Nicolas paie pour Lucas : la cagnotte pour sauver la ferme explose !

Nicolas est saigné à blanc, Nicolas paie ses impôts, Nicolas paie ses amendes, Nicolas paie mais commence à broncher, fatigué qu’il est d'être sans cesse l’arroseur public obligé. Nicolas est-il avare de ses deniers ? Non, quand Nicolas a le choix, quand Nicolas peut aider une cause qui lui semble juste, Nicolas est prêt à ouvrir sa bourse pourtant pas bien replète. Quand Lucas Wafflart est apparu sur les écrans de CNews après que Gabrielle Cluzel a raconté son histoire, quand, à la demande de Christine Kelly, il explique qu’une cagnotte Leetchi a été mise en place pour les aider, ses grands-parents et lui, Nicolas a payé presque immédiatement.
À l’heure où ces lignes sont écrites, la cagnotte compte 2.125 Nicolas pour 86.222 euros. Nicolas n’a pas fini de payer. Sur X, un utilisateur publie deux captures d’écran : avant et après le passage de Lucas Wafflart au micro de Christine Kelly. Partie de 17.095 € (pour un objectif de 40.000 €) à 19h49, la cagnotte atteignait, à 20h12, le chiffre de 51.432 € ! C’est dire la force de frappe de la journaliste vedette de Face à l’info, mais c’est dire, aussi, la générosité des téléspectateurs de CNews quand une cause leur tient à cœur. Il n’y a pas que Gabrielle Cluzel et Christine Kelly que cette histoire a émues… Pour une fois qu’une jeunesse rend hommage à ses anciens, rêve de travailler et de transmettre, cela méritait d’être reconnu et soutenu.
Les français soutiennent leurs agriculteurs.
La cagnotte de Lucas pour sauver la ferme de ses grands-parents a explosé.
Merci à @christine_kelly et #Facealinfo d'en avoir parlé. #hdpros2On continue: https://t.co/Wf1uh0I3Vs pic.twitter.com/axmsXtk1Fo
— Oxi (@Oxitan30) July 3, 2025
Élevé dans cette ferme, sur les genoux de son grand-père
Et maintenant ? Il est vrai qu’on regrette d'avoir attendu que la ferme en soit arrivée là : le montant de la cagnotte aurait largement permis aux grands-parents de Lucas de rembourser leurs dettes… Depuis novembre 2007, l’exploitation agricole des Giol (les grands-parents de Lucas) est placée en liquidation judiciaire à cause des arriérés de paiements. Une procédure est lancée, un mandataire liquidateur est chargé de vendre les biens de l'exploitation, explique La Dépêche, qui cite Me Arnaud Yansounou, avocat du potentiel nouvel acquéreur : « Dans cette liquidation judiciaire, on a un passif important au profit de la caisse du Crédit agricole, donc il y a d’importantes dettes. Le mandataire liquidateur désigné a quand même laissé le temps aux débiteurs de vendre leurs terres, leurs biens. » Les grands-parents de Lucas n’arrivent pas à éponger leurs dettes, leurs biens doivent être vendus et font l’objet d’annonces publiées dans les journaux et de visites par de potentiels acheteurs. La Coordination rurale du département (la CR47), appelée à l’aide par Lucas quand il s’est rendu compte du problème, et la SAFER (Sociétés d'aménagement foncier et d'établissement rural) s’étaient alors concertées pour racheter la ferme à bas prix afin de la revendre à Lucas. Simplement la solidarité et le bon sens paysan : le jeune Lucas a été élevé dans cette ferme sur les genoux de son grand-père. En attendant le dernier jour pour surenchérir, le retraité marmandais avait empêché la CR47 et la SAFER de revoir leur offre. Le retraité dit à Sud-Ouest qu’il « ne connai[t] pas du tout cette famille, ni cette histoire », que « [s]on avocat Me Alexandre Novion [lui] a proposé de surenchérir. C’est une somme ridicule, ça semblait être une affaire exceptionnelle. [il] imagine que [s]on conseil a un client derrière à qui revendre le bien. Ce n’est pas à 80 ans [qu’il va] aller travailler la terre ». D'ailleurs, depuis, le retraité s'est rétracté et son avocat explique à Sud-Ouest qu'« il est très clair sur le fait qu’il ne connaissait absolument pas l’existence de ce petit-fils qui veut reprendre l’exploitation. Il ne connaissait pas la situation de cette famille et il s’aperçoit véritablement qu’il y a un problème moral. Jamais il n’aurait fait quoi que ce soit pour empêcher un jeune homme qui se bat pour reprendre la propriété de son grand-père. Sa position est donc extrêmement nette. Il se retire. » Me Alexandre Novion explique encore que ce ne sont pas les menaces et les insultes que le retraité a reçues depuis trois jours qui l'ont fait changer d'avis mais l'histoire émouvante du jeune Lucas.
