Le programme de l’Union européenne pour sa jeunesse : « 0 frontière et 100 % d’amour »

europe-4262910_960_720

Au grand concours de la fête à neuneu européenne, les Bisounours ont remporté la palme avec ce projet très zémouvant : « Si tous les gars – plus les trans, les bi, les queer et les filles voilées – du monde devenaient de bons copains et marchaient la main dans la main, le bonheur serait pour demain », etc., et bla-bla-bla.

Bien sûr, ce n’est pas exactement ainsi qu’est formulé le programme d’EYE Varaždin, le sommet européen de la jeunesse qui se tient ce week-end à l’Arena Varaždin, en Croatie, mais c’est exactement sa philosophie. Destiné aux jeunes « de toute l’Europe et du monde entier » âgés de 15 à 30 ans, il leur propose, via des activités, « d’interagir, d’apprendre, de s’inspirer mutuellement et d’échanger leurs points de vue avec des experts, des militants, des influenceurs et des décideurs sur l’avenir de l’Europe ». Un avenir à construire, donc, avec, par et grâce aux migrants.

Sur la page de l’événement, on nous rappelle que « l’EYE Varaždin est l’édition locale de l’EYE (European Youth Event) qui se tient tous les deux ans à Strasbourg ». Un événement financé par l’Union, bien sûr. Et c’est chouette, « il y a Ø FRONTIERES pour participer à cet événement ! » Alors, disent les joyeux animateurs, « commençons par Ø FRONTIERES et 1ØØ % d’AMOUR ».


C’est vrai que, dit comme ça, on ne voit pas qui pourrait être contre.

S’ensuit la démonstration bien-pensante, nourrie de bouillie droit-de-l’hommiste pour enfants de CM2 : « Que se passerait-il s’il n’y avait pas de frontières ? Et par "pas de frontières", nous voulons dire pas de frontières visibles comme les lignes d’État, ou de frontières invisibles comme les barrières psychologiques, sociales ou culturelles qui nous entravent ? », demande Casimir de sa voix nasillarde. Ah, mais on s’aimerait tous, répond le gentil Oui-Oui, avant d’enchainer : « Les récents événements et crises en Europe et dans le monde nous ont montré à quel point il est brutal de fermer l’accès à la liberté, aux droits de l’homme ou à une vie meilleure pour des milliers de migrants ou de réfugiés. Mais d’un autre côté, il existe de très bons exemples (l’Union européenne elle-même !) de la façon dont l’ouverture des frontières peut améliorer la qualité de vie, l’économie ou briser les préjugés au niveau individuel et mondial. »

C’est beau, c’est grand, ça se veut généreux ; c’est surtout d’un simplisme aussi confondant que malhonnête en ce qu’il prétend tout ramener à la question d’une « humanité » incontournable car christique. C’est d’ailleurs l’argument d’un Darmanin devant le fiasco de l’Ocean Viking.

Ils étaient gentils, Les Compagnons de la chanson (certes tous mâles blancs et hétéros, mais on ne leur en voudra pas), quand ils voulaient que tous les gars du monde se donnent la main : le groupe était né en 1944, en pleine Seconde Guerre mondiale, quand on ne pouvait que tenter de croire à la fraternité universelle et salvatrice.

Depuis, on a « fait » l’Europe – avec le succès qu’on sait ! – et, aujourd’hui, c’est le monde qui frappe à la porte. Ou plutôt qui la pousse et laisse le pied dedans pour ne pas qu’on la referme.

Marie Delarue
Marie Delarue
Journaliste à BV, artiste

Vos commentaires

17 commentaires

  1. Bon sang mais c’est le programme du pape, il doit être bien content ! Pas de murs, mais des ponts, se vacciner est un acte d’amour…la fraternité universelle…plus de frontières, laissant le champ libre à nos futurs envahisseurs qui n’ont que l’amour de nos allocations familiales et notre Aide Médicale aux Etrangers !!!

