On est rassuré : jamais un ministre n’a eu de comportement inapproprié devant Emmanuel Macron

macron face aux françaises

Journée internationale des droits des femmes oblige, je me suis dit qu’il fallait faire un petit effort, cette année. Pour une fois. Une fois dans l’année, ce n'est pas du luxe. Cela dit, personnellement, je ne vois pas trop l’intérêt de toutes ces « journées de », tout comme ces « semaines de » ceci ou de cela, sans parler de ces « années de » qui viennent alourdir notre agenda, sans pour autant changer grand-chose dans nos vies.

À ce sujet, qui a « imprimé » ceci ? En principe, nous sommes, en 2022, dans l’année de la gastronomie. En novembre 2020, Jean Castex – vous savez, le monsieur à lunettes qui est Premier ministre – avait lancé l’idée, histoire de relancer nos professions, allant de la production à la restauration, après une année très Covid, de faire de 2021 l’année de la gastronomie. En fait, le projet fut reporté à 2022. On l’ignorait à peu près tous, mais nous allons, effectivement, entrer dans « le printemps de la gastronomie inclusive et bienveillante ». Ça ne s’invente pas, c’est sur le site du gouvernement (on ne vous donne pas le lien, ça vous obligera à chercher par vous-même). Année de la gastronomie : effectivement, les Français comprennent depuis plusieurs jours qu’ils vont être soignés aux petits oignons et qu’ils vont sacrément déguster.

Mais la Journée de la femme ? Ah oui. Donc, pour m’intéresser au sujet, je me suis décidé, ce matin, à faire un peu le tour de la presse féminine. Après tout, il n’y a pas de raison – parité oblige – qu’elle soit réservée aux femmes. Et je suis tombé sur le site Aufeminin. Je découvre un article rapportant les propos tenus par Emmanuel Macron dans l’émission « Face aux Françaises », sur LCI, animée par Ruth Elkrief, lundi 7 mars, à la veille de cette Journée internationale des femmes. Ruth Elkrief y recevait huit candidats à la présidentielle : Le Pen, Jadot, Mélenchon, Pécresse, Zemmour, Hidalgo, Roussel et, donc, Macron. L'occasion, durant cet entretien d'une vingtaine de minutes, pour la journaliste de revenir avec Emmanuel Macron sur les accusations de viols et d’agressions sexuelles qui ont visé Nicolas Hulot et Gérald Darmanin au cours du mandat.

Le Président répond en trois points. Le premier très classique : la présomption d’innocence dont il se fait un défenseur inconditionnel, tout autant qu’il se fait un défenseur inconditionnel de la cause des femmes. Le deuxième : le refus de « tomber dans la République du soupçon », argument qu’Emmanuel Macron a déjà eu l’occasion de développer et qui se défend, à bien y réfléchir, lorsqu’on voit la rapidité avec laquelle on peut jeter un personnage public (surtout si c’est un homme) à la vindicte populaire. Le troisième, en revanche, ne manque pas de sel, à bien y réfléchir : « Ces ministres n’ont jamais eu ces comportements devant moi ou au sein du gouvernement. »

Euh… comment dire ? « Ces comportements » englobent toute une palette d’actes qui vont du délit au crime et peuvent faire l’objet d’un seul rappel à la loi comme d’une lourde peine de prison. Sans aller au pire, imagine-t-on qu’un ministre puisse, par exemple, mettre la main aux fesses d’une femme dans les couloirs de l’Élysée avant le Conseil des ministres et, tant qu’à faire, pendant le Conseil des ministres ? On imagine la bronca si un tout autre responsable politique avait avancé un tel argument. « Machin, un harceleur ? Vous rigolez, l'a toujours été impeccable avec les femmes devant moi, et poli, avec ça... » Imaginez...

En tout cas, on notera que l’égalité hommes-femmes aura progressé, durant ce quinquennat. Une preuve ? C’est une femme qui a été obligée de démissionner du gouvernement, accusée de harcèlement (pas sexuel) par des anciens membres de son cabinet.

