Nicolas Meizonnet : « Les décisions du gouvernement font de la France une démocratie défaillante. Depuis mars 2020, le Parlement est muselé »

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Une étude du groupe britannique The Economist classe la France dans la catégorie des « démocraties défaillantes ». Elle se situe à la 24e place sur 167 pays, notamment en raison des restrictions liées à la crise sanitaire.

Au micro de Boulevard Voltaire, réaction du député Nicolas Meizonnet.

La France serait un des pays qui observeraient le plus grand recul démocratique. Avez-vous été surpris ?

Je n’ai pas été surpris. Cette étude classe la France à la 24e place sur 167. Ce classement nous met dans la catégorie des démocraties défaillantes. Compte tenu des différentes décisions, notamment de couvre-feu, de restrictions de déplacement et de confinement, nous arrivons à ce résultat. On empêche les gens de travailler, d’avoir une vie sociale, de s’exprimer librement sur les réseaux sociaux. On censure les médias et on met sous cloche le Parlement, et notamment l’opposition, en lui rejetant un certain nombre d’amendements. Il y a également la question de l’état d’urgence sanitaire contre lequel j’ai voté, puisque c’est aussi une façon de museler le Parlement, et ce, depuis le mois de mars 2020.

Cette baisse des libertés démocratiques concerne 70 % des pays du monde. Selon vous, le Covid-19 est-il la seule raison qui justifierait ce recul ?

Je peux parler de ce que je sais, c’est-à-dire la situation de notre pays. Je parlais, tout à l’heure, de l’état d’urgence sanitaire. Aujourd’hui, l’ensemble des décisions est concentré dans les mains d'une minorité de personnes. Les décisions sont prises dans la plus grande opacité entre le président de la République, le Conseil de défense et le Conseil scientifique. Le gouvernement ne fait qu’entériner les décisions prises. Je refuse d’accorder ce pouvoir exorbitant à ces poignées de personnes qui multiplient depuis le départ des fiascos, des incohérences et des mensonges dans cette gestion de crise.

À propos de liberté démocratique, les autres députés du RN et vous dénoncez le temps de parole attribué aux députés lors des débats du projet de loi contre le séparatisme. Pourquoi, les députés non inscrits ont un temps de parole extrêmement restreint ?

C’est le fonctionnement de l’Assemblée. Le gouvernement a décidé de traiter d’un texte absolument majeur pour notre société en temps législatif programmé. Le temps législatif programmé contraint la durée du débat. Par conséquent, les groupes sont favorisés. Puisque nous sommes uniquement six députés du Rassemblement national, nous ne disposons que de vingt minutes sur la totalité du débat. C’est absolument dérisoire dans la mesure où l’on peut considérer que le Rassemblement national, qui est le premier parti d’opposition de France et qui a rassemblé onze millions d’électeurs lors du second tour de la présidentielle en 2017, mériterait plus de temps sur un sujet aussi important car on incarne, à mon avis, la force d’opposition la plus crédible.

Nicolas Meizonnet
Nicolas Meizonnet
député RN du Gard

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