[Point de vue] 200 nouvelles brigades de gendarmerie ? Une mystification d’Emmanuel Macron

comment-supprimer-le-virus-gendarmerie-nationale-default-34472-0

Le chef de l’État a confirmé, dans son déplacement à Gaillac (Tarn), la création et le déploiement de 200 nouvelles brigades de gendarmerie sur l'ensemble du territoire, dans le cadre de la future loi d'orientation et de programmation du ministère de l'Intérieur (LOPMI). C’est une mystification éhontée de la réalité, car il ne s’agit que de « prolongements territoriaux » de brigades déjà existantes et non de créations nouvelles.

Une véritable mystification

Une brigade territoriale de gendarmerie, c’est un ou des bâtiments fixes, en dur, où vivent et travaillent des gendarmes attachés à la sécurité de proximité d’une zone territoriale bien définie. C’est ce qui fait le succès de la gendarmerie depuis huit siècles, sa connaissance d’un territoire et de sa population et le respect de celle-ci envers les gendarmes. Emmanuel Macron nous annonce : « Ces nouvelles brigades - qui seront fixes, en s'appuyant sur les maisons France services, ou mobiles, grâce à des véhicules équipés, proposeront aux habitants des services publics tels que le dépôt de plainte ou l'accueil des victimes et renforceront la présence des forces de l'ordre en zone péri-urbaine et rurale. »

Autrement dit, le « fixe » devient une antenne gendarmerie dans les maisons France services qui risque fort d’être aléatoire car les effectifs proviendront d’une brigade que l’on va forcément déshabiller de ses propres effectifs, et « mobile » devient en fait la déambulation d’un véhicule ambulant, comme le faisaient dans le temps les commerces qui se déplaçaient dans les villages, toujours avec le même problème d’origine des effectifs affectés à cette mission. Je ne dis pas qu’il ne faut pas chercher des solutions pour se rapprocher d’une population qui a du mal à se déplacer, avec les moyens dont on dispose et que donne chichement l’État à la gendarmerie. Il ne s’agit que d’un prolongement territorial de brigades de gendarmerie déjà existantes. Annoncer que l’on crée 200 brigades de gendarmerie est une mystification et une désinformation de la part d’Emmanuel Macron, afin de masquer la misère d'une politique sécuritaire erratique depuis vingt ans.

Le délabrement de la fonction régalienne de sécurité

La mise en œuvre de la révision générale des politiques publiques (RGPP) par Nicolas Sarkozy avait conduit à la suppression de plus de 400 brigades territoriales de gendarmerie départementale sur 3.500 et de 15 escadrons de gendarmerie mobile (EGM) sur une centaine. Son maillage territorial s'est donc distendu, ce qui a conduit à la création de déserts sécuritaires qu’il convient aujourd’hui d’essayer de combler. La gendarmerie essaye donc de trouver des solutions en s’appuyant notamment sur 23.000 réservistes, force d’appoint modulable, réserve opérationnelle qui est une ressource précieuse et permanente. Cette situation de suppression puis de recréation déguisée d’unités qui n’en sont pas vraiment est aussi le symbole d’une gabegie et d’une faillite des décideurs et de l’État. Emmanuel Macron continue donc d’essayer de faire illusion par des propositions dans le domaine de la sécurité afin de faire oublier le bilan désastreux de son quinquennat qui a vu se développer la délinquance violente et la poursuite du délabrement de nos zones de non-droit.

Philippe Franceschi
Philippe Franceschi
Consultant en sécurité

Vos commentaires

29 commentaires

  1. Encore de la propagande macronienne. Il y aura beaucoup de publicité autour de ce non-événement, pour déboucher sur rien.
    les promesses d’expulsion de délinquants se soldées par un vide abyssal.
    Macron, les promesses et le néant !

  2. Quand donc les Français se rendront-ils compte que le piteux Macron n’est qu’un menteur, mystificateur, baratineur, enjôleur et affabulateur et non pas un chef d’Etat, un vrai. Mais je crains fort que ce jour-là, s’il arrive, sera trop tard, le pays, notre France, sera déjà détruite

  3. dans ma jeunesse, il y avait une brigade de gendarmerie territoriale dans chaque chef-lieu de canton. Les gendarmes connaissaient tout le monde, n’hésitaient pas à rendre visite aux habitants, à boire le canon avec eux, à participer aux conversations de bistro. Mine de rien, ils étaient généralement très appréciés de la population, et se sachant connus, ceux que la petite délinquance tentait, se tenaient tranquille.
    Qui a cassé tout ça?

  4. Quand donc les Français se rendront-ils compte que le piteux Macron n’est qu’un menteur, mystificateur, baratineur, enjôleur et affabulateur et non pas un chef d’Etat, un vrai. Mais je crains fort que ce jour-là, s’il arrive, sera trop tard, le pays, notre France, sera déjà détruite

  5. Il est bien toujours dans la Grande Illusion, le barratinage, les fake news par les non dits, la langue de bois, pour ramener le plus de voix de pauvres citoyens bien loin des arcanes de la politique politicienne : élisez moi ! Plus de Brigades sans Plus d’éloignements et enfermements en cellules des personnes dangereuses, qui égorgent, poignardent, cela ne sert à rien….On voit maintenant que l’époque Sarkozy n’était pas de Droite.

  6. De toute manière tant que la justice ,ne sera pas implacable , il ne sert à rien de multiplier le nombre de policiers et de gendarmes.Il faut mettre hors d’état de nuire les délinquants , sans états d’âme.Tant que la justice sera rendue par des bourgeois de gauche , bien à l’abri derrière leur indépendance , ce sera toujours et de plus en plus l’insécurité dans ce pays .Il faut comme aux USA des jurys populaires , pas des magistrats politisés.

Commentaires fermés.

Pour ne rien rater

Les plus lus du jour

L'intervention média

Les plus lus de la semaine

Les plus lus du mois