Ah, cette religion de paix et d’amour ! Au Pakistan, pays sympathique issu de l’ancien empire des Indes britannique, créé par et pour des musulmans, un adolescent chrétien vient d’être assassiné par ses « camarades » musulmans. Son crime ? Avoir refusé d’apostasier.

Il y a soixante-dix ans, le 15 août 1947, les Indes devenaient indépendantes dans un bain de sang. Parce que les musulmans et les hindous ne pouvaient pas vivre ensemble, ce qu’ils faisaient depuis des siècles, la Grande-Bretagne s’est résolue à une partition entre Inde et Pakistan. On imagine difficilement l’extrême violence de cette séparation, les massacres commis entre populations, les trains chargés de cadavres, les décapitations et les mutilations. Impuissante, l’ancienne puissance coloniale n’a rien pu ou rien voulu faire au nom de la toute nouvelle souveraineté des jeunes États. Soixante-dix ans plus tard, rien n’a vraiment changé : le Pakistan vit toujours dans la violence, une violence consubstantielle à cette civilisation conquérante.

Asia Bibi en sait quelque chose : emprisonnée depuis plusieurs années pour avoir osé boire dans le même verre que des musulmans, cette chrétienne a été condamnée à mort pour blasphème. Sharon Mesih, lui, n’a pas attendu la prison. En butte aux vexations et aux quolibets de ses congénères, il a été proprement lynché à cause de sa foi. Cela s’appelle un martyre. Comme celui du père Hamel, comme celui des chrétiens d’Orient assassinés parce qu’ils refusent de renier leur foi en Jésus-Christ.

Oh, bien sûr, certaines grandes consciences ne manqueront pas de dire, à l’image de Renaud, « Les dieux, les religions, les guerres de civilisation [...] f'ront toujours de nous de la chair à canon » ou encore « Ils t'imposaient l’islam des tyrans, ceux-là ont-ils jamais lu le Coran ? » C’est un peu facile. On ne connaît aucun texte chrétien appelant au meurtre de l’autre pour sa foi. Et si nombre de chrétiens, dans l’Histoire, se sont comportés en assassins, en tortionnaires, en un mot en salopards, c’est en dépit de l’Évangile, et pas en son nom. Il y a là une différence fondamentale avec le Coran qui enseigne, tout au long de sourates parfois contradictoires entre elles, l’infériorité ontologique de l’Infidèle et la nécessité de le mettre à mort s’il ne se convertit pas. Comme le disait un jour Éric Zemmour, les musulmans modérés sont de mauvais musulmans. Tant mieux pour nous.

La réalité d’un pays comme le Pakistan, pour la minorité chrétienne, c’est une situation de persécution permanente. Le père Emmanuel Parvez, installé là-bas, témoignait en juin dernier : "Nous chrétiens sommes méprisés. […] Nous sommes tenus à la discrétion, il n’est pas question pour nous d’utiliser des cloches dans nos églises, ou de boire de l’alcool en public. Pendant un temps, j’utilisais les haut-parleurs qui donnaient sur l’extérieur pour mes sermons. […] Plusieurs musulmans m’écoutaient et appréciaient mes sermons. Mais d’autres sont venus, et ils m’ont dit que si je faisais une seule erreur, ils allaient « tous nous finir ». J’ai éteint les haut-parleurs extérieurs, parce que la plus petite phrase peut être tordue pour devenir ce qu’ils appellent un blasphème."

Aimer ses frères musulmans est une chose. Ouvrir les yeux sur la réalité de l’islam en est une autre, nullement incompatible avec la précédente. Il ne s’agit pas de prôner une nouvelle guerre de religion, mais simplement de connaître le quotidien des non-musulmans – dont les agnostiques et les athées - en terre d’islam. Ce drame quotidien pourrait devenir le nôtre, bien pire que les attentats terroristes. À quand une prise de conscience ?

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 09/01/2020 à 18:17.

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08 septembre 2017 à 11:13

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