C’est déjà le cas en Allemagne. Ce pourrait bientôt être le cas en France. Pour la troisième année consécutive, le nombre de naissances a diminué. En 2017, le taux de fécondité est passé à 1,88 enfant par femme, contre 1,92 en 2016 et 2 en 2012, le seuil de renouvellement des générations étant de 2,1. On se console comme on peut : la France reste le pays de l'Union européenne où la fécondité est la plus élevée. Maigre consolation, de glisser sur la même pente avec un temps de retard !

Les causes de ce phénomène sont nombreuses : si chacune, prise séparément, ne paraît pas irrémédiable, leur conjonction rend ce déclin inéluctable.

Des causes économiques et politiques. La crise de 2008, la précarité du marché du travail, la dégradation de la politique familiale : plafonnement du quotient familial, atteintes à l’universalité des allocations, difficultés toujours plus grandes à concilier une vie familiale et une vie professionnelle par manque de structures adaptées.

Des causes sociologiques, aussi. Les générations du baby-boom atteignent des âges avancés et s’éteignent progressivement, la mortalité augmente, la réduction de la fécondité chez les femmes de 24 à 35 ans n’est pas compensée par une augmentation chez les femmes plus âgées.

Dans ces conditions, la population globale devrait diminuer. En fait, elle continue d’augmenter légèrement : c’est le solde migratoire, qui devrait peser encore davantage dans l’avenir (l’enquête de l’INSEE ne prend pas en compte les mouvements migratoires de ces dernières années).

Certains s’en réjouissent. L’immigration crée de la richesse, c’est bien connu ! Pour se donner bonne conscience, ils citent Marie Curie, née Skłodowska, Polonaise naturalisée française, ou Raymond Kopa, Ballon d’or en 1958, qu’ils mettent sur le même plan que les immigrés du Proche-Orient ou d’Afrique. Ils dissimulent, sous des considérations humanitaires, leurs intérêts économiques. C’est la loi du marché, cynique et implacable.
D’autres, plus pessimistes, se voient stigmatisés, accusés de xénophobie et de racisme, parce qu’ils dénoncent un Grand Remplacement organisé : il faut pourtant constater que nos dirigeants ne font rien pour démentir cette hypothèse, sinon jeter l’opprobre sur ceux qui la formulent. Peut-être faudra-t-il un certain temps mais, si l’on considère que les familles immigrées ont souvent beaucoup d’enfants, le résultat est mathématique.
Si, encore, la majorité des immigrés acceptaient de s’intégrer, en adoptant la culture de leur pays d’accueil ! Mais ce n’est plus le cas. Comment pourrait-il en être autrement quand on les considère comme un produit de substitution ? Quand on leur fait le cadeau de la victimisation ? Quand on ne croit plus à la valeur de sa propre culture, qu’on sombre dans un relativisme qui met tout sur le même plan ?

Les premiers responsables du déclin démographique de la France, ce sont nos dirigeants politiques. Notre Président, comme ses prédécesseurs – sans doute davantage, car il prend encore plus ses distances avec les fondements de la nation française –, fait passer l’économique avant tout le reste, continue de désagréger la politique familiale et la famille elle-même.

C’est ainsi que la France, de plus en plus déracinée, se meurt par asphyxie, par défaut de repères, par manque de foi en son destin, se laissant emporter par les vents mauvais de l’Histoire. Pour survivre à cette mort programmée, il faut donner aux Français des raisons d’espérer : en commençant par maîtriser l’immigration, en favorisant l’intégration, en mettant en œuvre une véritable politique familiale, en donnant à la France un supplément d’âme.

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17 janvier 2018 à 17:34

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