Décidément, les jeunes ne respectent plus rien, et encore moins l’héritage légué par leurs augustes aînés, tel celui abandonné par François Hollande à ce qui demeure de sa progéniture de gauche. Bon, il est vrai qu’en l’occurrence, ce n’était pas exactement celui de Tonton Cristobal leur revenant des Amériques, avec « le cul cousu » de « pesos et de lingots », tel que jadis chanté par Pierre Perret. Il est tout aussi vrai que les 1,7 % réalisés à la dernière élection présidentielle par Anne Hidalgo, courant sous les couleurs d’un Parti socialiste créé par François Mitterrand en 1969, ne représentaient rien non plus qui puisse déclencher la ferveur des forces progressistes. Ainsi, le sémillant compagnon de Julie Gayet ne reconnaît-il plus ses petits. Mais il est toujours vrai que vu la gabegie dans laquelle ces derniers se vautrent, ce Président qui se voulait « normal » paraît on ne peut plus « normal », ne serait-ce que par effet de miroir, lorsque comparé à une Alice Coffin dont les tocades ont de quoi faire passer Cécile Duflot pour une égérie de la Manif pour tous. Du coup, à défaut de défendre son camp politique n’a-t-il de cesse de le descendre. Les jeunes sont souvent ingrats ; les vieux peuvent se montrer méchants.


Première salve ? Ce 9 octobre, au festival du livre de Mouans-Sartoux, François Hollande, en tournée pour défendre son dernier livre, Bouleversements. Pour comprendre la nouvelle donne mondiale (Stock), commence à se lâcher devant notre confrère Denis Carreaux, directeur des Éditions du groupe Nice-Matin. Quand un spectateur, se donnant pour « électeur déçu », demande à l’ancien premier des Français s’il est toujours « un homme de gauche », ce dernier se fend d’un laconique : « Je le pense… » Bref, voilà qui ne sent pas tout à fait l’enthousiasme à plein nez. Surtout lorsqu’il évoque ce que la gauche est devenue : « Je me sens humilié par le spectacle donné par la NUPES depuis plusieurs mois. Je n’ai rien à voir avec tout ça. » Il insiste : « Je ne suis pas en train de polémiquer, de dénoncer celui-là ou celle-là au sujet de son comportement ou de sa vie. Il y a un moment où il faut se remettre à un niveau élevé. » Le lendemain, ces propos commencent à tourner en boucle sur les réseaux sociaux.

Seconde salve ? Ce 13 octobre, sur France Info, François Hollande en remet une sévère couche : « Quand je vois l’état de la gauche, des débats qui ont lieu dans cette gauche-là, où l’on dénonce un dirigeant pour sa vie privée, où l’on demande une démission ou au contraire on maintient un député qui a commis un acte de violence à l’égard de son conjoint… » Et de dénoncer ceux qui évoquent « les barbecues et le patriarcat à toute occasion », tout en déplorant : « S’il n’y avait que Sandrine Rousseau sur ces sujets-là... » Puis, dernier clou enfoncé dans le cercueil : « Les partis politiques sont à l’Assemblée, dans les collectivités qu’ils gèrent. Mais pas dans la rue pour jouer le rôle des syndicats. » Fort bien. D’ailleurs, le mea culpa de François Hollande n’est pas forcément à prendre à la légère. Mais n’est-ce pas le même François Hollande qui a ouvert grand les vannes des dingueries sociétales ? On interdit généralement aux enfants de jouer avec les allumettes ; nous serions tout aussi bien inspirés d’en faire autant avec certains de leurs parents. Surtout ceux qui, légèrement diminués, n’en finissent plus de radoter sur ce qu’était la gauche d’avant.

D’ailleurs, qui écoute encore François Hollande, aujourd’hui ? Pour autant, soyons justes : un Nicolas Sarkozy n’est guère plus entendu de l’autre côté de l’échiquier politique, se lamentant lui aussi sur l’état d’une droite en lambeaux ; les 4,78 % de Valérie Pécresse ne lui permettant guère de plastronner face à la mairesse de Paris. Bref, les temps changent. François Hollande est manifestement le dernier à l’avoir compris.

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 15/10/2022 à 8:31.

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13 octobre 2022 à 16:32

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31 commentaires

  1. Ces hommes du passé, voire du passif comme l’avait dit le premier des fossoyeurs de la France, devraient prendre une retraite bien imméritée. Ils ne représentent qu’eux-mêmes.

  2. Urgence organisons une collecte de kleenex pour simplet…. enfin s’ils sont livrés dans les magasins, sinon reste-t-il au moins du PQ ?

  3. Parlons des humiliations de la France, M. Hollande. Parlons de Mme Taubira, souvenons-nous de Mme Vallaud Belkacem, de M Peillon, de M. Ayrault et de M. Hamon, ayons une pensée pour ce bon Docteur Cahuzac, pour la brillante politique étrangère de M. Fabius qui en voulant détruire Bachar a fait les choux gras des islamistes de DAECH. Et enfin, Monsieur Hollande, le papa de Macron, de ce fils spirituel, ce filleul d’Attali, qui vous a poignardé dans le dos -après que vous l’eûtes laissé vendre la branche énergie d’ALSTOM, c’est qui ? C’est vous, Monsieur Hollande. Macron ne fait qu’accélérer sur la pente funeste sur laquelle vous avez engagé la France. La NUPES, c’est la version au goût du jour de la gauche plurielle de votre ami Jospin. Vous en êtes les inventeurs.

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