À travers des malentendus épistémologiques, la réalité de la différence a éclaté, insupportable, inacceptable, contraire à nos principes et à la doxa qui triomphe. Celui que l'on cherchait à identifier a été désigné par sa couleur de peau. En cela, nous sommes objectivement face à un acte raciste. Mais la machine antidiscriminatoire est elle-même violente, haineuse, discriminante. Les images parlaient d’elles-mêmes. Ce paradoxe doit nous interpeller. Comment en sommes-nous arrivés là ?

La différence est devenue insupportable. Et pourtant, la vie est faite de différences. Les hommes et les femmes sont différents. Race ou pas race, sexe ou pas sexe, nous ne serons jamais identiques, semblables, égaux. Les stades d'athlétisme illustrent l'inégalité entre les Blancs et les Noirs. Les piscines olympiques aussi. Les pelotons de cyclistes également. Ce qui frappe le plus, dans les mouvements qui naissent depuis des années, qui triomphent et qui n'ont pas fini de régner, c'est la haine. La haine de l'autre parce qu'il vous désigne comme différent. Parce que vous désignant comme différent, il pose comme postulat que la proclamation de cette différence est l’affirmation d'une insupportable supériorité. La confusion est à son comble. La haine entraîne la haine.

Le mal est là.

Les scènes du dernier match de football du Paris Saint-Germain que nous avons tous à l'esprit étaient animées par la haine. Haine compréhensible et inévitable dès lors que la relation sociale se réduit à un principe égalitariste négateur de la réalité, de la différence. Or, la différence n'est pas discrimination. Ni dans un sens, ni dans l'autre. Accepter la différence ne fait pas le lit de l’exclusion.

La dignité ne se réduit pas à l'égalité. En cela, nos principes républicains sont insuffisants parce que réducteurs. Pire : ils engendrent la haine de l’autre à tous les niveaux. La seule réponse possible, humaine, digne et respectueuse est celle de saint Paul : « Il n'y a plus ni Juif ni Grec, il n'y a plus ni esclave ni libre, il n'y a plus ni homme ni femme » (Galates, 3).

Tant que notre société ne sera pas capable d'assumer les différences, en permettant leur complémentarité plutôt qu'en annihilant leur singularité, elle ne sera que dissociété, qu’une non-société. Elle tournera le dos aux principes de base d’une civilisation sans lesquels il ne peut pas y avoir de nous commun. Toute la politique conduite depuis des années sous la pression des lobbies du genre et des minorités de couleur repose sur un mensonge. Elle est le fruit d’une erreur anthropologique et philosophique fondamentale. Elle nous conduit à l'affrontement. Et il faut oser le dire, l'affirmer et l'écrire : c'est elle, la même, qui nous a conduits au drame du nazisme. Il serait temps d'y réfléchir et d'en tirer les conséquences…

Le blog de Bernard Hawadier.

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14 décembre 2020 à 15:40

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