« Nous sommes un peu les gilets jaunes des LR, le fossé se creuse entre les adhérents et la direction »

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Le candidat LR en Occitanie et secrétaire général des LR Aurélien Pradié a demandé votre exclusion du parti. Pour quelle raison ?

Au-delà des aspects totalement diffamants et calomnieux de ce courrier, Aurélien Pradié me reproche d’avoir été déloyal envers ma famille politique lors de ces régionales et départementales.

Pourtant, ma seule position officielle est d’avoir signé cette lettre ouverte du collectif Droite pour la France dans laquelle 6.000 élus, militants et sympathisants LR s’opposaient aux alliances avec LREM, constatées aux régionales en PACA et dans de nombreux cantons aux départementales.

 

Protéger Renaud Muselier malgré son choix de faire liste commune avec LREM dès le premier tour, saluer la victoire de Xavier Bertrand qui ne fait plus partie des LR, dénoncer LREM en demandant à ses électeurs de voter LR alors même que des accords ont lieu entre la majorité et votre future ex-famille politique… Comment interprétez-vous ces errements ? 

La direction actuelle des LR a perdu toute boussole idéologique. La stratégie menée aux régionales et départementales va peut-être permettre de conserver des régions et des départements, mais à quel prix ? L’abstention massive et la forte dépolitisation de nos campagnes, où le logo LR a, par exemple, disparu de la plupart des documents de propagande, devrait inciter notre famille politique à la prudence pour les échéances nationales de 2022.

 

Vous faites partie du mouvement Droite pour la France. Est-ce une association? Un mouvement politique divergent des LR ?

Nous sommes un peu les gilets jaunes des LR. C’est un collectif qui s’est constitué spontanément contre les alliances entre LR et LREM en PACA, mais également dans de nombreux départements où les binômes investis par Les Républicains comprennent des élus LREM, Agir et MoDem. Nous ne nous considérons pas du tout comme divergents des LR, mais en être au contraire le cœur militant. Nous nous efforçons d’être le porte-parole des militants et des adhérents trop souvent méprisés par le siège. Et notamment sur la ligne politique, où le fossé se creuse entre les adhérents et la direction actuelle du parti.

 

L'idée de primaire semble être totalement écartée par les cadres de LR. Comment comptez-vous peser à l'avenir ?

Nous ne sommes pas dupes. La méthode de départage à coups de sondages proposée par Christian Jacob n’est qu’un manière de gagner du temps pour enterrer la primaire au mois d’octobre et nous imposer Xavier Bertrand ou François Baroin. Cela témoigne du même mépris pour nos militants, auxquels la direction du parti refuse de donner la parole. Ils ont trop peur de voir que les candidats qu’ils souhaitent nous imposer ne sont pas ceux que souhaite la base.

Pour l’heure, la priorité est à soutenir nos candidats Les Républicains dimanche prochain, et en premier lieu ceux qui sont restés droits dans leur bottes et qui n’ont noué aucune alliance avec LREM ou laissé supposer qu’ils pourraient en faire en cas de besoin.

Au soir du second tour, notre collectif continuera de porter la voix des militants qui ne souhaitent pas que le candidat des Républicains à la présidentielle soit désigné par des sondages, qui ont toujours démontré qu’ils se trompaient.

Romain Bonnet
Romain Bonnet
Ancien président des LR de la Vienne, conseiller municipal de Loudun et conseiller communautaire du Pays Loudunais.

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