement pour nous.

  11. Il laissera sans doute plus dans la douleur et dans les larmes car son règne n’est pas terminé, il a encore le temps d’augmenter la dette, de ruiner le pays totalement et de faire en sorte pour que la guerre civile éclate ou plus fort encore contre Poutine ce qui pour le coup ferait beaucoup de cendre. Tout dépendra de ce que ses maîtres lui diront de faire en somme et ça je ne suis pas pressé de le voir.

  12. Monsieur le prétentieux incapable …regardera par la fenêtre tous les mardis …et pensera « vraiment je suis le meilleur «  en France nous tant de problèmes et nous sommes la risée de tous ..alors la relève de la garde républicaine n’était pas le plus important ….jupiter fait joujou ….à qui veut il ressembler ?

  13. Le pire défaut d’E. Macron, c’est son objectif politique : tout faire, absolument tout, pour plaire aux puissants mondialistes richissimes. Ils sont ses dieux, ses idoles. Il faut démanteler la France, pour leur vendre en petits morceaux ? Allons-y ! Le peuple fait mine de protester (je pense aux gilets jaune) ? On l’écrase. L’Union Européenne, leur bras armé, veut encore plus de soumission ? « Tout ce que voulez, madame Ursulla v d Layen, je suis votre très humble et très obéissant serviteur ». – – – – Sa pire nocivité est bien là.

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