Georges Michel
Georges Michel
Editorialiste à BV, colonel (ER)

Vos commentaires

26 commentaires

  1. Merci Colonel. Je suis une femme toute l’année et n’attache aucune importance à ces journées réservées à des « mal dans leur tête et dans leur peau ». Voir la façon dont elles s’affichent dans la rue, n’ayant aucun respect de leur corps pour le dévoiler aux yeux du monde de manière si impudique. La séduction se fait d’une bien autre manière.

  2. And the « Macronian vaudeville » goes on !
    Pourtant, malgré les entrées et les sorties intempestive, les portes qui claquent, les décors de, et les costumes de. etc., on ne nous dit pas si « quelqu’un » aurait eu un comportement inapproprié derrière Manu !
    À part ça, pendant ce temps là, et « en même temps », dans 32 jours le premier tour des élections présidentielles aura lieu, mais « on » a rien de mieux à faire…
    Quelle foutaise !

  3. A force de vouloir à tout prix faire des journées pour ceci ou des journées pour cela, nous allons bientôt manquer de jours dans une seule année.
    Il y a bien sure la solution de mettre d’avantage de jours dans l’année, je suis persuadé qu’il va y avoir un technocrate de Bruxelles pour nous arranger cela .

  4. Moi qui croyais que c’était à cause du Covid que les ministres étaient séparés lors du conseil.
    Si je comprends bien, c’est pour leur éviter toute tentation.

  5. On n’est plus dans le romantisme et encore moins dans l’amour courtois. , notre époque de réalisme vulgaire et grossier n’a jamais été autant insultant pour les femmes . Il faut dire qu’elles ne font rien non plus pour enjoliver le sexe. Vêtements et attitudes aidant n’inspirent pas le respect. Une époque de laideur et de pathos où l’amour n’a plus rien de transcendant. Où sont les neiges d’antan. ?

  6. La ruth qui demandait à Zemmour si « liberté, égalité, fraternité » « à propos de la journée de la femme) ça lui parlait » a, me semble t’il, interviewé le candidat macron à part, pas dans le même cadre qu’elle l’a fait pour les autres candidats. Est-ce bien possible ? Alors, liberté égalité fraternité, ça lui parle à cette donneuse de leçons, manipulatrice des médias partiaux ? Un lèche pompes qui me donne la nausée et aussi arrogante et méprisante que ce jupiter de pacotille qu’elle admire tant.

    • Elle est comme Lapix … Indulgente , voire brosse à reluire avec LREM , mais impitoyable avec les autres …

  7. Comme on a pu le voir dans certaine réunion festive au Palais , les comportements mal appropriés sont réservés au couple au pouvoir . Ces fêtes payées par les Français disent assez le mépris que nourrit à leur endroit le locataire actuel que Poutine a remis en selle

  8. C’est typiquement la langue de bois macronique. Il lance des labels abstraits qui ne veulent pas dire grand chose. Bref le grand prêtre du Dieu Eole fait du vent rien que du vent toujours du vent.

  9. En tant que femme je ne me sens pas concernée par cette journée de la femme ni les journées ou mois des autres, je considère tout cela comme étant du cinéma inutile destiné à faire croire que le gouvernement s’occupe de la vie des femmes. Il y a des femmes qui réussissent leur vie professionnelle au même titre que les hommes et celles là ne demandent pas à être victimisées pour obtenir quoi que ce soit.

  10. Moi aussi ça me casse les pieds ces journées de ceci et de cela. On finit par s’y perdre
    Journée pour ne pas fumer.
    Journée pour ne pas picoler.
    Journée pour ne pas rouler.
    Journée pour honorer grand-maman. (Le reste de l’année, c’est tant pis pour elle.)
    Hier j’avais quand même tout bon puisque, c’est bien connu, le lundi, c’est ravioli et le 8 mars, c’est les droits de la femme.

  11. Article plein d ‘ ironie !
    Le Macron tient vraiment des propos d ‘ une rare bêtise….
    A tellement claironner la défense de ses ministres , on va finir par se demander ,constatant la dépravation du milieu ,si ce n ‘est pas plutôt le contraire et qu ‘ il en profite pour tenir la chandelle !
    Ca le change peut être de Benalla …

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