Marlène Schiappa se déchaîne dans un meeting, façon fête de la bière
La vidéo montre un personnage qui avance dans une travée de spectateurs en beuglant dans un mégaphone : « C'est l'Île-de-France qui va s'enflammer. Votez Laurent ! » L'espace d'un instant, l'internaute qui visionne la séquence s'imagine qu'il s'agit d'une alerte incendie. Impression vite démentie par le plan suivant. Au centre d'une vaste scène, Marlène Schiappa, micro en main, reprend la ritournelle du « Votez Laurent » sur le mode supporter de foot. « Allez allez ! » ajoute l'homme au mégaphone, qui ne semble pas avoir été prévenu que le public présent était constitué à 100 % d'électeurs qui allaient, quoi qu'il arrive, voter Laurent.
Même problématique pour Marlène Schiappa, qui redouble de vigueur pour convaincre le parterre de macroniens de voter pour un macronien. N'ayant toujours pas intégré que les spectateurs étaient gagnés d'avance à la cause, le hurleur au porte-voix rejoint le ministre sur scène pour un duo endiablé. Marlène saute sur place, chante, crie dans son micro et puis s'aperçoit soudain que le nom de famille du candidat n'a pas encore été révélé. De quel Laurent parlons-nous ? Ruquier ? Voulzy ? Gerra ?
Le temps est venu d'annoncer à la foule en délire le patronyme du candidat LREM pour lequel il faut voter en Île-de-France. « Et la surprise de juin ce sera Laurent ? » lance Marlène. Ce à quoi son partenaire de fête de la bière répond : « Saint Martin ! » Voilà. C'est fait. Tournée générale. Il est des nôôôtres...
Néanmoins, Marlène Schiappa semble redouter que les participants à ce meeting champêtre qui se tient au parc floral de Vincennes n'aient pas bien capté le nom de l'éventuel futur élu. Laurent, la chose est acquise. La suite demande vérification. À trois reprises, la meneuse de revue repose la question qui la turlupine : « Laurent ? ». Une vague clameur se fait entendre. Allez trouver du Saint-Martin là-dedans. « Laurent ? », insiste Marlène. Bien. Partant du principe que le nom de l'idole anonyme est entré dans les esprits, l'Annie Cordy de la politique passe ensuite à la partie technique de l'opération. « Vous avez une énergie extraordinaire, on va vous demander de la garder avec vous et de la redonner à chaque fois que quelqu'un vient sur scène ». C'est en tant que chauffeuse de salle que le ministre était venu. Une apparition de Saint-Martin demande une préparation psychologique des fidèles.
Après avoir assisté à ce miracle, les participants qui s'imaginaient pouvoir rentrer chez eux en sont pour leur frais. Leur calvaire ne fait que commencer. Voir Saint-Martin en chair et en os est bien, mais convaincre la population qu'il existe vraiment est une autre paire de manches. Marlène en est consciente : « Il faut garder cette énergie pendant huit jours... Être à fond 24 heures sur 24 pour faire campagne. On va chercher les électeurs UN PAR UN ! » Voire sous la menace d'un discours de Jean Castex.
« Y a encore des gens, en Île-de-France, qui ne savent pas que... », affirme l'animatrice. S'ensuit un inventaire de l'ignorance politique ambiante : qui ne savent pas qu'il y a une élection, que LREM présente des listes et « que la liste d'Emmanuel Macron est la liste de Laurent ? De Laurent ? » Saint quelque chose... « Ah, je l'ai sur le bout de la langue, dit une militante à son voisin. » En cet après-midi mémorable, la campagne électorale « En Marche ! » démarre en trombe. Un militant sur deux peut donner le nom du candidat sans regarder ses notes.
Merci à tous les éditorialistes du dimanche & leurs amis d’avoir réagi exactement comme on l’a prédit au meeting 😆
Nous ne nous excuserons jamais de faire des campagnes joyeuses & bienveillantes 🚀📣🇫🇷💃🏻✊🏾
Ce n’est pas parce qu’on est ministre qu’on doit être sinistre ! pic.twitter.com/6OJXDGtA8A— 🇫🇷 MarleneSchiappa (@MarleneSchiappa) June 13, 2021
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