Tradition et terroir : les catholiques relancent les pèlerinages régionaux !

© Feiz e Breizh
© Feiz e Breizh

« Claquez bannières de chrétienté, contre-révolution. Notre honneur est fidélité. Gardons la tradition. » Sur les chemins de France, aux quatre coins du pays, des milliers de pèlerins, bâton en main, se retrouvent pour marcher ensemble sous le patronage des grands saints. Depuis maintenant quelques années, le pèlerinage de Chartres, organisé entre Paris et Chartres tous les week-ends de Pentecôte, enregistre des records de fréquentation. Plus de 18.000 marcheurs s’étaient ainsi retrouvés derrière la barrière de Notre-Dame de Chrétienté, cette année. Un succès qui ruisselle sur des pèlerinages régionaux de tradition, mêlant racines locales, terroir et foi, qui rencontrent en ce début d’année un franc succès.

Un pèlerinage au son du biniou

Ces 28 et 29 septembre, ce sont ainsi pas moins de 2.000 pèlerins qui sillonneront la Bretagne sous la protection de sainte Anne, patronne des Bretons. Né en 2017, ce pèlerinage Feiz e Breizh [Foi et Bretagne, en breton, NDLR], soutenu par l’évêque de Vannes, n’attirait à ses débuts qu’une centaine de fidèles. À quelques jours du départ pour cette huitième édition, déjà 1.800 marcheurs s’étaient inscrits ! Preuve d’un engouement grandissant. Un succès exceptionnel lié, selon les organisateurs du pèlerinage breton contactés par BV, à « une quête de sens et de sacré qui anime les âmes en ces temps confus » et « une soif de beau, de vrai et de sacré ». De Languidic au sanctuaire de sainte Anne d’Auray (Morbihan), Feiz e Breizh propose un pèlerinage bâti sur « trois piliers fondamentaux : mission, tradition et patrimoine ». Le tout profondément ancré dans la culture bretonne et « son héritage ». Au programme : des temps de marche, des messes, une grande veillée festive bretonne et, à l’arrivée, le plus grand bagad catholique. Un retour aux racines bretonnes marquées, il fut un temps, par les grands pardons.

L’occasion pour les pèlerins de « vivre (ou de découvrir) une liturgie multiséculaire et intemporelle ». Mais pas besoin d’être un adepte de la messe en latin pour y participer. Au contraire ! Constance, une jeune Bretonne inscrite pour la première fois à ce pèlerinage, nous avoue ne pas bien maîtriser la messe en forme extraordinaire. Mais ce n’est pas un obstacle pour la jeune femme qui accepte bien volontiers de découvrir « une façon de prier différente de ses habitudes ». « Si j’y vais, c’est surtout en raison de l’ambiance très familiale, de l’ancrage breton et aussi parce que les occasions de pèlerinage d’une telle ampleur ne sont pas fréquentes », explique la néo-pèlerine.

 

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Le retour de la messe en latin

Le succès du pèlerinage breton n’a pas manqué d’inspirer d’autres catholiques, venus de territoires aux traditions bien différentes, de créer leur propre pèlerinage. Cette année, pour la première fois, les 5 et 6 octobre prochains aura lieu la première édition de Nosto Fe, un pèlerinage provençal monté par une association de laïcs indépendante du même nom. Ce sont ainsi déjà plus de 1.600 pèlerins qui sont attendus en Provence, sur les traces de sainte Marie Madeleine, dont le tombeau se situe au cœur de la basilique Saint-Maximin (Var). Les inscrits à Nosto Fe ont la particularité de provenir, pour l'écrasante majorité, de la Provence dans ses contours traditionnels, et même, dans une grande proportion, du diocèse de Toulon. Cette fois-ci, pas de biniou ni de chapeaux ronds, mais une marche au rythme des chants provençaux !

Sur le même modèle, bientôt « devrait voir le jour un pèlerinage gascon », nous annoncent d’ailleurs les organisateurs de Feiz e Breizh. À cela s’ajoute également un pèlerinage, organisé au-delà des marches de France, en Suisse sur le modèle de Notre-Dame de Chrétienté. Sans oublier les pèlerinages de la Fraternité Saint-Pie-X - dont le dernier dans la baie du mont Saint Michel - qui, selon une participante, rencontrent eux aussi un succès grandissant.

Autant de preuves qu’une jeunesse de France, en quête de sacré, se mobilise pour faire revivre la messe en latin, nos terroirs et nos traditions. Cette jeunesse sera-t-elle entendue ?

 

Clémence de Longraye
Clémence de Longraye
Journaliste à BV

Vos commentaires

22 commentaires

  1. Dans le Var ,on a pas attendu. Dans certaines villes cela fait plus de 400 ans que nous célébrons nos Saints par de grandes processions. Et bruyamment en plus , les Bravades sont des célébrations religieuses bruyantes et ferventes . Car par chez nous on commémore le fait qu’il fallait protéger les pèlerins des pillards, et on emploie la poudre noire ,les mousquets et les tromblons.
    Peut être passées pour du pièges a touristes par certains médias.
    Mais pour les locaux c’est super important.

