Les deux partis politiques participant au gouvernement autrichien, les sociaux-chrétiens de l’ÖVP et les patriotes du FPÖ, ont fait face, ce dimanche 25 février 2018, au scrutin pour le Parlement du Tyrol, un des neufs États composant le pays.

Ces deux formations ont largement progressé. L’ÖVP, parti dominant en cet endroit, accroît son score de 5 % par rapport au scrutin de 2013 et obtient plus de 44 % des voix. Le FPÖ perce et décroche 15,5 %, soit une amélioration de 6 %.

Les sociaux-démocrates du SPÖ arrivent en deuxième position avec plus de 17 %, soit un gain de 3,5 %. Les écologistes reculent de 2 % et tombent à un peu plus de 10,5 %. La liste Fritz – désirant renouveler la classe politique et s’opposant au centralisme de l’État autrichien -, en très léger recul, stagne au-dessus des 5 %. Le parti libéral NEOS fait son entrée au Parlement du Tyrol en dépassant le seuil des 5 % nécessaires – à moins d’obtenir un mandat direct dans une des circonscriptions électorales - afin d’avoir des élus.

Les sociaux-chrétiens, disposant de 17 sièges sur 36, ont la possibilité arithmétique de choisir de gouverner avec un des cinq autres partis présents au sein de la nouvelle assemblée.

Lors de la campagne, le candidat de tête du FPÖ Markus Abwerzger a été victime d’une manipulation, qui a été finalement éventée, de la télévision publique autrichienne ORF (Österreichischer Rundfunk). De fausses affiches du parti ont également été placées à différents endroits afin de lui nuire.

Si les écologistes ont pu sauver les meubles en permettant, arithmétiquement, que la coalition sortante au Tyrol, regroupant les sociaux-chrétiens de l’ÖVP et les écologistes, puisse être reconduite, ce scrutin constitue néanmoins, pour ce parti qui ne siège plus au sein de la Chambre autrichienne des députés à Vienne depuis les élections législatives de 2017, une victoire à la Pyrrhus car le recul au Tyrol, où les écologistes deviennent la quatrième force politique derrière le FPÖ, les prive d’un sénateur au niveau national et, par conséquent, du statut de groupe parlementaire et donc, une nouvelle fois, d’argent public.

Le 28 janvier 2018, lors du scrutin pour le Parlement de Basse-Autriche, l’ÖVP avait régressé très légèrement, perdant sa majorité absolue en nombre de voix, mais pas en sièges, alors que le FPÖ progressait très fortement en doublant presque son score et en atteignant un peu moins de 15 %. Le candidat de tête du FPÖ Udo Landbauer avait également été attaqué médiatiquement.

Les prochaines élections auront lieu le dimanche 4 mars 2018 en Carinthie, qui était autrefois le bastion du gouverneur patriote Jörg Haider, décédé en 2008. Le FPÖ devrait, selon les sondages d’opinion, également y faire une percée.

Les premiers scrutins de l’année 2018 en Autriche montrent que, pour le moment, les deux partis gouvernementaux tirent leur épingle du jeu et ne sont pas sanctionnés par les électeurs lors des scrutins pour les Parlements des différents États.

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 09/01/2020 à 18:52.

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26 février 2018 à 10:55

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