Marlène Schiappa : Martichoux, elle fait rien qu’à m’embêter !

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Un grand moment de télévision comme on les aime et comme on n’en a que trop rarement : Marlène Schiappa invitée d’Élizabeth Martichoux, sur LCI, ce mardi 30 novembre. La première était à l’école maternelle quand les faits reprochés à Nicolas Hulot se sont produits. On n’invente rien, c’est Marlène Schiappa elle-même qui le dit. Pour être précis - car il faut être précis -, elle avait même quatre ans et demi lorsque Nicolas Hulot aurait commis les actes qui lui sont reprochés aujourd’hui. C’est le « et demi » qui est important. D’ailleurs, nos enfants et petits-enfants n’hésitent pas à nous le rappeler à l'occasion.

Donc, on disait, d’un côté Marlène Schiappa. De l’autre, Élizabeth Martichoux, 37 ans (et demi, on sait pas, on n’a pas le temps de vérifier) de journalisme : France Inter, qu’elle intégra en 1984 (Marlène Schiappa avait deux ans et peut-être pas encore toutes ses dents), France 3, Europe 1, France 5, RTL et, depuis 2019, LCI. Bref, du métier. On n’aime, on n’aime pas – c’est pas le sujet -, Martichoux est une pro pour passer les politiques à la moulinette ou au presse-purée à l'heure du petit déjeuner.

Or, donc, tout allait bien, en ce petit matin blême de novembre ; l’interview se déroulait impec. Conformément à la planification, comme disent les militaires. Les éléments de langage s’enfilaient comme des perles à l’atelier bricolage du centre socio-culturel Elsa-Triolet. Bref, on allait pouvoir enchaîner sereinement sur la panthéonisation de Joséphine Baker et le collaborateur du cabinet n’avait plus qu’à balancer sa rafale de tweets sur le compte de la « mère, romancière, ministre délégué et conseillère régionale de Paris », avec les meilleurs moments de l’interview. L'hagiographie est un métier.

Quand, soudain, tout déraille. La Martichoux pose une question qui, soi-disant, n’était pas prévue dans la planif. Elle devrait se tuyauter auprès de sa collègue Parly, Marlène Schiappa : elle apprendrait que le premier mort de la guerre, c’est le plan. Et le plan, c’était qu’il ne fallait pas parler de l’affaire Hulot. On était convenu comme ça. « Quand on a préparé cette émission, je vous ai dit, hier, on avait un séminaire de lutte contre le séparatisme et vous avez dit Nicolas Hulot, j’en parlerai pas… » Réponse de la journaliste, 37 ans de paquetage au compteur qui, apparemment, n'avait pas piscine hier : « Ah non, moi, je vous ai dit ça ? » Le ministre se perd alors dans des explications et des excuses d’écolière qui n’aurait pas fait ses devoirs la veille. Jugez vous-même en vous passant en boucle ce grand moment de télévision. Visiblement, l’affaire Hulot est embêtante.

Georges Michel
Georges Michel
Editorialiste à BV, colonel (ER)

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