  2. Dans le Pays Bigouden, dès la belle saison, chaque chapelle a son Pardon annuel (ce qui, accessoirement, interdit de la désacraliser, et oblige donc l’État à l’entretenir au titre de la loi de 1905); c’est tellement plein à craquer que nombre d’offices sont célébrés en plein air, avec bagad, bannières (le XXI ème siècle jouxtant le XVI ème), français-latin-breton, voire slavon, procession des péris en mer, avec concours de la SNSM; etc …

  3. En Bretagne, il y a 2000 pardons entre Pâques et la Toussaint, depuis le Moyen-âge. (Evidemment aucun journaliste n’en parle jamais : état franc-maçonnique oblige. Ça fait tellement plus branché de parler de ces arriérés de bretons!) Ce n’est pas un retour des pèlerinages, c’est une continuité. Celui-là était très sympa avec de nombreux cantiques en breton. Kenavo Ar verbal.

  4. Messes en Latin, à l’opposée du Woke LGBT…La France reprend le droit chemin des traditions, de sa Culture, du Cultuel de son Histoire…Il ne faudra plus s’en détourner, reprenez vos petits livrets.
    Le Latin doit être une Langue Universelle.

  5. Je n’ai jamais fait de différence entre le catholicisme et le socialisme : le partage ,l’accueil ,le don de soit,l’amitié ,le non racisme d’où notre submersion du trop plein des états défaillants continuez à prier et ouvrez leur la porte ils n’attendent que ça

    • Chesterton avait très bien me problème,il y a déjà un siècle :
      Le monde moderne est un monde où les valeurs chrétiennes sont devenues folles.
      Crise du modernisme…
      Les vraies valeurs chrétiennes bien comprises n’ont rien à voir avec le socialisme, le communisme, l’écologisme, etc…

    • CORRECTION :
      Chesterton avait très bien vu le problème, il y a déjà un siècle :
      « Le monde moderne est un monde où les valeurs chrétiennes sont devenues folles. »
      Crise du modernisme…
      Les vraies valeurs chrétiennes bien comprises n’ont rien à voir avec le socialisme, le communisme, l’écologisme, etc…

  6. Comment se fait-il que « la libre pensée » et « la ligue des droits de l’homme » ne déposent pas plainte auprès des tribunaux afin de traduire ces pèlerins devant la justice ? Et la « laïcité, bordel » ? Je suppose qu’ils n’y ont pas pensé, pas encore, ça ne saurait tarder …..

    • « La libre pensée » perdra son procès, ils le savent très bien. En Bretagne il n’y a pas de séparation entre le culturel et le cultuel : dans les pardons certains viennent pour la religion, d’autres pour la culture. On y vient pour les chants en breton, la messe, l’homélie, l’eucharistie, la procession, le fest-deiz, les costumes, le bagad, la galette-saucisse, le cidre, et les activités de l’après-midi : concert, conférences, ateliers culturels, foire…..quelle joie!

  7. Sonia Mabrouk s’interrogeait à juste titre sur le contenu de la laïcité. Quelles sont ses valeurs ? Pour le coup, on en connait les frontières : rejeter tout ce qui est croyances. Mais à l’intérieur de cette frontière, quel contenu ? En réalité un corps creux qui ne demande qu’à être occupé. Une certaine communauté se charge dans notre dos de tenter cette aventure. Un certain ministre socialiste dont le nom m’échappe a prétendu définir une morale laïc à destination du milieu scolaire. On l’attend toujours et pour cause, il était obligé de piocher dans les religions. Seules les religions ont un avenir car elles véhiculent cet ordre immatériel qui fait leur puissance. Un besoin, une nécessité d’occupation équilibrée d’un esprit toujours tenté par le vagabondage. Et dans notre air contemporain, ces sources de vagabondages abondent, particulièrement entretenue par ceux qui devraient veiller à ce bon ordre. Valeurs inversées, renversées, désordres.

    • « on en connait les frontières : rejeter tout ce qui est croyances ». Et tous les jours je m’efforce de rejeter les croyances, pourtant répandues, en l’honnêteté de nos politiques.

  8. On ne peut qu’encourager ce retour aux traditions, à la religion, qui a construit la France des lumières. Il faut d’urgence anéantir ces nouveaux courants qui sont en train de transformer ce qui fut notre belle France en un pays où règne la barbarie et le « baffouage » permanent des droits de l’homme, et surtout du droit des femmes avec la complicité de ces pseudo féministes autoproclamées.

    • Pour comprendre ce qu’on appelle « La France des lumières », on peut aller voir les conférences de l’historienne Marion Sigaut sur sa chaîne youtube : le « siècle des lumières », nous l’appelons « siècle de l’orgueil » (en effet, les soi-disant penseurs du XVIIIème siècle se prennent tous pour des lumières). Leur objectif étant la destruction de la France Sacrée; c’est ce qui nous a mené à la révolution et aux génocides vendéens, lyonnais, …..

  9. J’avais sept ans en 1944, enfant de choeur en soutane rouge et aube blanche, je répondais à la messe en latin : « ad deum qui laetificat juventutem meam ». Je n’y comprenais rien, aujourd’hui encore j’écoute le requiem de Mozart chanté en Allemand, je n’y comprends rien non plus. A ne rien comprendre, chacun y met ce dont il a envie, le latin est un chant qui s’adresse à tous les peuples, la musique également.

  10. Y aurait-il un véritable retour au sacré, à la beauté face à la laideur ambiante ? Tous les espoirs sont permis. L’Amour de notre Dieu chrétien sera t-il plus fort que celui d’Allah, Dieu musulman ?

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