Débat, cet après midi, à l'Assemblée nationale, pour autoriser le lancement de l'application StopCovid. Nécessité pour lutter contre l'épidémie ou organisation d'une société orwellienne ?

Réponses de Nicolas Dupont-Aignan au micro de Boulevard Voltaire.

 

 

Cet après-midi se tient un débat parlementaire sur l’utilisation de l’application stop-Covid. Cette application est très critiquée. Qu’en pensez-vous ?

Soit elle sera inutile, soit dangereuse. Le gouvernement installe un dispositif avec une arrière-pensée. Ce n’est pas étonnant qu’on ait ce débat, le jour où le gouvernement interdit le traitement à la chloroquine du professeur Raoult. D’un côté, on interdit le seul traitement qui marche pour dire que demain il faudra un vaccin. De l’autre côté, on nous dit que c’est sur la base du volontariat. Cette application peut s’avérer extrêmement dangereuse si elle est rendue obligatoire.

Ce vote n’a aucune capacité « coercitive ». Que la majorité soit pour ou contre, cette application sera de toute manière mise en application. Cette façon de gouverner est assez curieuse...

Le gouvernement dit «  si vous votez contre, je ne l’appliquerai pas ». Il est sûr d’avoir la majorité. Je ne désespère pas de la mobilisation des Français. Souvenez-vous, nous avions réussi à bloquer l’Amnistie. J’ai beaucoup combattu dans l’hémicycle contre l’auto amnistie qu’avait prévue le gouvernement. Aucun combat n’est perdu d’avance. J’interviens tout à l’heure au titre des non inscrits et je vais dire ma vérité.
Aujourd’hui, c’est la journée nationale de la Résistance. Alors, on commence la résistance aujourd’hui !

Cette application pose de véritables questions au niveau des libertés individuelles. Pour certains, c’est la société de George Orwell qui se met en place. C’est le tracking et le fichage des citoyens.
Avez-vous cette appréhension ?

Ce n’est pas une appréhension, mais une réalité. On vient de voir un reportage sur une application mise en place au Qatar. On s’aperçoit que les garanties sur les données n’étaient pas véridiques. Dans notre pays, on n’est donc pas capables d’offrir des masques aux médecins, aux dentistes et aux hôpitaux. On invente une espèce de dispositif délirant. Cela veut dire que l’objectif n’est pas de lutter contre le Covid, mais d’enfermer les Français dans une liberté surveillée. Cette dérive est très grave.

Cette application aurait pu avoir son utilité au début de la crise du Covid-19. Aujourd’hui, alors que le gros de la première vague est passé et qu’on n’est pas certain qu’une deuxième vague aura lieu, a quoi va servir cette application ?

Elle va servir à anticiper un fichage total des Français à terme. C’est pourquoi il est absolument vital de dénoncer ce système. Je suis profondément attaché à la liberté de pensée et à la liberté de vivre. Je crois qu’on n’en a pas besoin et qu’elle est dangereuse. Certes, on va nous dire que c’est sur la base du volontariat, mais demain on prendra le bus et il faudra mettre l’application.
C’est un engrenage. Oui, cela nous rappelle Orwell. Ce pouvoir est prêt à tout parce qu’il sait qu’il n’est pas populaire. Ce n’est pas un gadget, c’est un premier pas vers un fichage généralisé des Français.

En dénigrant cette application, n’avez-vous pas peur de sombrer dans une forme de complotisme ?

Je me fiche complètement de ce que va dire le gouvernement et je me fiche complètement qu’on me traite de complotiste. Aujourd’hui, le gouvernement interdit un traitement médical généralisé dans le monde entier et le même jour il met en place une application liberticide. Je remarque aussi qu’au moment où le gouvernement veut ficher tous les Français, il a libéré 12 000 prisonniers et n’est pas capable de faire fonctionner un bracelet électronique pour les trafiquants de drogues. Les Français n’en peuvent plus de ce gouvernement qui met plus d’énergie à contrôler les honnêtes gens qu’à traquer les délinquants.

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 03/06/2020 à 18:24.

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27 mai 2020 à 20:02

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