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« L’avocate des valeurs », c’est ainsi que Gérard Bardy étiquette Gabrielle Cluzel dans son livre Les Combattantes de l’info, qui vient de paraître aux Éditions Télémaque. Il a vu ses interventions télévisuelles, il l’a rencontrée longuement dans les locaux de BV. « Gabrielle Cluzel s’est taillé une place de choix dans le débat public et notamment dans le cœur des catholiques français », constate-t-il. De son côté, Gabrielle Cluzel se voit comme « une journaliste d’opinion qui défend sans hargne ni complexe les valeurs de la famille et du catholicisme », a-t-elle confié à Bardy. Des racines dans l’Aveyron, un père médecin militaire dans la Marine, un catholicisme enraciné, « vrai héritage familial » : Gérard Bardy brosse le portrait et le parcours de cette mère de sept enfants. Il raconte son évolution jusqu’à BV, en passant par la vie de province, la publication de recueils de nouvelles, de plusieurs essais et d’une chronique dans Famille chrétienne. Il explique les origines familiales du combat civilisationnel de Gabrielle Cluzel, tant la France repose de tout le poids de son Histoire sur ce substrat occidental et sa dimension religieuse. Cette combattante bien connue des lecteurs de BV n’est pas isolée dans sa lutte.

Les vices et les fautes de nos grands médias

Gérard Bardy éclaire la galerie de « ces voix qui osent », voix féminines et combatives que la plupart des Français de droite ont appris à connaître et à aimer : Eugénie Bastié, Charlotte d’Ornellas, ancienne de BV elle aussi, la journaliste de France catholique Véronique Jacquier, la « reine » Christine Kelly de CNews, l’éruptive Élisabeth Lévy de Causeur, l’incisive Sonia Mabrouk (Europe 1 et CNews), Céline Pina, Natacha Polony (Marianne) ou Anne-Laure Bonnel. Toutes ont livré un peu de leur intimité et de leurs ressorts profonds. On peut simplement regretter que l’auteur ne les ait interrogées que sur elles-mêmes et non sur leurs comparses, ce qui aurait enrichi ses portraits.

Mais le livre de Gérard Bardy présente un autre intérêt, majeur. Ancien reporter, ancien rédacteur en chef adjoint à l’AFP pendant quinze ans, passé par les groupes Bayard et Le Monde, cette plume expérimentée a vécu à l’intérieur des grands médias qu’il connaît intimement. Dans une introduction de plus de 60 pages, ce journaliste brosse brillamment, en expert, les vices et les fautes de nos grands médias. Bardy rappelle ces longues années où il fallut du courage, celui « du parler vrai », sans crainte « de se faire cataloguer à droite, c’est-à-dire dans le camp ignominieux des ringards, de l’extrême droite ou des fachos ».

Déconstruction

Cet homme de médias analyse en entomologiste le phénomène que la presse généraliste balaie, chaque année, d’un revers de manche, la perte de confiance des Français dans leurs médias, « faisant de la France l’un des pays les plus défiants au monde à l’égard des journalistes ». Des journalistes considérés comme bien trop proches du pouvoir et des élites politiques et économiques, et largement acquis à la gauche et à l’extrême gauche. Une gauche qui travaille sans relâche depuis des décennies, sous l’influence intellectuelle du Monde et de Libération, à la déconstruction de nos piliers civilisationnels. Les carrières de ceux qui ne suivent pas cette route ont été bien souvent impitoyablement enterrées ou brisées.

Bardy raconte comment l’AFP se fit l’écho des « révélations » du Canard enchaîné sur la soi-disant « affaire » des diamants de Giscard, manipulée par Mitterrand. Il raconte la liesse, à l’AFP, lors de l’élection du Président socialiste, la manipulation de la mort de Malik Oussekine en 1986 qui entraîna la condamnation de l’AFP par les tribunaux : les journaux traitèrent cette information en quelques lignes. Il raconte les coulisses de la fachisation médiatique de Chirac (!), la mascarade de la nomination très politique des patrons de l’audiovisuel public, les coups de fil directs de Mitterrand aux télévisions pour demander qu’on invite plus souvent Le Pen, histoire de diviser la droite tout en propulsant SOS Racisme.

