[POINT DE VUE] De Gaulle, au secours, la Quatrième est de retour
De Gaulle, au secours, la Quatrième est de retour, mâtinée de Troisième ! La France vient de rechuter lourdement dans l’exécrable régime des partis qui l’avait naguère conduite au bord de l’abîme dont vous l’aviez tirée. Tripatouillée, votre Constitution de 1958 ne nous en immunise plus.
Les élections législatives anticipées consécutives à la bien curieuse dissolution de l’Assemblée nationale ont scellé l’absence de toute majorité de gouvernement. De surcroît, un article surréaliste de la Constitution interdit un retour aux urnes avant une année. Pour peu que l’on soit habité par la volonté d’une sortie par le haut de la crise ouverte, il importe de recourir au plus vite à l’arbitrage du peuple souverain, ne serait-ce que pour éviter celui de la rue grondante, afin de retrouver une vitale majorité de gouvernement, quelle qu’elle soit. À cet effet, pourquoi s’interdire de faire sauter en congrès extraordinaire du Parlement le verrou constitutionnel qui l’interdit ? On a modifié la loi fondamentale à maintes reprises pour moins. Une Constitution est conçue pour les hommes et non l’inverse. Observons, au passage, que l’exemplaire démocratie du Royaume-Uni s’en passe souverainement, ne s'en tenant qu’à l’esprit impératif de la démocratie. Donner la primauté à la lettre sur l’esprit fait se retourner Montesquieu dans sa tombe !
Mais, hélas, l’arbitrage du peuple n’est point la voie empruntée par l’établissement politique aux affaires, oublieux de son absolue soumission constitutionnelle au peuple souverain. Il accrédite de la sorte le soupçon de sacrifier l’intérêt supérieur du pays au confort politique du mandat en
cours. C’est ainsi qu’après plus de trois mois de mise en sommeil du pouvoir central et de contorsions politiciennes en coulisses entre soi, une sorte de gouvernement de rencontre vient de sortir du chapeau. On le présente comme un heureux dénouement, mais il n’efface en rien l’absence rédhibitoire de majorité à l’Assemblée nationale. Pour se maintenir aux affaires, le précaire nouveau gouvernement en sera ainsi réduit, au mieux durant une interminable année, au paralysant compromis du plus petit dénominateur commun, alors que s’imposent d’urgentes décisions politiques majeures dans une conjoncture internationale dangereuse. Ce scénario cauchemardesque est inéluctable, sauf éclaircie décisive venant de l’Élysée rebattant les cartes, sait-on jamais...
Ne nous voilons pas la face. Nos grenouillages politiques portent gravement atteinte à l’image du pays à l’étranger et accentuent son déclassement dans tous les domaines. Son déclin tourne à la décadence. Les théâtrales paillettes des Jeux olympiques ne doivent pas faire illusion. Notre France est tournée en dérision dans le monde entier. Autrefois « mère des arts, des armes et des lois », elle est désormais perçue comme un astre mort dont la lumière continue de nous parvenir.
L'Histoire ne cesse de se répéter. Toutes proportions gardées, nous avons l'impression de revivre la phase terminale du Directoire de sinistre mémoire. Les optimistes affirment qu’il n’y a pas de situations désespérées mais seulement des hommes qui désespèrent des situations.
Acceptons-en l’augure. Aussi, pour rallumer l’Étoile France, un nombre croissant de Français rêvent secrètement d’un nouveau 18 Brumaire rédempteur. Dégoûtés du cirque politique du moment, ils applaudiraient l’ordre tonitruant d’un nouveau Murat dans un autre Saint-Cloud : « Foutez-moi tout ça dehors ! » Et honni soit qui mal penserait de cette bouteille à la mer !
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Un vert manteau de mosquées
21 commentaires
Désolé « était possible »
Totalement d’accord avec l’ensemble de votre article, un petit bémol si vous le permettez concernant la dissolution et de l’article 12, en cela je rejoindrai l’analyse de Georges Fenech, l’article est assez imprécis, il y est dit « qu’il ne peut être procédé à une nouvelle dissolution dans l’année qui suit ces élections » d’accord mais si à la faveur d’une Motion de censure ce Président se décidait à démissionner (on peut rêver ) il y aurait de nouvelles élections et ce nouveau président pourrait dissoudre cette assemblée élue sous un précédent quinquennat, car l’imprécision que j’évoquais dans l’article 12 ne prévoit et ne précise rien et ce nouveau président pourrait en appeler aux urnes, c’est une interprétation, bien entendu si vous posez la question à Laurent Fabius nous connaissons la réponse, je crois d’ailleurs qu’il a déjà réagi à ce propos très (trop) rapidement donc c’est qu’il a compris que cette interprétation été possible.