  2. Petite précision : Le poème d’où est tirée la phrase « Si tous les gars du monde… » est de Paul Fort, et il commence d’ailleurs par : « Si toutes les filles du monde… ». Cela ne change rien aux commentaires qu’il a inspirés, si ce n’est le contexte d’origine, qui n’est pas le lendemain de la Seconde Guerre mondiale…

  3. « il existe de très bons exemples (l’Union européenne elle-même !) de la façon dont l’ouverture des frontières peut améliorer la qualité de vie, l’économie ». Ça, c’est ce qu’on nous a vendu à l’époque de Maastricht. Depuis, le chemin garni de roses a suffisamment révélé sa véritable nature, exact inverse de ses promesses, pour que l’on puisse la qualifier de mensonge et d’escroquerie. Une seule issue : le Frexit, et vite. Sinon, la soumission tournera à la complicité.

    • C’est en effet devenu un chemin jonché d’épines et de ronces, voir pire que ça mais faut pas l’dire….

  4. Ce n’est pas de bisounours dont nous avons besoin, mais de vrais responsables. Quel père de famille laisserait entrer chez lui le premier venu? Quelle mère laisserait son fils partir sans connaître qui l’accueillera? C’est pourtant de que font nos politiques et c’est pourtant ce que font les mères de ces jeunes migrants isolés. Non, nous ne voulons pas d’un monde ainsi fait où l’exceptionnel veut imposer son modèle. Nous ne voulons pas d’un monde où les enfants ne sont plus en sécurité, où le faible subit la brutalité du fort, où la femme est un objet, où l’argent remplace la morale, où le mensonge devient vérité.

  5. On ne peut empêcher les gens de rêver dans notre monde devenu infernal…Mais laisser les plus imbéciles d’entre eux occuper les ondes de façon récurrente est dangereux et…débilitant!

  6. La générosité en politique est une faiblesse et la gauche cible toujours la jeunesse parce qu’elle est (sans généralisation) généreuse et idéaliste.

  7. Ou bien j’ai raté un épisode, mais à moins que le Brexit n’ai pas fonctionné, il me semblait que l’Angleterre ne faisait plus partie de l’UE. Pourquoi donc la propagande des neuneux immigrationnistes se fait-elle dans la langue de William Shakespeare ? Serait-ce pour plaire à notre suzerain américain ?

  8. Vraiment l’U.E n’a rien d’autre à faire que de se coucher devant des irresponsables de bisounours rêveurs. Ces bons à rien devraient redescendre de temps en temps sur terre

  9. Cela rappelle furieusement l’époque des hippies aux début des années 60, « Faites l’amour, pas la guerre » , le grand partage, les fleurs dans les cheveux et le joint au coin des lèvres. Ah! Nostalgie , quand tu nous tiens!

    • Plus ancienne et plus intense, cette propagande éhontée me rappelle davantage l’époque bénie de Staline et Mao, où l’on savait parfaitement mobiliser les foules, en commençant par les Jeunesses Communistes.

  10. Le prochain « Printemps des Poètes », qui invite tout un chacun à s’exprimer en poésie, ce qui est très bien, aura pour thème : les frontières. Tiens tiens…

  11. Si tous les gars du monde est un slogan désarmant de naïveté mais propre à faire des chansons de fin de banquets .

  12. Quand toutes les femmes du monde seront libres de se vêtir à leur guise , d’accéder aux études ,aux soins , à la liberté de conduire et se déplacer , de choisir leurs grossesses , quand toutes les jeunes filles du monde pourront se promener dans les rues de leurs pays , aller boire un verre entre amis (es) choisir leur futur époux etc…Mais ne nous demandez d’accueillir la misère du monde , de nous soustraire aux élus de tous les pays , surtout ceux qui ne respectent pas leur peuple .Commençons par exiger que tous les pays à qui nous avons versé et versons encore des sommes faramineuses ,d’employer cet argent pour le bien du peuple et non pour se construire des palais remplis d’or , des résidences chez nous .Et ces élus qui délaissent les leurs , ne sont pas capables de nourrir leurs peuples mais financent des patinoires et tentes climatisées dans le désert . Frontières ouvertes pour le tourisme avec billet aller/retour et non pas invasion migratoire pour profiter de la générosité des européens et des français en particulier .Nous n’avons plus les moyens .

Commentaires fermés.

Pour ne rien rater

Les plus lus du jour

L'intervention média

Les plus lus de la semaine

Les plus lus du mois