Fresque réquisitoire

Bardy n’élude rien, se souvient de tout, rappelle dans la période récente l’incroyable amende de 3,5 millions d’euros décidée par l’Arcom (l’ex-CSA) en février 2023 à la suite des propos vigoureux de l’animateur vedette de C8 Cyril Hanouna contre le député LFI Louis Boyard. Et revient sur la manipulation des chiffres et des faits par les grands médias lors de la Manif pour tous.

Cette fresque réquisitoire met en valeur le mérite de nos combattantes de l’info et de tous ceux qui s’opposent à ce qu’on a appelé, par simplicité, la « pensée correcte ». Elles ont su triompher de cette lourde chape de plomb. « Elles ont ouvert des portes vers la liberté de penser et vers l’audace de dire qui ne se refermeront plus, écrit Gérard Bardy. Déjà, une génération de journalistes plus jeunes encore marche dans leurs pas. » Le temps joue pour elles. Gérard Bardy rappelle ce mot de Joris Karl Huysmans : « La réalité ne pardonne pas qu’on la méprise. » Il approche le temps de la revanche du réel, annoncé à temps et à contretemps, préparé avec soin par ces courageuses amazones de l’information.

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10 novembre 2023

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33 commentaires

  1. « Des journalistes considérés comme bien trop proches du pouvoir et des élites politiques et économiques, et largement acquis à la gauche et à l’extrême gauche »
    On peut largement remplacer journalistes par magistrats, enseignants, et bien d’autres administrations car c’est tout le système qui est vérolé.
    Cela dit, les journalistes sont loin d’être les derniers de la classe. Et les pots-de-vin maquillés en « subventions presse » n’y sont pas pour rien.

  2. S’il nous restait une chance, aussi infime soit-elle, de sortir de cette crise civilisationnelle par le haut, ce serait en partie à ces dames que nous le devrions !

  3. Et si « l’avenir de l’homme était la femme » ? Aragon voyait parfois juste ! Je ne regarde ni vers Bruxelles ni vers la Nupes, bien sûr ! Chaque sexe a ses brebis galeuses…

  4. Ce n’est pas le livre qui est important c’est leur action , leur combat, leur courage.
    « Chapeau bas , Mesdames ! »

  5. Un grand « Bravo » à ces dames pour leur courage et détermination !! Messieurs prenez exemple !!

  6. C’est bien connu que les femmes, tout particulièrement celles qui s’engagent, sont bien plus courageuses que les hommes. Si c’étaient les femmes qui avaient dirigé notre pays ces dernières décennies, nous ne serions pas dans l’état de décadence et d’insécurité que l’on constate tous les jours. Contrairement à ceux que prétendent les wookistes, les femmes ont la fibre maternelle et sont capables de défendre leurs enfants corps et âmes, becs et ongles. C’est probablement cet instinct maternel, cette rage de défendre le plus faible qui leur confère cette volonté, ce courage, cette rage de défendre le plus faible.

    1. un peu trop catégorique ! certes les femmes évoquées ont du mérite mais vous oubliez les Rousseau, Tondelier, Garrido, Ségolène, Aubry, Obono, Traoré, Lauvergeon, Enotte, Buffet, Pécresse, Belkacem, ……….(et je pourrais en rajouter 3 fois + dont beaucoup de magistrates…) qui ne brillent pas par leurs actions positives et leur réussite !

      1. Eh, Pipo, t’as pas remarqué qu’on parlait de journalistes (l’auteur aurait aussi pu s’intéresser à Aziliz Le Corre ou à Julie Graziani [plus courageuse que Jacques de Guillebon !), en attendant que d’autres atteignent à leur tour à une notoriété nationale) ? Les femmes politiques ou médiatiques citées par Pipo auraient-elles accédé à la célébrité sans le fait du prince (Lauvergeon, Pécresse, Najat Belkacem épouse Vallaud, et/ou encore l’actuelle ministre de la culture dont je vous mets au défi de citer proprement le nom), ou cette démagogique loi sur l’égalité qui oblige à présenter 50 % de femmes, avec ou sans expérience, avec ou sans compétence : vous me direz qu’il en va de même pour les hommes, l’actuelle classe politique ne brillant ni par l’expérience (en dehors des coups tordus) ni par la compétence… Pour récapituler, les femmes n’ont pas « du mérite », elles ont du talent et du courage !

  7. Un bel exemple de courage dont les journalistes masculins pourraient s’inspirer. A moins que le courage manque.

    1. Les petits chanteurs à la croix de bois ont aussi eu du courage pour entonner Douce France dans le métro avec sa faune habituelle.

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