« Petit faf de paysan ! »
Cependant, la cour d'appel d'Agen rappelle dans un communiqué qu'il n'est pas possible d'entraver une vente aux enchères, que l'enchérisseur ne peut pas simplement se rétracter. Me Yansounou explique donc à Sud-Ouest que « la procédure ira à son terme. S’il souhaite faire machine arrière, il faut simplement qu’il ne porte pas surenchère le jour de la vente. Et que la SAFER, si elle est à nouveau présente et partante, porte quant à elle surenchère. » C'est donc reparti pour un tour ! La ferme sera bien vendue aux enchères entre septembre et décembre et chacun pourra faire une offre. Il restera tout de même toujours à la SAFER un dernier joker : son droit de préemption. À France 3 Nouvelle-Aquitaine, la CR47 explique, par la voix de Karine Duc : « Cette affaire est symbolique des sujets sur lesquels on essaye de se battre, à savoir le renouvellement des générations, l’installation des jeunes, les difficultés financières des exploitants. On s'investit pour soutenir tous ceux qui nous sollicitent. »
On pourrait croire que l'élan de générosité pour ce jeune travailleur soucieux de l'héritage familial ferait consensus, mais non. Sur X, certains sont furieux de voir s'envoler l'argent de Nicolas dans d'autres poches que les leurs et n'hésitent pas à traiter Lucas de « petit faf de paysan ». Il faudrait même faire une « contre-cagnotte » : il parait qu'« ils aiment trop le white dream ces crétins, faut qu'[il] trouve le moyen d'en profiter ». Pour une fois que Nicolas peut choisir ses bonnes œuvres ...
La cagnotte du petit faf de paysan est arrivée à 55k faut faire une contre cagnotte pour détruire son rêve de Reich millénaire
— anatomie de ma chute (@spinozisterelou) July 3, 2025
Pourtant, grâce à l’aide de Gabrielle Cluzel et à l’influence de Christine Kelly, Nicolas a trouvé une juste cause pour laquelle il lui plaisait de payer. Nicolas est généreux quand il n’y est pas obligé et quand il s’agit de transmettre et construire, quand il s'agit de soutenir une jeunesse qui n'attend pas les bras croisés que Nicolas paie.

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38 commentaires
Presque 105.000 ce matin, je pense à Lucas et à sa famille, ils pourront payer leurs dettes et au moins repartir sur de bonnes bases
Bonjour, cela montre si il en etait besoin que les français sont prets a payer mais lorsque cela leur semble vraiment utile;
Par contre le coup de Nicolas le cadre moyen qui est pressure notamment pour payer les retraites m’amuse beaucuop car (je suis retraite depuis 2023 j’ai cesse de travailler dans la boite que j’avais cree avec des amis apres avoir pris ma retraite de colonel en 2002 Je comprends leur hire de devoir maintenant supporter le parasite social que je suis apres avoir paye des masses d’impots durant ma vie active, or ces impots ont servi a mon corps defendant a payer leurs etudes leurs frais de sante etc.. que les nouvelles generations trouvent effectivement que c’est lours a porter de « mon temps » en tant que militaire je n’etais pas aux 35 heures puis dans la societe je n’ai pris que 15 jours de vacances jusqu’a ma retraite vacances voulanbt dire pour moi deconnecte d’internet le reste du temps avec les decallages horaires j’etais souvent en communication avec mes equipes en chine dans le pacifique etc au milieu de la nuit alors j’ai donne beaucoup donne a l’etat et aux jeunes J’ai donne et j’ai vu l’etat se degrader malgre tout ce que j’ai investit, bien entrendu a la vente de mes parts de ma societe j’ai ete impose de 30%
Nous trouvons cher Monsieur les conséquences de notre générosité. J’ai également commencé à travailler 42h par semaine avec 4 semaines de congés payés (si on arrivait à les prendre) Ensuite comme cadre j’ai travaillé jusqu’à 60h par semaine sans heure supplémentaire payée. Et là nous sommes considérés par des gamins qui bossent 35h qui ont 5 semaines de congés payés, des RTT, des congés maternité et paternité prolongés, des périodes de chômage allant jusqu’à 2 ans (nous c’était max 12 mois et ce n’était pas dans la mentalité de profiter du système). Nous n’avions pas de crédit à la consommation, tu voulais acheter ta première machine à laver il fallait faire 4 mois d’économies etc. Lorsqu’on trouvait un logement on payait nos loyers, on enquiquinait pas les propriétaires, on faisait à nos frais, peintures et tapisseries, on réparait plomberie et bricoles diverses. Aujourd’hui un jeune veut rentrer dans un appartement sans rien y faire, avoir tout l’electro-menagé, le salon, la telé, l’ordi, le téléphone et tout l’ameublement. Donc ces générations s’endettent en commençant dans la vie. Le principe de l’effort pour obtenir ce que l’on veut a disparu. Et oui nous avons payé beaucoup d’impôts et de taxes mais nous restons ceux qui profitent, j’ai pris ma retraite à 65 ans, j’ai commencé à travailler à 19 ans, mais je profite… A-t-on mal élevé nos enfants ou avons nous mal voté ?
