Le parti de Jean-Luc Mélenchon, La France insoumise, n’aura jamais été aussi proche de la rupture, si ce n’est de l’implosion. Toutes ses initiatives apparaissent de plus en plus comme des tentatives désespérées de mettre la main sur des électeurs qui ne cessent de lui échapper. La preuve en est encore avec sa volonté affichée de faire obstruction à l’Assemblée nationale contre la réforme macronienne des retraites, et ce, en multipliant les amendements. Un théâtre d’ombres qui ne porte pas son nom, dans la mesure où le Président Macron ne demande que cela pour imposer son régime à points en brandissant la menace du 49.3 de la Constitution, ce qui lui permettrait de sauter l’obstacle parlementaire. In Fine, à quoi joue le dernier grand parti d’extrême gauche de l’Hexagone ?

Il faut dire qu’à l’image de feu le Parti socialiste, la gauche française sait, mieux que personne, phagocyter ce qu’elle touche. En témoigne d’abord sa « lutte contre les discriminations raciales » qui sévit en France depuis l’année 1983, date de la « marche des beurs » baptisée par ses initiateurs la « marche pour l’égalité et la lutte contre le racisme ». Seulement, elle faisait semblant de ne pas voir qu’elle nourrissait le racisme antifrançais, qui finirait rapidement par voir le jour sans ambages. Résultat : en dépit de l’attentat perpétré contre le journal satirique Charlie Hebdo, qui a décimé une grande partie de sa rédaction le 7 janvier 2015, la dernière émanation du trotskisme français devait finalement défiler au côté d’une « nouvelle armée de réserve contre le capitalisme », les crypto-salafistes de « la marche contre l’islamophobie », le 10 novembre dernier. Dans tous les cas, l’obsession de l’égalité et l’adoration de la différence – les deux allant de pair – ont conduit à l’annihilation coupable de l’identité française en tant que socle gréco-romano-chrétien de l’Europe tout entière. Comme si les Lumières étaient appelées à devenir bien sombres…

Et comment oublier la formidable récupération du mouvement spontané des gilets jaunes ? Au moment où ce dernier commençait à poindre, en novembre 2018, cette extrême gauche parlait de « fachos » plus que de « fâchés », comme l’avait démontré Jack Dion, de l’hebdomadaire Marianne (« Gilets jaunes : les fâchos, les fâchés et les fâcheux »). Seuls les esprits sans mémoire se sont laissés prendre à ce petit jeu du perpétuel entrisme puisque, dès janvier 2019, les drapeaux rom et (pro-)palestinien étaient arborés par de nouveaux acteurs – Black Blocs et consorts –, l’urgence devenant subitement plus sociétale et culturelle que sociale et nationale. En l’occurrence, l’internationalisme reprenait ses droits, et non sans un coup de boutoir écolo-transnational, à l’aide du culte pour sainte Greta ! De fait, ce qui est sectaire reste sectaire.

En réalité, la base sociologique de La France insoumise est, cahin-caha, la même que celle du parti présidentiel actuel, LREM, le noyau dur et des militants et des électeurs de Mélenchon étant essentiellement composé d’enseignants du secondaire et du supérieur, puis de jeunes diplômés, comme cela avait été d’ailleurs constaté par le quotidien Libération, le 5 avril 2017 (« Le “lettré” Mélenchon et ses “têtes” militantes », de Simon Blin), et ce, sans oublier les petits fonctionnaires. Dans cette perspective, LFI n’est ni plus ni moins que l’appendice de LREM. Alors, gare à l’imposture intellectuelle !

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11 février 2020 à 13:08

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