Mazarine Pingeot dénonce la haine des néo-féministes : un plaidoyer pour son papa ?
Elle a raison, la fille de Tonton : la haine pure et la sottise ont eu raison des combats féministes. La délation va galopant et, comme dans tous les totalitarismes, se drape des oripeaux de la morale. Au nom de la vertu, on dénonce à tout va, on cloue au pilori, on exécute en place publique. Rien ne résiste à cette hargne qui, chaque jour qui passe, s’achemine un peu plus vers l’extermination – symbolique, pour l’instant – de l’homme blanc.
Geigneuses, teigneuses, haineuses… ainsi sont ces nouvelles combattantes de la cause des femmes. Du moins, c’est ce qu’elles prétendent. Mais toutes les femmes sont loin de les suivre.
Mazarine Pingeot, fille adorée de feu François Mitterrand, enfant cachée à la France jusqu’aux derniers moments du vieux renard, vient de s’offrir une tribune dans Le Monde. À 46 ans, ce clone de papa (Dieu, qu’elle lui ressemble !) ne se reconnaît pas dans cette gent féminine occupée à se plaindre et récriminer sans cesse, « une certaine jeunesse sans désir mais pleine de colère, ces jeunes femmes mieux loties que leurs mères et leurs grands-mères, qui ont mené la lutte pour elles », celles qui « se sentent insultées quand un homme, de sa violence ancestrale, ose un compliment »… Elle n’y voit que « la victoire d'extrémistes de la médiocrité au nom de l'éthique, discréditant les combats féministes » dont, sans conscience, elles tirent néanmoins aujourd’hui les bénéfices.
Elle est effarée, Mazarine Pingeot, par ces tribunaux populaires dressés en place publique ; effarée par l’excitation de ces amazones du nouveau millénaire, gourmandes de vengeance comme l’étaient les tricoteuses attirées par l’odeur du sang au pied de l’échafaud. Ce n’est rien d’autre qu’un nouveau maccarthysme, dit-elle ; surtout, c’est « le règne de la bêtise, du mimétisme, de la libération des pulsions de haine et, pire que tout, de l'exaltation narcissique de croire appartenir à la morale ».
Elle parle vrai, Mazarine Pingeot, parce qu’elle le sait bien au fond d’elle-même : feu son père n’aurait pas résisté à la vindicte actuelle. Cet homme amoureux des conquêtes, ce tombeur de cuissardes et de jupons dont l’État – c’est-à-dire les impôts des Français qui en payent – a couvert et entretenu les secrets aurait fini au tribunal et pas à l’Élysée. Les égéries qui couchaient dans l’ombre du grand homme seraient devenues furies, auraient crié au viol…
Toutefois plus classieux que Strauss-Kahn, son ancien ministre, François Mitterrand avait au moins, dit-on, la reconnaissance du bas-ventre. Il « plaçait ». Je sais bien que c’est une chose à ne pas dire, mais la file d’attente des candidates est longue aux marches du pouvoir. Et plus le pouvoir est grand, plus mince est la vertu… La vénalité des unes se nourrit de la bêtise des uns - voir Darmanin. C’est vieux comme le monde. La modernité tient juste au fait qu’aujourd’hui, on s’offre en prime le luxe de porter la chose en Justice. Comme dit Mlle Pingeot, tout fait ventre et ce n’est pas un hasard si les cibles de « ces enivrés de haine » sont systématiquement des personnes « masculines, blanches et d'un certain âge, n'importe qui fera l'affaire ». Eh oui, toujours l’ombre de papa…
Mon papa à moi était un homme bien, un homme de bien. Et des hommes comme lui, j’en connais beaucoup, de tous âges. Ils vivent loin de tout cela mais commencent à craindre – et comme je les comprends – que leur seule condition de mâle blanc hétérosexuel ne devienne, bientôt, un crime en soi. Alors, je voudrais qu’ils se défendent avant qu’il ne soit trop tard, avant qu’on ne les ait chassés de nos familles et de nos vies, chassés de la reproduction des petits humains (c’est déjà presque fait), bref, avant qu’on ne les ait totalement castrés dans la tête et dans le corps.
S’il vous plaît, les hommes, ne vous laissez pas faire !
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