« Me Alexandre Novion lui a proposé de surenchérir. » Tiens, tiens. Je peux citer le nom du robin puisqu’il l’est dans cet article ? Puis le même Me Novion affirme que son client ignorait tout de la situation de la ferme et de la famille Giol, tout comme il ignorait que le jeune Lucas souhaitait racheter la ferme. Il ne se serait jamais positionné. Mais Me Novion savait, lui, forcément et il connaît le droit. Il connaît le système des enchères. Et, il « propose » à son client d’enchérir in extremis le dernier jour. Comme par hasard. Et de quelques euros. Évidemment, c’est légal il le sait. Mais le côté moral, il s’en tape !! Son vieux client manipulé devait’il lui servir d’homme de
paille pour acheter le bien, puis de prête nom pour revendre à un acheteur anonyme déjà positionné ? J’évoquais déjà cette éventualité dans l’article d’hier. Désolée mais il y a quelque chose qui cloche. Pour plagier Hercule Poirot dans un passage de « Meurtre en Mésopotamie » d’Agatha Christie, il y a du louche et du pas net ;-)
Puisse cette puissante solidarité nationale se manifester , lors des prochaines échéances électorales de 2026 et 2027 . A cœurs vaillants rien d’impossible .
Merci à Christine et à Gabrielle. De gros coeurs, elles ont.
Heureusement que Nicolas ne comptait pas sur LFI pour sauver la ferme familiale ! Avec C’NEWS il a fait le bon choix.
Compte rendu interessant
Dernier relevé il y a peu, 101.400 euros, merci à tous les Nicolas pas forcément argentés d’ailleurs !
IL reste des gens « bien » et ça fait du bien justement
Bravo Christine et haut les cœurs ( les vrais)…
A 11h35, le montant de la cagnotte s’élevait à 100 768 euros pour 2673 participants. C’est fantastique. Merci à BV d’avoir mentionné le lien vers la cagnotte car j’ai participé à mon très très modeste niveau de retraité mais je suis néanmoins fier de l’avoir fait. Ce jeune est exemplaire et mérite notre soutien matériel et ou moral. Il est l’antithèse des racailles qui crachent sur notre pays et pourrissent notre vie quotidienne. Je lui souhaite une pleine et entière réussite dans son projet.
Continue Lucas
Tu agis au nom de tous les agriculteurs, cultivateurs de ta famille, de la mienne et de celle de tous les français ( les vrais), ceux qui aiment leur terre. Cette terre qui les a fait naître et qui les nourris.
Merci à toi et à la CR 47.
Touchant. MAIS, quid de la dette ?
je vous réponds : le prix de l’enchère sera répartie prorata entre tous les débiteurs – si solde débiteur il restait, il est annulé ; Lucas aura une exploitation sans aucune dette
Par contre, je ne suis absolument pas d’accord avec ce qui est écrit dans l’article : ce qu’il manque comme information estr le montant total de la dette qui a conduit à cette mise aux anchères car si les créanciers peuvent être désintéressés du montant de leurs inscriptions, il ne peut plus y avoir de vente aux enchères puisque la procédure devient sans cause. Nous n’avons pas ce chiffre.
Peut être que le passif serait aussi inatteignable par la cagnotte mais ça pourrait bouster les donations si on connaissait kle chiffre…ou pas ?
Et Nicolas a bien raison de choisir une cause juste, Nicolas a le droit de dépenser le peu qu’il a, vu qu’on lui oblige à payer pour des causes qui par contre non seulement ne le concerne pas, mais qui sont à l’opposé , je ne citerai rien, je pense que tout le monde a compris
En tous cas une bonne nouvelle pour Lucas et sa famille, les belles histoires ne courent pas les rues, une bouffée d’oxygène je dirai , je le perçois comme cela
Et pour les commentaires haineux que j’ai pu lire dans le texte, c’est une honte totale
Cette affaire émouvante montre aussi toute la bêtise humaine. Entre des jeunes bourgeois qui traitent les agriculteurs de fascistes (ils mangent quoi ?) et ceux qui s’en sont pris à ce retraité qui n’est pas au courant de la magouille, nous avons là une belle brochette d’abrutis.
Sinon, aussi émouvante qu’est l’histoire de ce gamin, comment compte t’il rentabiliser une exploitation qui a perdu de l’argent pendant plusieurs décennies ?…
Je suis bien d’accord, quid de son projet de redressement, en clair quel est son « business plan » ? Pour ces cagnottes, quelle part ira réellement dans la poche du bénéficiaire, l’Etat prend sa part si je ne m’abuse ???
L’argent ira plutôt dans la poche du liquidateur vues les dettes.