Des marcheurs « pour les sciences », ou contre Trump et pour leurs subventions ?
Un bataillon d’agents de développement du territoire ouvre la marche, suivi presque aussitôt par un peloton d’accompagnateurs de détenus. Puis arrivent en rangs serrés des compagnies d’agents de gestion locative, d’agents polyvalents, d’agents d’ambiance, d’adjoints de sécurité, de coordinateurs petite enfance, d’agents d’entretien des espaces naturels, d’agents de médiation, d’aides éducateurs en temps périscolaire, d’agents d’accueil des victimes et j’en passe.
En parcourant un article sur la Marche pour les sciences d'hier me revenait immanquablement à l'esprit le début de cet hilarant inventaire de feu Philippe Muray, à propos des marcheurs en tous genres. Mais ceux d'aujourd'hui défilent-ils vraiment pour la science ? Parce que le titre de L'Obs annonce franchement la couleur : "La Marche pour les sciences : ce mouvement anti-Trump est devenu mondial." Voilà qui est déjà plus franc.
Puis sur le site de l'événement apparaît le vrai but : "Protester contre les réductions de budget de nombreux programmes, tous ceux qui pourraient gêner les climato-sceptiques et les pro-pétrole de l'équipe Trump : observation de la Terre (Nasa), protection de la nature (Agence pour la protection de l'environnement, ou EPA), énergies renouvelables, etc."
C'est que l'on ne mesure pas la masse de parasites qui, de par le monde, et au-delà d'une légitime préoccupation écologique, vivent très confortablement de tricotages hypothético-déductifs basés sur des axiomatiques indémontrées, mais super à la mode ! Et pas seulement des chercheurs de l'INRA ou M. Saint-Martin, sociologue des sciences au CNRS et initiateur de la Marche pour les sciences aux côtés d'une maîtresse (sic) de conférences en histoire, mais aussi, nous dit-il, "des associations d'éducation scientifique comme les Petits Débrouillards ou la Main à la pâte, tous les gens pour lesquels la science compte". Et peut-être aussi les subventions… Gageons que marchands et installateurs d'éoliennes seront en bonne place dans le défilé !
Alors quand Trump nomme un climato-sceptique à la tête de l'Agence de protection de l'environnement, "c'est une provocation sans précédent", et tous les téteurs de financements tremblotent comme des chiens qui défèquent. Mais pourquoi l'alternance ne serait-elle bénéfique qu'en politique ? Il reste quand même quelques personnes aussi titrées que les marcheurs pour penser que des océans réchauffés exhalent plus de CO2 (gaz carbonique) que toutes les industries. Et que c'est surtout le soleil qui réchauffe la Terre (d'ailleurs, moins depuis une quinzaine d'années, raison pour laquelle ces derniers parlent aujourd'hui plus prudemment de changement climatique).
Les processionnaires du jour nous apprennent même que l'équipe Trump n'hésiterait pas (comme les autodafés du IIIe Reich) à caviarder des données sur des sites officiels. "Nous avons des collègues en Californie qui, en quelques semaines, ont essayé de réaliser des sauvegardes pour empêcher que des données soient perdues. Et pas seulement en sciences du climat, mais aussi en géographie urbaine, en sociologie des discriminations…" Imaginez un monde sans sociologue des discriminations, vous pourriez y survivre ?
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